Face aux enjeux environnementaux et à la hausse du coût de l’énergie, propriétaires et bailleurs sont nombreux à se lancer dans la rénovation, les uns pour gagner en confort de vie et faire des économies, les autres pour optimiser le DPE et louer leur bien en toute légalité. Mais si tout le monde (ou presque) est déjà familier avec la notion de rénovation énergétique, la rénovation performante va plus loin, avec des standards équivalents au BBC. Éclairages.

Qu’est-ce qu’une rénovation « performante » ?
La rénovation énergétique est aujourd’hui une démarche incontournable pour atteindre les objectifs de neutralités carbone à horizon 2050. Contrairement à une rénovation par geste ou à des travaux non coordonnés, elle vise des résultats durables.
La rénovation performante va encore plus loin : elle table sur la mise en œuvre de travaux hautement qualitatifs, permettant d’atteindre l'excellence en matière d’efficacité énergétique. Elle vise un véritable changement de classe au DPE (diagnostic de performance énergétique).
Quels sont ses objectifs ?
Introduite par la loi Climat et résilience du 22 août 2021 (article L111-1 17bis du Code de la construction), la rénovation performante fait référence à une démarche encadrées par des normes strictes et des exigences renforcées. Elle se concentre notamment autour de critères et objectifs majeurs :
- l’emploi de matériaux et de technologies de pointe visant à garantir la qualité des travaux entrepris, ainsi que la durabilité des solutions mises en œuvre et le confort de vie en toute saison ;
- une réduction drastique de la consommation d'énergie avec un gain d’au moins 50 % ;
- l’atteinte, après travaux, de l’étiquette A ou B au DPE.
La rénovation performante permet de changer de classe énergie pour atteindre un DPE A ou B et prétendre ainsi à l’appellation BBC (bâtiment basse consommation) ou équivalent pour les logements individuels.
Six postes de travaux prioritaires
Pour atteindre les objectifs d’efficacité énergétique visés, cette catégorie de rénovation s’articule notamment autour de différentes opérations planifiées après l’étude de six postes de travaux spécifiques :
- l’isolation des murs, des planchers bas et de la toiture,
- le remplacement des menuiseries extérieures,
- des systèmes de ventilation et de production de chauffage et d’eau chaude sanitaire (ainsi que les interfaces associées).
Quelles exceptions à la règle ?
Deux cas spécifiques peuvent faire exception à la règle si le traitement des six postes de travaux précités ne permet pas d’atteindre le niveau de performance escompté.
- Gagner deux classes au DPE « pour les bâtiments qui, en raison de leurs contraintes techniques, architecturales ou patrimoniales ou de coûts manifestement disproportionnés par rapport à la valeur du bien, ne peuvent pas faire l'objet de travaux de rénovation énergétique permettant d'atteindre un niveau de performance au moins égal à celui de la classe B » (article L. 173-1-1).
- Atteindre au moins la classe C pour les passoires thermiques, autrement dit les biens estampillés F ou G avant travaux.
Quels points de convergence avec une rénovation d’ampleur ?
En clair, ces deux catégories de rénovation énergétique partagent une vision globale des travaux à entreprendre, ainsi qu’une multitude de points communs. Elles ont toutes deux pour finalité d’optimiser la performance énergétique d’un logement tout en réduisant significativement son empreinte carbone, au service d’un confort de vie dopé et d’une consommation en énergie réduite.
Dans les deux cas, un audit énergétique préalable permet de définir, prioriser et coordonner les travaux les plus efficients.
Une rénovation d’ampleur est requalifiée de « performante » dès lors que les travaux engagés permettent d’atteindre un niveau de performance comparable au BBC (DPE A ou B).
MaPrimeRénov’ nouvelle formule, des évolutions actées
Dans les détails, rénovation performante et d’ampleur comptent également quelques différences, surtout lorsque cette dernière est encadrée par le dispositif MaPrimeRénov’ rénovation d’ampleur pour bénéficier des aides d’État associées.
Actuellement en pleine refonte, ce dispositif fait l’objet de plusieurs évolutions – modalités de financement, publics prioritaires, montant des aides, critères d’éligibilité...
Parmi les critères essentiels pour bénéficier du parcours accompagné :
- un gain de 2 classes énergétiques minimum, en permettant par exemple à une passoire thermique estampillée F de passer à la classe D après travaux ;
- les logements éligibles doivent désormais afficher une étiquette E, F ou G ;
- les rénovations doivent compter au moins deux gestes d’isolation parmi les recommandations effectuées.
Le guichet de dépôt de dossiers pour MaPrimeRénov’ rénovation d’ampleur a rouvert le 30 septembre pour les ménages aux revenus modestes, puis en janvier 2026 pour les autres profils.
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