Une hausse des fraudes aux faux crédits immobiliers ?

Stéphanie Marpinard
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La baisse progressive des taux d’intérêt ont permis ces derniers mois aux futurs acquéreurs de réactiver leur projet immobilier. Une bonne nouvelle pour les particuliers qui s’accompagne pourtant d’un nouveau fléau : l’essor des arnaques aux faux crédits immobiliers. Le point sur cette escroquerie et nos conseils pour s’en prémunir.

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 Le montant estimé des préjudices liés aux actions frauduleuses des faux courtiers s’établirait ainsi à plus d’un milliard d’euros. @Getty Images
Le montant estimé des préjudices liés aux actions frauduleuses des faux courtiers s’établirait à plus d’un milliard d’euros. @ Getty Images
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Comment fonctionne l’arnaque aux faux crédits immobiliers ?

Alors que le marché immobilier repart doucement depuis quelques mois, des escrocs tentent d’appâter le chaland avec des taux de crédit alléchants. Et force est de constater que le modus operandi est bien rôdé. Ces derniers sévissent en effet sur les réseaux sociaux avec de fausses publicités de crédit à l’habitat ou de faux sites de comparateurs de crédit.

Les futures victimes sont ensuite démarchées par téléphone et par courriel par des escrocs qui se présentent comme appartenant au personnel de courtiers autorisés à exercer en France. Pour crédibiliser leur discours, ils utilisent des documents ayant pour entête des logos d’établissements reconnus.

Après signature de la fausse offre, les escrocs demandent aux victimes de verser un apport personnel par virement sur des comptes ouverts auprès des établissements dont l’identité est usurpée. Une fois la somme virée, elles n’entendront bien entendu plus jamais parler de ce prétendu courtier.

De plus en plus de particuliers ayant réalisé récemment des travaux de rénovation énergétique (panneaux solaires, pompes à chaleur, isolation, etc.) sont également victimes de fausses offres de rachat de crédit. Elles sont démarchées, par téléphone ou par courriel, par des personnes se présentant, là encore, comme appartenant au personnel de courtiers autorisés à exercer en France, voire du ministère de la Transition écologique. Elles sont ensuite invitées à effectuer un virement pour solder le premier crédit.

L’alerte des pouvoirs publics sur un phénomène en plein essor

Selon l'Agence de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) de la Banque de France, les offres frauduleuses de prêt et de rachat de crédits se sont multipliées depuis l'été 2024. Le montant estimé des préjudices liés aux actions frauduleuses des faux courtiers s’établirait ainsi à plus d’un milliard d’euros.

En moyenne, les victimes se font escroquer de 12 000 euros et voient le plus souvent leur rêve de devenir propriétaire s'écrouler. Afin de mettre en garde un maximum de particuliers, l’ACPR a publié en septembre dernier une liste noire recensant les noms de domaine ayant déjà été identifiés dans le cadre d’offres frauduleuses.

Les signes à surveiller pour éviter les pièges

Heureusement, quelques bonnes pratiques permettent de se prémunir d’éventuelles arnaques.

  • Vérifiez que le courtier est bien enregistré à l’Orias

C’est l’organisme régulateur des intermédiaires en assurance, banque et finance. Un vrai courtier doit disposer d’un numéro unique à huit chiffres, preuve de son enregistrement et de sa conformité aux normes de capacité professionnelle, d’honorabilité et de couverture d’assurance.

  • Refusez tout paiement anticipé

Conformément à la loi, un courtier ne doit pas demander de paiement avant le déblocage effectif des fonds par la banque. Cette règle vise à protéger les consommateurs contre les fraudes et garantit que les services d’un courtier ne sont rémunérés qu’en cas de succès de l’opération de crédit. Ce dernier n’est ainsi habilité à encaisser de l’argent qu’au moment de la signature de l’acte authentique chez le notaire.

  • Contrôlez l’identité du courtier

Ses coordonnées doivent être vérifiables et vérifiées. Dans cette optique, recherchez par vous-même le numéro de téléphone et l’adresse mail de la société invoquée sur le site de l’organisme qui apparaît dans Google. Contactez le standard de la société, par téléphone ou par mail, pour vérifier que votre interlocuteur est bien un salarié de l’entreprise.

Méfiez-vous des offres trop alléchantes ! Si une offre semble trop belle pour être vraie, il s’agit probablement d’une arnaque. Comparez toujours les offres avec celles d’organismes reconnus.

Que faire en cas de suspicion d’arnaque ?

Si vous soupçonnez une tentative de fraude, signalez-la aux autorités compétentes, telles que les services de protection des consommateurs ou les régulateurs financiers. L’objectif ? Éviter à d’autres usagers de se faire avoir.

Si vous avez été victime, déposez une plainte dans les meilleurs délais.

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