Baromètre immobilier : le marché remonte-t-il la pente ?

Cynthia Dubray
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L’heure est au bilan pour le marché de l’immobilier. Le premier semestre arrive à échéance et ce que l’on peut dire de ce dernier mois, c’est qu'il a été… couci-couça. Bien que ce soit le calme plat au niveau des prix dans certaines villes, le pouvoir de négociation est toujours aussi fort. Seules les zones rurales tirent légèrement leur épingle du jeu. Et ce mois-ci, focus sur le marché en Île-de-France qui reprend du poil de la bête ! SeLoger fait le point sur le marché immobilier du mois de mai.

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Rouen vieille ville
À Rouen, les délais de vente se sont réduits : 45 jours. @gettyimages
Sommaire

Les prix se stabilisent sans vraies reprises

On l’annonçait déjà le mois dernier : pas de vrai printemps pour l’immobilier. En effet, sauf exceptions, les prix se stabilisent et affichent une évolution quasi nulle. Ce qui n’est pas plus mal pour certaines villes dont les prix baissaient encore le mois dernier. En France, l’indice des prix affiche une petite reprise de 0,2 % soit deux points de plus par rapport au mois dernier. C’est mieux que rien ! 

Dans le détail, c’est toujours aussi peu dynamique mais assez pour souligner le calme, ou la reprise, dans certaines villes. On pense notamment à Lyon qui subissait encore une baisse de 1,0 % le mois dernier, et là assume un zéro pointé. Ou encore Lille qui remonte légèrement la pente (+0,2 %). Bordeaux et Rennes continuent leur ascension puisqu’elles voient leurs prix augmenter de 0,5 % alors qu’il y a un an, ils rencontraient une décrue significative de 5,9 % et 3,2 %. Sachant que Bordeaux est l’une des villes où les prix ont le plus baissé depuis la hausse des taux : -11 %. À noter que deux villes sont dans le négatif ce mois-ci: Montpellier (-0,7 %) qui rattrape sa baisse non amorcée post-remontée des taux, et Nantes (-0,1%).

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Carte France avec les prix
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indices des prix immobiliers

The winner is… le segment rural

Les villes rurales sont les seules à connaître un printemps plutôt doux puisque les prix au mètre carré ont pris +0,9 % contre +0,5 % en 2023.

Plein phare sur Paris et l’Île-de-France

L’ascenseur émotionnel des prix semble s’être calmé dans la capitale ! En mai, et pour la première fois depuis des mois, pas de mouvement à Paris niveau prix (0,0 %). Pour remettre un peu de contexte, depuis janvier 2022, les prix immobiliers parisiens ont chuté de 12 % (-15 % depuis le COVID). La barre symbolique des 10 000 € à même été franchie dans certains quartiers, pour atteindre 9 000 le mètre carré. Du jamais vu depuis longtemps !

La banlieue parisienne souffle également. En mai, la variation des prix en Île-de-France est quasi nulle : -0,07 % pour les appartements et -0,01 % pour les maisons. Ce qui fait du bien puisque depuis plus de deux ans, la baisse des prix des appartements et des maisons en petite couronne est de 8,2 % et 8,3 %. À titre de comparaison, c’est plutôt -3,9 % et -5,9 % pour les appartements et les maisons situés en grande couronne.

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evolution des prix en IDF graphique
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prix parisiens par arrondissement

Top 3 des banlieues dynamiques

Depuis le début de l’année, des banlieues affichent des variations positives. C’est le cas dans le Val-d’Oise (+1,6 %), en Seine-Saint-Denis (+0,6%) ainsi qu’en Seine-et-Marne (+0,1 %).

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Graphique evolution des prix IDF

Quid des négociations et des délais de vente ?

Dans toute la France (hors Paris), 70 à 75 % des biens sont négociés. Les Français veulent acheter et, par extension, vendre leur bien, en marge des taux élevés. On peut d’ailleurs mettre en perspective les délais de vente qui baissent dans les onze plus grandes villes de France (sauf Rennes) pour gagner quatre jours en moyenne. Toutefois, l’équipe data-science SeLoger/Meilleurs Agents estime que cette baisse des délais de vente est assez saisonnière. En effet, il est habituel que les biens se vendent plus rapidement au printemps.

Mais certaines villes brandissent des délais de vente exceptionnels. C’est le cas de Rouen : 45 jours en mai 2024 contre 70 l’année dernière, avec un prix au mètre carré d’environ 2 627 €. À Saint-Etienne, à 1 376 € le mètre carré en moyenne, le délai de vente est de 48 jours - contre 57 jours l’année dernière. 

Du côté de la capitale, quatre biens sur cinq sont négociés. Quand on pense qu’avant la hausse des taux, c’était moins d’un bien sur deux négocié, ça fait tout drôle ! Une note positive au tableau : la marge de négociation est en baisse entre décembre 2023 et mai 2024, passant sous la barre des 4,5 % contre 5,5 % en début d’année. Certainement le fruit de la baisse vertigineuse des prix.

Dans les dix plus grandes villes de France, les porteurs de projet obtiennent des rabais proches des 6,5 %.

Faut-il profiter de cette accalmie pour vendre ou acheter ?

Alors que la Banque Centrale Européenne devrait annoncer très prochainement la baisse - ou pas - des taux directeurs, les taux d’intérêt s’affichent aujourd’hui en moyenne à 3,9 %. Ils sont en légère baisse par rapport au mois précédent selon Empruntis. Toujours selon cette même source, ils se négocient même entre 3,6 % et 3,7 % pour les meilleurs profils. Si la baisse des taux annoncée est vérifiée ce jeudi 6 juin, le pouvoir d’achat immobilier des Français pourrait reprendre de vraies couleurs et inciter les ménages à se lancer plus facilement dans leur projet immobilier. Advienne que pourra !

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