La colocation intergénérationnelle est un mode d’habitat partagé et solidaire qui prend de l’essor en France, depuis quelques années. Elle permet de réunir sous un même toit une personne âgée et un étudiant. Enfin, la colocation entre générations offre des avantages à chacun des bénéficiaires de cette nouvelle façon de cohabiter.
Quand étudiants et seniors cohabitent
Quand les seniors et les étudiants cohabitent, on parle alors de colocation intergénérationnelle. Le principe est simple : une personne âgée accueille à son domicile un étudiant ou un jeune travailleur et lui offre un hébergement. C'est une nouvelle forme d'habitat partagé, qui tend à prendre de l'ampleur grâce à la loi ELAN et à l'émergence de plateformes de mise en relation.
Quelles sont les règles de la colocation intergénérationnelle ?
Ce mode de colocation est réglementé par la loi ELAN de 2018. Il s'agit d'un type de logement solidaire, qui est réservé aux personnes de moins de 30 ans (un étudiant, un jeune travailleur ou encore un stagiaire) et aux personnes âgées de 60 ans et plus.
L'hébergeur doit être en mesure de proposer une chambre de 9 m² au minimum. Le senior peut être locataire ou propriétaire de son logement (maison ou appartement). Si la personne âgée est locataire, elle doit en informer le propriétaire, mais elle n'a pas besoin de son consentement. Le logement doit également être la résidence principale de l'hébergeur.
Cohabitation entre seniors et étudiants : quels avantages ?
Seniors et étudiants tirent plusieurs avantages de ce mode de cohabitation. Il s'agit de rompre la solitude et l'isolement dont certains seniors peuvent souffrir. La cohabitation intergénérationnelle est aussi un moyen de maintenir les personnes âgées à domicile car elles peuvent profiter des menus services rendus par les personnes qu'elles hébergent.
Les personnes hôtes bénéficient d'une contrepartie financière, mais il ne s'agit pas d'un véritable loyer. La cohabitation entre générations offre donc un logement à moindre coût pour les plus jeunes. Elle est aussi un moyen de combler le manque de logements dans certaines grandes villes. Il s'agit en effet de proposer un logement aux étudiants ou aux jeunes travailleurs qui rencontrent des difficultés dans leurs recherches : loyer trop élevé, logement trop éloigné du lieu de travail ou d'études.
Un autre avantage de la cohabitation entre générations est le partage des charges courantes : électricité, chauffage, internet, etc.
Partant du constat que les étudiants avaient de plus en plus de mal à se loger et que les seniors se sentaient de plus en plus seuls, Colette, une startup cofondée en 2019 propose, notamment, à des parents séparés, dont les (grands) enfants ont quitté le domicile familial, par exemple, d'accueillir des étudiants chez eux.
Comment ça marche, une colocation intergénérationnelle ?
La plateforme Cohabilis permet de trouver une structure pour aider les seniors à mettre en place une cohabitation intergénérationnelle. Cette plateforme fournit en effet les coordonnées des différentes structures (une association ou un service mis en place par une collectivité locale) réparties sur le territoire français.
Colocation intergénérationnelle : un bail est-il nécessaire ?
Ce genre de colocation est soumis à un contrat différent des baux de location classiques. Un contrat de cohabitation intergénérationnelle doit être mis en place entre le senior et la personne âgée de moins de 30 ans. La durée et la contrepartie financière sont fixées librement par les deux parties. Pour mettre fin au contrat, chaque cohabitant doit au préalable donner un préavis dont le délai est fixé à un mois.
Le cadre général et les modalités de la colocation sont définis par la charte de la cohabitation intergénérationnelle.
Colocation intergénérationnelle : quelle contrepartie financière ?
Lors de la mise en place du contrat de cohabitation intergénérationnelle solidaire, les deux parties conviennent du montant de la contrepartie financière. La loi ELAN ne fixe pas de montant ou de plafond. Il est seulement précisé que le logement est mis à disposition « en échange d'une contrepartie financière modeste ».
Cette contrepartie financière peut prendre en compte une partie des charges mensuelles. Elle est amoindrie si la personne logée offre des menus services à l'hébergeur.
Un logement en échange des menus services
Le fait de rendre quelques services permet au jeune de réduire sa participation financière. Ces menus services sont listés dans le contrat de cohabitation intergénérationnelle solidaire. Ils n'impliquent pas de liens de subordination entre l'hébergeur et la personne logée. Ils ne peuvent donc pas faire l'objet d'un contrat de travail.
Ces menus services doivent être ponctuels. Une personne logée dans le cadre d'une cohabitation intergénérationnelle n'a pas vocation à réaliser les tâches d'une aide à domicile. La présence bienveillante, par exemple, est considérée comme une forme de service rendu à l'hébergeur.
La colocation intergénérationnelle met en application les 3 valeurs fondamentales que sont :
- l'entraide,
- le partage,
- la solidarité.
Colocation intergénérationnelle, exonérations fiscales et APL
Un hébergeur peut bénéficier d'exonérations fiscales si :
- son logement constitue sa résidence principale ainsi que celle de son cohabitant,
- la contrepartie financière ne dépasse pas les plafonds définis par l'administration fiscale.
Si l'hébergeur est locataire et éligible à une APL avant la mise en place de l'habitat partagé, il peut continuer à en bénéficier. La contrepartie financière n'entre pas dans le calcul de cette prestation sociale. Dans la mesure où le logement est la résidence principale de l'hébergé, celui-ci peut également profiter d'une APL.
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