Le marché locatif parisien en 2025 : une pression toujours aussi élevée
Le marché locatif à Paris reste tendu, malgré les évolutions économiques et les nouvelles réglementations. En avril 2025, selon les dernières données publiées par l’équipe scientifique de SeLoger, la demande dépasse toujours largement l’offre, entraînant une forte concurrence entre les candidats à la location. Face à la rigidité du marché, à la hausse des loyers et à l'impact des normes énergétiques, décryptons les tendances actuelles du marché locatif parisien.

Une demande qui dépasse l’offre malgré un léger ralentissement
À Paris, la pression locative reste intense. Le nombre de candidats pour chaque logement disponible demeure élevé, même si une légère accalmie est observée en comparaison avec les années précédentes.
D’après les analyses de l’équipe scientifique de SeLoger, le volume d’annonces disponibles pour la location est inférieur de 25 % à celui observé avant la crise sanitaire. L’offre disponible est ainsi toujours insuffisante pour absorber la demande, qui reste nettement supérieure. Dans le même temps, à Marseille, Bordeaux et Lille, l’offre locative repart à la hausse depuis janvier 2025.
De nombreux locataires prolongent leur bail plutôt que de chercher un nouveau logement, face à la difficulté de trouver mieux à un prix raisonnable, et faute de pouvoir acheter. Cette situation alimente la rareté des biens sur le marché et renforce la compétition entre les candidats.
Des loyers qui continuent de grimper
Malgré l’encadrement des loyers mis en place dans la capitale, les prix à la location poursuivent leur progression. Selon les chiffres relevés en avril 2025, le loyer moyen d’un appartement parisien atteint désormais 32 €/m², en hausse de 3 % sur un an et de 10,6 % sur 3 ans. Ce mouvement haussier s'explique principalement par la tension persistante sur l'offre et par l'augmentation des charges liées à la rénovation énergétique imposée aux propriétaires.
Même les petites surfaces, traditionnellement très prisées par les étudiants et jeunes actifs, voient leurs loyers augmenter de façon marquée. Cette hausse des prix contraint une partie des locataires à revoir leurs attentes à la baisse ou à s’éloigner du cœur de Paris pour trouver des logements plus accessibles.
À l’échelle nationale, la hausse des loyers est plus modérée bien que significative, à savoir +10,4 % en 3 ans dans les 50 plus grandes villes de France.
Le rôle déterminant des contraintes énergétiques
L’impact des réglementations énergétiques sur le marché locatif est devenu significatif. Depuis l'entrée en vigueur progressive de la loi Climat et Résilience, les biens classés G (les plus énergivores) ne peuvent plus être mis en location sans rénovation. Résultat : de nombreux logements ont été temporairement retirés du marché pour effectuer des travaux de mise aux normes.
À Paris, où une grande partie du parc immobilier est ancien, ces nouvelles exigences pèsent lourdement. Une part de l'offre locative potentielle est ainsi concernée par des restrictions liées à la performance énergétique. Cela renforce la rareté des biens disponibles, tout en favorisant une montée en gamme du parc locatif parisien à moyen terme.
Des disparités marquées selon les arrondissements
Si la pression locative est générale dans Paris, certaines zones sont plus touchées que d’autres. Les quartiers centraux et prisés, comme le Marais (3ᵉ et 4ᵉ arrondissements) ou Saint-Germain-des-Prés (6ᵉ arrondissement), enregistrent des loyers nettement au-dessus de la moyenne parisienne, parfois supérieurs à 40 €/m². Concrètement, il faut compter en moyenne 37 €/m² dans le 6 et dans le 7e qui sont les arrondissements les plus onéreux de la capitale.
À l’inverse, les arrondissements périphériques, notamment dans le nord-est parisien (18ᵉ, 19ᵉ et 20ᵉ), offrent encore quelques opportunités plus abordables, même si la pression y est également forte. La proximité avec les nouvelles lignes du Grand Paris Express tend aussi à redessiner la carte des quartiers attractifs, avec une montée progressive des loyers dans les zones bien desservies. Dans le 19e et dans le 20e, il faut ainsi prévoir 28 €/m².
Dans le même temps, les prix immobiliers à Paris ont chuté de 13,6 % depuis le point haut du marché, ce qui a permis aux acquéreurs de voir leur pouvoir d’achat immobilier progresser de 28,5 m² à 30 m².
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