Les taux se stabilisent… mais pour combien de temps ? Après une brève accalmie, les conditions d’emprunt pourraient se durcir dès 2026. Une mauvaise nouvelle pour les acheteurs, alors que les incertitudes économiques s’amplifient.

Des taux proches de 3 % jusqu’à fin 2025 ?
3,11 %. C’est le taux moyen auquel les crédits immobiliers devraient se stabiliser en 2025, selon les estimations de l'Observatoire Crédit Logement/CSA. Un chiffre qui ne bouge (presque) plus. Et ce, depuis plusieurs mois.
Pour preuve : en mars, les taux étaient proches de 3,09 %. « Nous sommes aujourd’hui à 3,07 % », a déclaré Michel Mouillart, professeur d'économie, chargé de présenter les derniers chiffres de l’observatoire.
Une situation qui devrait rester stable jusqu’à fin 2025, d’après l'Observatoire Crédit Logement/CSA. « Nous finirons l'année à 3,05 % », estime Michel Mouillart. Mais à quoi faut-il s’attendre pour 2026 ?
Pourquoi les taux pourraient remonter l’an prochain
Après une courte embellie sur le marché immobilier français, les conditions de crédit pourraient se détériorer à nouveau dès l’année prochaine. Cette remontée ne sera pas « fulgurante », précise Michel Mouillart.
Dans le détail, l'Observatoire Crédit Logement/CSA anticipe des taux proches de 3,40 % d’ici fin 2026. En cause : une croissance anémique, attendue à 0,6 % en 2025, selon les derniers chiffres de la Banque de France.
Mais pas seulement. L’explosion de la dette publique – qui a franchi les 114 % du PIB au premier trimestre 2025 – provoque une hausse de l’OAT à 10 ans. Or, plus cet indice monte, plus les conditions d’emprunt se durcissent pour les ménages.
Autre signal défavorable : après 7 baisses consécutives, la Banque centrale européenne (BCE) a marqué une pause ce jeudi. Selon sa présidente, Christine Lagarde, la zone euro serait « à la fin d'un cycle de politique monétaire ».
Pour finir, le contexte politique morose devrait également peser sur les taux des crédits immobiliers. Car l’instabilité qui prévaut en France, depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, inquiète les marchés financiers.
Un accès au crédit (un peu) plus difficile
Dans cet environnement politico-économique « préoccupant », les banques se montrent plus prudentes. Résultat ? Les ménages ont eu davantage de difficultés à obtenir un prêt ce trimestre, selon la BCE.
Cela dit, les dés ne sont pas encore jetés. Le projet de loi de finances pour 2026, s’il contient des mesures fortes pour soutenir le marché immobilier, pourrait redonner un peu d’oxygène au crédit. Mais à ce stade, rien n’est moins sûr.
Pour rappel, le gouvernement est à la recherche de 40 milliards d’euros d’économies. Bilan : si le budget 2026 est adopté en l’état, « on n’aura pas un grand coup de soutien au secteur du logement », estime Michel Mouillart.
Conclusion : si vous avez un projet d’achat, ne tardez pas trop. « Il faut arrêter d’attendre une baisse des taux et [...] des prix. Ce serait un mauvais calcul », prévient Jean-Marc Vilon, directeur général de Crédit Logement, dans Midi Libre.
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