Une récente enquête révèle que près de 4 locataires de HLM sur 10 souffrent de la chaleur en été. Entre manque de brise-soleils et de ventilation, les logements les plus mal isolés se transforment en « bouilloires thermiques ». Un phénomène qui risque de s’amplifier avec le dérèglement climatique.
Un été infernal pour des milliers de logements sociaux
Quand on pense aux « passoires thermiques », le premier réflexe est de les associer au froid. À juste titre, car selon le baromètre du Médiateur national de l’énergie, 30 % des Français ont eu froid dans leur logement l’hiver dernier.
Mais le froid n’est pas la seule problématique à laquelle se heurtent les personnes qui habitent dans un logement mal isolé. Durant l’été, de nombreux ménages souffrent des températures excessives.
Dans sa dernière enquête, publiée début décembre, l'Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols) révèle que 38 % des locataires de logements sociaux ont souffert de la chaleur pendant l’été 2024.
Les facteurs de risque en période de canicule
L’inconfort estival touche particulièrement les logements dépourvus de volets ou de brise-soleils. Selon l’Ancols, 50 % des ménages sans ces équipements souffrent de la chaleur, contre seulement 33 % de ceux qui en disposent.
Sur les 2 300 foyers sondés par l’Ancols, seuls 21 % sont équipés de volets et de brise-soleils. 62 % n’ont que des volets, 4 % sont équipés uniquement de brise-soleils, et 13 % ne bénéficient d’aucune protection contre la chaleur.
Autre facteur d’inconfort thermique en été : l’impossibilité de créer des courants d’air dans certains logements. Près de 55 % des ménages qui vivent dans ces conditions déclarent souffrir de la chaleur.
Pour finir, « Les ménages vivant dans un T1 reconnaissent plus fréquemment avoir une température qui n'est pas agréable dans leur logement lors des vagues de chaleur », indique l’Ancols.
L’année de construction du logement, en revanche, aurait peu d’impact sur l’inconfort d’été, selon l’étude. Une bonne nouvelle, car 36 % des logements du parc HLM ont été construits avant 1971, d’après l’Union sociale pour l’habitat.
Une observation à relativiser, toutefois, car la date de construction serait par contre liée à l’inconfort d’hiver. Or, comme le rappelle l’AFP, les logements dans lesquels il fait froid l'hiver sont souvent des « bouilloires thermiques » l'été.
De fortes disparités régionales
Les habitants du parc résidentiel sont encore moins bien lotis que ceux du parc social. Selon l’Ancols, 4 ménages sur 10 sont satisfaits de leur confort thermique, contre 6 ménages sur 10 au sein des logements sociaux.
L’étude relève également d’importantes disparités entre les régions. Sans surprise, la part des ménages déclarant souffrir de la chaleur est ainsi plus importante dans le sud de la France et dans les collectivités d'outre-mer.
Dans le détail, 51 % des ménages du parc social qui habitent le long du pourtour méditerranéen disent souffrir de la chaleur, contre 36 % dans le nord de la France. Ils sont 74 % en Guyane, et 57 % en Guadeloupe et en Martinique.
Une situation qui risque d’empirer, car selon Météo France, les températures moyennes devraient augmenter de 2,7 °C d’ici 2050. Bilan : le mercure pourrait passer la barre des 40 °C à Paris, contre 32 °C à Brest.
Les premiers effets du dérèglement climatique se font déjà sentir sur le marché immobilier. Certaines personnes « ne supportent plus la chaleur de leur région », note Jérôme Lebrun, président de la FNAIM Bretagne, au Figaro.
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