Alors qu’on entend souvent dire que les taux d’emprunt ont fortement baissé en 2024, quel bilan pouvons-nous tirer en cette fin d’année ? L’instabilité politique actuelle influencera-t-elle leur évolution dans les prochains mois ? Nos éléments de réponse.
Les taux ont baissé de façon marquée en 2024
En fin d’année 2023, les taux de crédit immobilier avaient atteint un pic à 4,5 %, après avoir été multipliés par quatre en quatre ans. Toutefois, depuis le début de l’année 2024, les taux d’emprunt ont amorcé leur décrue, notamment sous l’effet de la baisse de l’inflation. Les banques qui étaient sorties du marché du crédit sont également revenues, marquant le retour de la concurrence interbancaire, favorable à la baisse des taux. En décembre 2024, la plupart des barèmes de banques restent orientés à la baisse, affichant des diminutions de 0,05 à 0,30 point, selon les établissements bancaires et les profils. Les taux moyens s’élèvent désormais à 3,15 % sur 15 ans, 3,35 % sur 20 ans et 3,55 % sur 25 ans, selon le courtier Vousfinancer. Les taux plus bas négociés atteignent 3,1 % sur 15 ans, 3,15 % sur 20 ans et 3,3 % sur 25 ans. Couplée à la baisse du niveau d'apport personnel réclamé par les banques prêteuses, cette baisse des taux donne un peu d’air aux acquéreurs français exclus du marché de l’accession en 2023. Ils peuvent également profiter de prix qui, après avoir baissé fortement pendant le premier semestre 2024, sont désormais stables.
En décembre 2024, le taux moyen atteint 3,35 % alors qu’il était de 4,30 % en décembre 2023.
Projet immobilier : est-ce le moment de vous lancer ?
Avec des banques qui ont assoupli leurs critères d’octroi, des taux attractifs et des prix stables, le contexte est idéal pour concrétiser un projet immobilier. Si certains sont tentés d’attendre encore un peu pour se lancer, espérant une baisse plus marquée des prix de vente, ce calcul n’est pas forcément le bon. En effet, rien ne dit que qu’une éventuelle baisse des prix ne sera pas accompagnée par une nouvelle hausse des taux de crédit… Par ailleurs, selon les derniers baromètres de SeLoger, l’heure est davantage à la stabilité des prix. En novembre, la baisse des prix au niveau national était de seulement -0,1 % sur les 30 derniers jours. À Paris, ils ne reculaient que de 0,9 % alors qu’ils baissaient de 2,9 % à la même période, un an plus tôt. Pour obtenir le meilleur taux, mieux vaut mettre en concurrence les banques prêteuses, puisque la clientèle cible peut varier d’un établissement à l’autre. À titre d’exemple, certaines banques font bénéficier aux jeunes de conditions avantageuses, tandis que d’autres accordent des prêts à taux bonifiés aux acquéreurs de biens neufs ou classés A, B ou C au DPE.
Instabilité politique : quel impact sur les taux de crédit ?
Alors que le gouvernement en place depuis septembre a été censuré, qu’un nouveau premier ministre, François Bayrou, a été nommé en remplacement de Michel Barnier, et que les incertitudes sur la stabilité du nouveau gouvernement formé sont nombreuses, certains experts craignent que cette instabilité politique n'entraîne une réaction en chaîne, menant à la hausse des taux de crédit dans les prochains mois. Néanmoins, il est difficile de se prononcer à l’heure actuelle. Pour rappel, la dissolution de juin dernier n’avait pas eu d’impact sur l’évolution des taux de crédit, qui avaient continué à reculer. « Il n’y a pas de raison que cela soit différent cette fois-ci : dans le contexte actuel avec les baisses successives des taux de la Banque centrale européenne, et une prochaine baisse probablement le 12 décembre, ainsi qu’une volonté forte des banques de prêter, il est probable que l’impact sur les taux de crédit reste limité. Mais cela dépendra de la façon dont réagiront les marchés en cas de vote des motions, mais aussi de l’ampleur et la durée de la hausse des taux d’emprunt d’État qui en découlerait », analyse Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer. Pour le moment, il n’y a pas de raisons de s’inquiéter outre mesure, d’autant plus que la Banque centrale européenne a encore baissé ses taux directeurs de 0,25 point en décembre. Une bonne nouvelle, qui devrait inciter les banques à proposer des taux attractifs en 2025.
Des taux moyens à 3 % sur 20 ans sont attendus au cours du 1er trimestre 2025.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)