Le marché immobilier lyonnais : une dynamique singulière en 2024

Blandine Rochelle
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Alors que le marché immobilier français connaît une hausse modérée des prix, la ville de Lyon fait figure d’exception. En effet, les prix moyens au mètre carré dans la métropole lyonnaise ont baissé de 5,8 % depuis le début de l’année et atteignent 4 704 €/m² au 1er octobre 2024. Ce phénomène contraste avec l'augmentation moyenne de 1 % observée au niveau national.

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Lyon affiche un marché à contre-courant, avec des prix en baisse de 5,8 % alors que le reste de la France enregistre une hausse des prix de 1 %. © Gregory_DUBUS - Getty images
Lyon affiche un marché à contre-courant, avec des prix en baisse de 5,8 % alors que le reste de la France enregistre une hausse des prix de 1 %. © Gregory_DUBUS - Getty images
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Un recul notable des prix, malgré une stabilisation dans les grandes villes françaises

En 2024, les dix plus grandes villes de France, à l’exception de Paris, ont vu leurs prix se stabiliser, avec une légère baisse de 0,2 % depuis janvier. lIs ont même augmenté de 1 % sur l’ensemble du territoire. Cependant, Lyon a enregistré un recul bien plus marqué, avec une chute de 5,8 %. Cette tendance négative s’inscrit dans une continuité amorcée depuis 2021, marquée par le contexte post-Covid et la hausse des taux d’intérêt, qui ont impacté la demande. Entre janvier 2021 et janvier 2024, cette dernière a diminué de 24 %. Cela a entraîné une accumulation des biens sur le marché, et par conséquent, une offre qui a doublé en trois ans.

Le ralentissement de la demande a contribué à allonger le délai moyen de vente des biens immobiliers à Lyon. Il est actuellement de 71 jours, contre 46 jours en juin 2021, lorsque les prix des appartements culminaient à 5 339 €/m². Ce délai de vente s’est stabilisé par rapport à l’année dernière (72 jours), mais il reste élevé en comparaison aux périodes précédant la crise (43 jours en mars 2020).

Une attractivité intacte pour les jeunes, mais un pouvoir d’achat limité

Malgré la baisse des prix, Lyon continue d’attirer les jeunes actifs et les étudiants, grâce à son statut de deuxième pôle universitaire en France. La ville, où près de 30 % de la population est âgée de 15 à 29 ans, demeure attrayante pour les jeunes de cette tranche d’âge, en quête d’opportunités professionnelles et de formation. Toutefois, devenir propriétaire à Lyon reste difficile pour les primo-accédants. Avec une mensualité de 1 000 € allouée au remboursement d’un crédit immobilier, le pouvoir d’achat ne permet aujourd’hui d’acquérir que 36 m² dans la ville, ce qui souligne les défis persistants pour les acheteurs.

Les prix immobiliers lyonnais ont enregistré une baisse de 5,8 % depuis le début de l’année 2024.

Des quartiers aux disparités marquées en termes de prix

Le marché immobilier lyonnais présente de fortes disparités entre les quartiers. Parmi les plus prisés et les plus coûteux, Bellecour/Hôtel-Dieu se distingue avec un prix moyen de 6 187 €/m², suivi de près par Cordeliers/Jacobins (6 160 €/m²) et Puvis de Chavannes/Le Lycée (6 111 €/m²). Ces secteurs attractifs offrent un cadre de vie prestigieux et un riche patrimoine historique, ce qui justifie en partie leur position en haut du classement.

À l’opposé, des quartiers plus abordables comme Grand Rouge/Viviani (2 631 €/m²), La Duchère (2 916 €/m²) et Santy/La Plaine (3 153 €/m²) offrent des opportunités d’investissement intéressantes. Ces zones bénéficient de projets de rénovation urbaine visant à améliorer les infrastructures de transport. Cela passe notamment par l’extension des lignes de tramway, qui renforcent leur attractivité future.

Villeurbanne et Caluire-et-Cuire, des alternatives moins onéreuses

Les communes limitrophes de Lyon, comme Villeurbanne et Caluire-et-Cuire, connaissent également une baisse des prix, bien que moins prononcée. Villeurbanne affiche un prix moyen de 3 662 €/m², avec une diminution de 4,4 % depuis le début de l’année, tandis que Caluire-et-Cuire enregistre une baisse de 3,9 %, avec un prix moyen de 4 473 €/m². Ces localités, bien desservies et situées à proximité de Lyon, offrent une solution plus abordable pour les acheteurs, en leur permettant d’acquérir des surfaces plus grandes. Par exemple, un couple disposant d’une mensualité de remboursement de 1 000 € peut espérer acheter un appartement de 48 m² à Villeurbanne et 41 m² à Caluire-et-Cuire contre seulement 36 m² dans Lyon intra-muros.

Perspectives pour le marché lyonnais : une reprise plus lente attendue

Le marché immobilier lyonnais se trouve dans une phase de rééquilibrage, marquée par une offre qui commence à se stabiliser (-1 % en un an) et une demande qui reprend (+9 % en un an). Ce regain d’intérêt pourrait contribuer à terme à redynamiser le marché, bien que la reprise soit envisagée comme plus lente par rapport aux autres grandes villes françaises. En effet, les difficultés d’accès à la propriété et la modération du pouvoir d’achat immobilier restent des freins pour les acheteurs potentiels, malgré la baisse des prix enregistrée cette année.

Avec un marché marqué par des évolutions contrastées selon les quartiers et des dynamiques différentes dans les villes voisines, Lyon continue de se distinguer comme une métropole où la pression immobilière s’estompe légèrement, tout en conservant son attrait pour une population jeune et active.

L’offre se stabilise à Lyon, avec une baisse de -1 % en un an, tandis que la demande est en hausse de +9 %. 

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