En 2024, 21,1 % des résidences principales en France étaient classées E au diagnostic de performance énergétique. La loi Climat et Résilience a édicté des limitations à la location de ces logements énergivores mais quelle est la date limite ? Quels travaux les propriétaires de biens notés E peuvent-ils entreprendre pour améliorer la note ? SeLoger vous donne toutes les informations afin de valoriser votre logement et éviter les sanctions.

Le DPE en clair
Le DPE (diagnostic de performance énergétique) a été créé en 2006. Comme son nom l’indique, il permet d’évaluer la performance énergétique d’un bien immobilier, mais aussi son impact écologique, puisque ses émissions de gaz à effet de serre (GES) sont aussi calculées.
L’évaluation prend la forme d’une étiquette énergie-climat qui s’échelonne de :
- A, pour les logements les plus performants et les moins émetteurs de CO2 ;
- à G, pour les habitations les plus énergivores et les plus émetteurs de GES.
Le DPE est obligatoirement établi par un diagnostiqueur certifié. Il est rendu obligatoire pour la vente, mais aussi la mise à la location d’un logement quel qu’il soit. Depuis 2021, le diagnostic est opposable, c’est-à-dire qu’en cas de duperie, le locataire (ou le nouvel acquéreur) peut se retourner juridiquement contre le propriétaire.
Les fameuses passoires énergétiques ou passoires thermiques sont les biens notés F et G au DPE.
Les particularités du DPE E
Quid du DPE E ? Est-ce une si mauvaise note que cela ? En réalité, la note E est significative de performances médiocres et d’une isolation thermique peu efficace, voire d’un mode de chauffage émetteur de GES. En bref, les biens classés E consomment beaucoup d’énergie car leurs performances sont limitées et leurs déperditions thermiques élevées.
En termes de chiffres, les logements notés E :
- ont une consommation d'énergie comprise entre 251 et 330 kWh par m² et par an ;
- émettent entre 21 kg et 70 kg de CO2 par m² et par an.
La conséquence d’une telle performance ? Une facture énergétique salée, un risque d’altération du bâtiment (moisissures, humidité, etc.) et un confort altéré pour les occupants.
Interdiction à la location des DPE E en 2035
La loi Climat et Résilience a mis en place un calendrier progressif d’interdiction à la location des logements les plus énergivores. Si, en 2025, seuls les biens notés G sont concernés, les logements au DPE E ne sont pas épargnés par la mesure.
Les biens notés E au DPE seront retirés du marché locatif dès le 1er janvier 2034.
L’interdiction à la location concernera les logements classés F dès le 1er janvier 2028. Pour le moment, aucune contrainte n’est appliquée au DPE D.
Vente d’une maison classée E : audit énergétique obligatoire
Vous souhaitez vendre votre bien classé E en 2025 ? C’est tout à fait possible mais sachez qu’il est désormais obligatoire de faire réaliser un audit énergétique avant la vente. L’audit énergétique doit alors être effectué en complément du DPE car il est bien plus complet. Il donne notamment divers scénarios de travaux pour améliorer les performances du bien.
Cette étude, réalisée par un diagnostiqueur immobilier, permettra aux futurs acquéreurs de vérifier la qualité énergétique, mais aussi environnementale du logement.
Les travaux à prévoir pour améliorer le DPE de son bien
Un bien classé E au DPE n’est pas une fatalité, loin de là. Il est tout à fait possible de faire remonter la note grâce à des travaux de rénovation énergétique bien ciblés. Et donc d’échapper à l’interdiction prévue en 2034.
L’isolation du bâti
Les travaux prioritaires pour un DPE E concernent l’isolation du bâtiment. C’est un peu la condition sine qua non d’un logement économe en énergie. Une isolation correcte permet de limiter les déperditions thermiques et donc de rendre plus efficaces le système de chauffage et les menuiseries performantes.
Selon l’ADEME, une maison construite avant 1974 et non isolée connaît des déperditions thermiques de l’ordre de :
- 25 à 30 % au niveau de la toiture ;
- 20 à 25 % par les murs ;
- 7 à 10 % par les planchers bas ;
- 20 à 25 % par l’air renouvelé et les fuites ;
- 10 à 15 % par les fenêtres ;
- 5 à 10 % via les ponts thermiques.
Une isolation complète du bâti est donc indispensable pour améliorer sa note au DPE.
Le changement des portes et fenêtres
Comme nous l’avons vu, les fenêtres, mais aussi les portes, peuvent être responsables de pertes énergétiques. Pour améliorer les performances de la maison, il sera donc nécessaire de les changer :
- si les joints sont défaillants ;
- par des modèles à double vitrage, voire triple vitrage si les modèles sont anciens.
Pour limiter encore plus l’infiltration d’air froid ou la perte de chaleur, pensez aux volets roulants !
Le changement du système de chauffage
Le chauffage est un critère très important dans le diagnostic de performance énergétique. Le système le plus écologique et le plus performant est sans aucun doute la pompe à chaleur (aérothermique ou géothermique), basée sur les énergies renouvelables. Mais un chauffage électrique est aussi pertinent à condition de choisir des radiateurs chaleur douce qui économisent l’énergie grâce à l’inertie.
Selon les recommandations de l’ADEME, utiliser un thermostat programmable pour son chauffage permettrait de réaliser jusqu’à 15 % d’économies d’énergie !
La ventilation du logement
Enfin, pour un logement économe en énergie et dont l’air est correctement renouvelé, le système de ventilation doit être performant.
Dans un logement bien isolé, l'installation d'une VMC (ventilation mécanique contrôlée) double-flux est le meilleur choix. Cette technologie permet de balayer l’air :
- depuis les entrées d’air des pièces de vie ;
- jusqu’aux bouches d’extraction situées dans les pièces exposées à l’humidité (salle de bains et cuisine).
Vous avez le choix entre :
- une VMC auto-réglable, c’est-à-dire dont le réglage du débit d’air se fait automatiquement en fonction de la différence de pression de l’air ;
- une VMC hygroréglable : dans ce cas, c’est le taux d’humidité de l’air qui enclenche le système.
Pour vos travaux de rénovation énergétique, pensez à faire appel à un professionnel certifié RGE (reconnu garant de l’environnement). C’est la seule façon de pouvoir être éligible aux aides financières de l’État comme MaPrimeRénov’, par exemple.
À retenir
Rénover un bien classé DPE E vous permettra de passer à une note supérieure (DPE D, C, voire B). À l’issue des travaux, en tant que propriétaire, il vous faudra réaliser un nouveau diagnostic pour constater officiellement l’amélioration. Un bon moyen de revaloriser votre bien et de préserver la planète !
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