Isolation logement : pourquoi agir et par où commencer ?

Les enjeux thermiques et économiques de l’isolation

Vous pouvez avoir le système de chauffage le plus performant, si votre logement est mal isolé, la chaleur produite ne restera pas à l’intérieur. En limitant les déperditions de chaleur par le toit, les murs, les fenêtres et les planchers bas, l'isolation de votre maison réduit immédiatement les besoins en chauffage. Un logement bien isolé conserve également la fraîcheur en été, ce qui réduit significativement le recours à la climatisation. 

En outre, une isolation performante de votre logement permet d’augmenter sa valeur sur le marché immobilier. Un logement bénéficiant d’un bon classement au diagnostic de performance énergétique (DPE) voit son attractivité significativement renforcée. Une passoire thermique, c’est-à-dire un logement classé F ou G au DPE, subit en moyenne une décote de 452 € par mètre carré par rapport à un bien classé D, selon les données de l’outil Impact DPE. Toujours selon cet outil, ce type de logement met 5 jours de plus en moyenne à se vendre qu’un bien moins énergivore.

Amélioration du confort intérieur

L'isolation est la clé d’une habitation agréable et confortable en toutes saisons. Dans une maison mal isolée, les murs et fenêtres en contact avec l'extérieur créent une sensation de froid, même lorsque la pièce est chauffée. Une bonne isolation évite les parois froides en hiver et les surchauffes en été, pour un confort thermique optimal dans toutes les pièces. Limitant les nuisances sonores extérieures, des travaux d’isolation performants réduisent également les infiltrations d’air pollué ou humide et limitent les risques de moisissures.

Réglementation et normes

L’isolation d’une maison en France est encadrée par des normes strictes. Jusqu’en 2020, la réglementation thermique (RT) 2012 fixait un plafond de consommation énergétique pour les constructions neuves. Depuis 2022, la RE 2020 a renforcé ces exigences : baisse de 30 % du Bbio (besoin bioclimatique), limitation des énergies fossiles et approche « bas carbone » incluant l’analyse du cycle de vie des matériaux, favorisant les biosourcés. L’immobilier ancien est également concerné par différentes obligations. Depuis 2025, les logements classés G au DPE sont interdits à la location. Un audit énergétique est aussi obligatoire pour vendre un bien classé E, F ou G. 

Selon l’ADEME, dans un logement, plusieurs zones laissent échapper la chaleur : la toiture et les combles, représentant entre 25 à 30 % des pertes, les murs (20 à 25 %), les sols (7 à 10 %) et les fenêtres (10 à 15 %).¹

Isolation par l’intérieur ou isolation par l’extérieur ?

L’isolation d’une maison par l’intérieur (ITI) est moins coûteuse et préserve l’aspect extérieur du bâtiment. Elle réduit toutefois la surface habitable et sa mise en œuvre peut être contraignante (pièce inutilisable pendant les travaux, canalisations et prises électriques à prendre en compte ou à modifier). Il peut également être difficile d’assurer une continuité parfaite de l’isolation, et donc d’éradiquer complètement les ponts thermiques (zone localisée où l’isolation thermique est interrompue, réduite ou moins efficace) aux jonctions des murs, planchers ou plafond.

L’isolation des murs par l’extérieur (ITE) est la solution privilégiée quand elle est réalisable, car elle supprime la majorité des ponts thermiques grâce à la continuité de l’isolant, préserve l’inertie des murs, conserve la surface habitable et protège la structure des intempéries. Cependant, elle modifie l’aspect extérieur de la maison (nécessitant une déclaration ou un permis) et engendre un coût plus élevé que l’isolation intérieure.

Isolation des combles

L'isolation de la toiture d’une maison est reconnue comme l'action la plus efficace en rénovation énergétique. Pour les combles perdus (non aménagés), l'isolant est le plus souvent posé sur toute la surface du plancher, soit sous forme de rouleaux, soit en vrac par soufflage ou insufflation. Pour les combles aménagés ou toitures inclinées, l'isolation peut se faire par l'intérieur, en utilisant des panneaux ou rouleaux insérés entre et sous les chevrons, ou par l'extérieur avec la méthode « sarking », plus invasive, nécessitant le retrait du revêtement de toiture.¹

Isolation des toits terrasses

Il est essentiel d’isoler les toits plats. Qu’ils soient utilisés comme terrasses ou non, ils nécessitent une isolation spécifique. Leur bonne isolation permet de réduire les déperditions, protéger la structure du bâtiment et éviter les infiltrations d’eau.

Isolation des sols et des fenêtres

L'isolation des planchers bas, lorsqu'elle est réalisable (par exemple dans le cas d'une maison construite sur un sous-sol non chauffé), est efficace pour améliorer l’isolation de la maison, car 7 à 10 %¹ des déperditions thermiques s'effectuent par le sol. L'approche privilégiée est l'isolation par le bas, qui consiste à fixer l'isolant directement sur le plafond du sous-sol non chauffé. Lorsque l'accès est impossible, on peut envisager l'isolation par le haut, qui implique la pose de panneaux isolants rigides, suivie de la coulée d'une chape qui servira de support au nouveau revêtement de sol. 

Pour l'isolation des fenêtres, la solution la plus performante est le remplacement total de la fenêtre. Elle garantit une isolation thermique et acoustique maximale et ouvre l'accès aux aides financières. Une alternative plus rapide consiste à remplacer la fenêtre en conservant le dormant existant, à condition qu'il soit en bon état. Le double vitrage à isolation renforcée (VIR) est le standard actuel. Il utilise une lame remplie de gaz argon et intègre une fine couche invisible qui agit comme un bouclier, empêchant la chaleur intérieure de s'échapper en hiver. Le triple vitrage se compose de trois vitres entre lesquelles sont emprisonnées deux couches de gaz isolant et intègre deux revêtements à faible émissivité. Bien qu'il offre une excellente isolation, il peut réduire légèrement le facteur solaire et la transmission lumineuse.

Les isolants naturels (biosourcés)

Il est possible de choisir des isolants écologiques, qui offrent d'excellentes performances :

• La ouate de cellulose : fabriquée à partir de papier recyclé, idéale pour isoler les combles perdus et réguler l'humidité.
• Les fibres de bois : appréciées pour leurs qualités d'isolation thermique et sonore, conviennent aux constructions durables, permettant aux murs de « respirer ».
• Le chanvre : polyvalent, peut être utilisé pour isoler les murs, toitures et sols. Cet isolant naturel présente de bonnes performances thermiques et une excellente régulation hygrométrique.
• Les laines animales (mouton, plumes de canard) : elles offrent une isolation performante et une bonne résistance à l'humidité.
• Le liège expansé : excelle en isolation thermique et phonique. S'applique aux murs, combles, toitures, cloisons et planchers.
• Les fibres de textile recyclé : bonne efficacité thermique, utilisées pour l'isolation des murs, combles, toitures, cloisons et planchers.

Les isolants synthétiques et minéraux

• Le polyuréthane : très performant, souvent utilisé en panneaux rigides. Se distingue par sa haute résistance thermique, sa faible masse volumique, et son excellente étanchéité à l'air et à l'eau.
• La laine de verre : très répandue pour les toitures et les murs, offre de bonnes performances thermiques et phoniques.
• La laine de roche : fabriquée à partir de roche volcanique, généralement du basalte, la laine de roche est durable, résistante au feu, et propose une bonne isolation acoustique. Elle est plus lourde que la laine de verre.
• Le polystyrène (expansé - EPS ou extrudé - XPS) : sa rigidité et sa résistance à l'humidité le rendent adapté pour l'isolation des sols et des sous-sols.
• La perlite expansée et le verre cellulaire : utilisés pour l'isolation des toitures-terrasses et des murs.

Prix de l’isolation d’un logement

Le coût de l’isolation thermique d’un logement peut varier sensiblement selon la technique utilisée (par l'intérieur ou l’extérieur), les matériaux et l’entreprise qui réalise les travaux. Il en va de même pour le remplacement des parois vitrées. Il est donc recommandé de demander des devis auprès de 2 ou 3 artisans pour chaque poste de travaux.

MaPrimeRénov’ et parcours rénovation

Pour financer vos travaux de rénovation énergétique, deux dispositifs principaux sont disponibles : MaPrimeRénov’ Rénovation d’ampleur (pour une rénovation globale) et MaPrimeRénov’ Parcours par geste (pour des travaux ciblés). Depuis le 30 septembre 2025, la rénovation d’ampleur est réservée aux ménages très modestes, dont le logement est classé E, F ou G au DPE. Le taux de prise en charge peut atteindre jusqu’à 80 % des dépenses HT pour un gain de 2 classes au DPE (plafond de 30 000 €), et jusqu’à 80 % pour un gain de 3 classes (plafond de 40 000 €). Les plafonds de ressources varient selon la localisation et la composition du foyer (par exemple, entre 17 173 € et 40 388 € pour un foyer de 1 à 5 personnes hors Île-de-France).

CEE, aides locales… Les autres aides à la rénovation thermique

Pour l’isolation de votre logement, vous pouvez, en dehors de MaPrimeRénov’, bénéficier de la Prime Économies d’Énergie ENGIE (prime CEE) et des aides financières des collectivités locales. La rénovation énergétique d’un logement permet également de bénéficier d’un taux de TVA réduit de 5,5 % pour vos travaux, au lieu du taux normal de 20 %². Ce taux s'applique aussi aux prestations directement liées à l’isolation, notamment :

• Les travaux visant à maintenir l’étanchéité de la toiture.
• Les éventuelles modifications de l’installation électrique, de la plomberie, des réseaux intérieurs, de la plâtrerie, des peintures et des revêtements de sol qui sont la conséquence directe des travaux d’isolation par l’intérieur. Nous parlons également de travaux induits.  

De plus, vous pouvez obtenir un prêt à taux zéro appelé “éco-PTZ”. Il est possible de le cumuler avec MaPrimeRénov' afin de financer le reste à charge de vos travaux.

Vérifier l’état du bâtiment 

Avant d'entreprendre des travaux, il est crucial de réaliser une évaluation énergétique. On distingue le diagnostic de performance énergétique (DPE) et l'audit énergétique. Tous deux fournissent une information sur l'efficacité énergétique d'un logement en l'évaluant sur une échelle allant de A à G. Le DPE estime la consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre (GES), et contient des suggestions générales de travaux. Sa validité est de 10 ans. L'audit énergétique est quant à lui une évaluation beaucoup plus détaillée. Il établit un état des lieux précis du bâti et propose un minimum de deux scénarios de travaux chiffrés et détaillés. Pour chaque scénario, il spécifie le futur classement énergétique, le coût estimatif, les économies réalisables et les subventions disponibles. Sa validité est de 5 ans. L'audit doit être effectué par un professionnel qualifié. Il est obligatoire pour l'obtention de l'aide MaPrimeRénov’ Rénovation Globale et pour la vente de résidences classées E, F ou G.

Choisir un artisan certifié (RGE)

Afin d'assurer la réussite de vos projets d'isolation, il est essentiel de faire appel à un artisan compétent et fiable. Il est conseillé de solliciter plusieurs entreprises pour comparer les devis. Le critère fondamental est la détention de la certification RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Ce label est doublement avantageux : il atteste de la qualité des travaux réalisés et il est impératif pour pouvoir bénéficier des aides financières pour l’isolation en France. En optant pour un artisan RGE, vous confiez vos travaux à un expert qui a suivi une formation spécifique. Pour localiser un artisan RGE près de votre domicile, vous pouvez utiliser le moteur de recherche mis à disposition par la plateforme France Rénov’.

Isolation globale vs travaux partiels

Pour les travaux d’isolation de votre logement, deux options s'offrent à vous : l'isolation globale et l'isolation par gestes. L'isolation globale est l’approche la plus efficace. Elle consiste à traiter l'intégralité de l'enveloppe du bâtiment (toit, murs, sols, fenêtres), éliminant ainsi les ponts thermiques. Bien qu'elle représente un investissement initial conséquent, elle permet des économies d'énergie très importantes. L'isolation par gestes est plus accessible financièrement. Elle est adaptée aux budgets limités ou aux propriétaires qui souhaitent une amélioration sans rénovation majeure, mais elle n'atteint pas le niveau de performance d'une approche globale.  

Quel budget pour isoler un logement et quelles sont les aides financières accessibles ?

Le coût de l’isolation d’un logement varie selon la surface et la technique d’isolation choisie. Pour financer vos travaux de rénovation énergétique, vous pouvez mobiliser plusieurs aides financières, notamment MaPrimeRénov’ Rénovation d’ampleur. Les fournisseurs d'énergie peuvent également proposer des aides financières aux particuliers pour financer partiellement ou totalement leurs travaux d'économies d'énergie dans leur logement. Ainsi, vous pouvez aussi bénéficier notamment de la Prime Économies d'Énergie ENGIE (Prime CEE). Il existe également des aides locales. Enfin, il est possible de bénéficier, sous certaines conditions d’une TVA réduite de 5,5 %² et de l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ). 

Que faut-il isoler en premier dans un logement ?

Il est conseillé d’isoler en premier dans un logement les combles, dans la mesure où ils représentent jusqu’à 30 %¹ des déperditions de chaleur.

Quel est le coût moyen d’une isolation par l’extérieur et par l’intérieur ?

Le coût des travaux de rénovation énergétique varie selon différents facteurs, comme la qualité des matériaux, la technique d’isolation choisie, la complexité des travaux et l’entreprise RGE intervenant. Il est donc impératif de demander des devis à différents artisans en amont. Si vous mobilisez des aides à la rénovation, votre reste à charge dépendra de vos revenus et des travaux réalisés. 

_^Sources :

_{^{¹ Ademe - Guide Rénovation - Isoler sa maison (novembre 2023)}}

_{^{² entreprendre.service-public.gouv.fr/vosdroits/F23568}}