Quelles sont les aides pour rénover une passoire thermique ?

Les passoires thermiques, ou passoires énergétiques, caractérisent les logements particulièrement énergivores, dont les factures de chauffage sont très élevées du fait d’une mauvaise isolation et d’une consommation d’énergie excessive.

On considère que 7,2 millions de logements sont concernés par cette définition et il s’agit, essentiellement, de logements construits avant 1975, époque à laquelle aucune réglementation n'imposait un certain niveau d'isolation thermique.

Dans une passoire énergétique, les déperditions de chaleur sont très importantes, ce qui entraîne une sensation de froid anormalement forte durant l’hiver et même lorsque le chauffage est allumé. Résultat : ces logements nécessitent de faire grimper le thermostat, ce qui n’améliore pas nécessairement le confort mais augmente considérablement les factures.

Notez que dans le DPE (diagnostic de performance énergétique), les passoires thermiques sont étiquetées F et G, ce qui correspond à une consommation de plus de 330 kWh/m²/an.

Maintenant que vous savez identifier une passoire thermique, sachez que l’Etat a mis en place des mesures pour leur faire quitter le marché de la location afin d’épargner les locataires et inciter les propriétaires à entamer des rénovations énergétiques dans leur logement. Ainsi, dès cette année 2023, la location de passoires énergétiques devient progressivement interdite, à commencer par les logements dont la consommation est supérieure à 450 kWh/m²/an en énergie finale. Le calendrier va ensuite se dérouler comme suit :

• Dès 2025, tous les logements classés G seront interdits de location.
• En 2028, ce sont tous les logements classés F qui quitteront le marché de la location.
• En 2034, les logements classés E seront également concernés.

Si les passoires énergétiques vont devoir progressivement être rénovées, le budget à prévoir est généralement conséquent, car il est nécessaire d’entreprendre plusieurs types de travaux pour améliorer leurs performances énergétiques de façon notoire. On relève plusieurs postes de travaux qui sont pratiquement incontournables pour les logements considérés comme des passoires énergétiques :

• L’isolation des murs dont le prix peut s’étendre de 80 à 160 €/m².
• L’isolation de la toiture dont le prix s’élève entre 80 et 100 €/m².
• L’isolation du plancher bas pour lequel il faut prévoir entre 60 et 70 €/m² d’isolant.
• Le remplacement des menuiseries extérieures (fenêtres et portes), pour lesquelles il faut prévoir entre 500 et 700 €/m² de vitre, en moyenne.
• L’installation d’un système de ventilation afin d’éviter les problèmes liés à l’humidité et maintenir une bonne qualité de l'air intérieur, pour 1 000 à 5 000 € selon le système choisi (ventilation hygroréglable ou double flux).
• L’installation d’un système de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire performant, qui coûte entre 5 000 et 20 000 € selon l’équipement choisi (chaudière à gaz, à bois, pompe à chaleur, poêle à bois ou chauffe-eau solaire).

Au total, la rénovation globale d’une passoire thermique classé F ou G, que l’on souhaite faire progresser en classe A ou B coûte de 20 000 à 130 000 €.

La bonne nouvelle, c’est que l’Etat a prévu une enveloppe budgétaire de 6,7 milliards d’euros pour inciter, aider et accompagner les propriétaires qui souhaitent engager des travaux de rénovation énergétique dans leur logement.

Il existe plusieurs aides, souvent cumulables, qui permettent d’être soutenu financièrement lors de travaux de rénovation énergétique visant à une sortie de passoire thermique. Parmi les aides les plus demandées et les plus avantageuses, on relève :

• MaPrimeRénov’ qui permet de financer un bouquet de travaux s’adressant aux passoires énergétiques sous forme d’un forfait, avec en prime un « bonus de sortie de passoire » supplémentaire pour les travaux permettant d’obtenir une classe E au minimum. Le forfait dépend du niveau de revenus du propriétaire, avec un bonus de 500 à 1 500 € supplémentaire pour les passoires thermiques. Si vous visez la classe A ou B, vous pouvez également obtenir un bonus.
• La prime énergie et son Coup de pouce Rénovation globale fait partie des primes CEE (Certificats d’Économie d’Énergie) accordées par les fournisseurs d’énergie eux-mêmes et permet d’obtenir une prime bonifiée. Elle est accordée si les travaux permettent d’atteindre une baisse annuelle de la consommation énergétique de 55 % pour un logement individuel et 35 % pour un logement collectif, si les équipements de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire choisis ne fonctionnent pas au charbon, au fioul ou au gaz et si les nouveaux équipements installés n'engendrent pas une hausse des émissions de gaz à effet de serre.
• Enfin, d’autres aides s’ajoutent et se cumulent comme la TVA réduite à 5,5 % au lieu de 20 %, les aides des collectivités locales, l’éco-PTZ, etc.