Une fissure dans une maison se définit comme une rupture ou un craquement dans les murs, les fondations ou la structure de l’habitation. En fonction de leur taille, de leur localisation et de leur évolution, elles peuvent soit ne poser aucun risque, soit indiquer un problème structurel nécessitant une intervention. On vous explique.

Les différents types de fissures de maison
Les microfissures
Présentes sur le mur ou la façade, ces fissures inférieures à 0,2 mm de largeur concernent essentiellement les couches superficielles telles que l’enduit ou la peinture. Elles résultent de variations thermiques ou du vieillissement des matériaux. Bien qu’elles soient perceptibles à l’œil nu, leur incidence sur la stabilité de l’ouvrage reste négligeable.
Les fissures fines ou légères
Mesurant de 0,2 à 2 mm de largeur, ces brèches sont plus visibles et peuvent être dues à des tensions dans les composants ou à de légers mouvements du sol. Elles se manifestent près des angles des fenêtres, des portes ou au niveau des jonctions entre différents éléments, comme les murs porteurs et les structures non portantes. Ces fissures n'affectent pas gravement la structure, mais elles peuvent se développer si elles ne sont pas surveillées.
Les fissures profondes
Les fentes dont la largeur dépasse 2 mm présentent un caractère préoccupant. Elles apparaissent le plus souvent sous forme de lézardes. Ce type d’anomalie reflète un problème plus sérieux, tel qu’un vice de construction. Sans action corrective, ces dégradations risquent de s’aggraver et d’altérer d’autres parties du bâtiment.
Les fissures traversantes
Elles sont visibles sur les parois extérieures et à l’intérieur de la maison, suivant un tracé vertical ou horizontal. Ces fissures permettent à l’air ou à l’eau de pénétrer dans le bâtiment, ce qui peut entraîner des problèmes d'humidité ou de dégradation des matériaux. Leur apparition est fréquemment associée à un affaissement ou à une instabilité des fondations. L’intervention d’un spécialiste s’impose pour en analyser la cause et entreprendre les travaux de réparation nécessaires.
Quelles sont les principales origines des fissures ?
Les causes des fissures sont multiples. Les plus fréquentes concernent les mouvements du sol, notamment sur des terrains argileux sujets à des variations de volume selon l’humidité. Ces changements exercent une pression sur les fondations, ce qui peut entraîner des ruptures dans la maçonnerie.
Les phénomènes climatiques (sécheresse, tempêtes, inondations) fragilisent également les structures, en particulier lorsque l’humidité pénètre les matériaux ou gèle dans les murs. Les séismes, même modérés, provoquent des déformations pouvant affecter l’équilibre de l’édifice.
Enfin, des défauts de conception, des malfaçons ou des fondations mal dimensionnées peuvent aussi être à l’origine de fissures.
Comment identifier les fissures inquiétantes ?
La gravité d'une fissure s’apprécie selon plusieurs critères.
- L’évolution dans le temps constitue un premier indicateur. Une fissure qui s’élargit, s’allonge ou change de forme suggère un mouvement du sol ou une altération progressive des fondations. Un suivi visuel et photographique permet d’en surveiller l’évolution.
- La localisation a aussi son importance. Les fissures qui apparaissent près des ouvertures, aux angles des murs ou à proximité des fondations doivent alerter. Elles peuvent signaler une perte de stabilité, notamment lorsqu’elles se développent autour des fenêtres ou des portes, des zones sensibles pouvant refléter une défaillance des appuis ou des murs porteurs.
- L’aspect même de la fissure fournit des indices supplémentaires. Une forme en escalier, suivant les joints de maçonnerie, ou un tracé horizontal ou vertical net, peut révéler une tension anormale ou un désordre profond dans l’ossature du bâtiment.
Que faire en cas de fissures sur les murs d'une maison ?
En cas de fissures apparentes, surtout si elles semblent graves, il est impératif de consulter un professionnel qualifié, tel qu'un ingénieur en structure ou un expert en maçonnerie, afin d'évaluer les risques. L’expert réalisera un diagnostic précis en s’appuyant sur des observations de terrain et son expertise en construction et génie civil.
Pour éviter tout conflit d'intérêts, il est préférable de faire appel à un expert indépendant, sans lien avec l’entreprise chargée des travaux de réparation ni mandaté par un assureur. Le coût de cette intervention varie généralement entre 500 et 1 000 €, selon le chantier. Il est recommandé de solliciter plusieurs devis pour comparer les prix.
Après avoir identifié la cause des fissures, il convient de procéder aux réparations nécessaires. Selon les cas, cela peut impliquer l'injection de résine pour stabiliser les parois, la consolidation des fondations ou encore le comblement des ouvertures à l’aide de produits adaptés (enduits, mastics).
Pour prévenir la réapparition des fissures, des mesures supplémentaires peuvent être nécessaires. Cela inclut la stabilisation du sol autour des fondations et la mise en œuvre de solutions pour améliorer l'étanchéité des façades. Un suivi régulier de l’état des murs est également essentiel pour assurer la longévité de la structure de la maison.
Quelles solutions de financement et de prise en charge pour réparer des fissures ?
Le coût des réparations liées aux fissures peut, dans certains cas, être partiellement ou totalement couvert par une assurance ou un dispositif public. La nature du désordre et l'ancienneté du bien jouent un rôle déterminant dans l'accès à ces aides.
Dans le cas d’un logement récent qui présente des désordres affectant la solidité de la structure, l’assurance dommages-ouvrage peut être mobilisée. Elle permet une prise en charge rapide des travaux avant tout recours contre le constructeur, couvert quant à lui par la garantie décennale.
Par ailleurs, lors de travaux extérieurs comme un ravalement de façade, certaines aides financières peuvent être sollicitées. L’Agence nationale de l’habitat (Anah) propose, sous conditions, un accompagnement financier. D'autres dispositifs peuvent également être mobilisés, tels que la TVA à taux réduit ou des aides spécifiques attribuées par les collectivités territoriales.
Pour une information adaptée à chaque situation, il est recommandé de consulter l’Agence nationale pour l'information sur le logement (Anil).
Si les fissures résultent d’un événement climatique exceptionnel, une indemnisation est envisageable par le biais de l’assurance habitation. Toutefois, cette procédure n’est possible que si un arrêté interministériel reconnaît officiellement l’état de catastrophe naturelle. Une fois l'arrêté publié au Journal officiel, le sinistre doit être déclaré à l'assureur dans un délai de dix jours.
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