Le marché immobilier a connu bien des bouleversements ces derniers mois, ce qui a encouragé la mise en place d’un futur prêt à taux bonifié. Adressé aux classes moyennes pour leur permettre d’accéder à la propriété, ce PTB doit encore être détaillé, car les contours ne sont pas encore dessinés. Une chose est sûre : le PTZ va quant à lui être assoupli pour toucher davantage d’emprunteurs.
Qu’est-ce que le prêt à taux bonifié ?
Si le PTZ (prêt à taux zéro) est déjà bien connu du grand public, Bercy envisage désormais de mettre en place une autre aide financière à l’attention des classes moyennes : le PTB (prêt à taux bonifié). Si les contours de ce nouveau prêt aidé par l'Etat ne sont pas définis, on peut cependant entendre qu’il s’agirait d’un taux environ moitié moins élevé que les taux du marché, et il s’agirait donc d’un prêt intermédiaire. Il pourrait ainsi se situer autour de 2 % afin de se montrer plus avantageux que le taux d’emprunt en vigueur actuellement, qui se situe quant à lui à 4 %.
On attend encore également de savoir sur quelle quantité du prêt ce PTB pourrait être appliqué ou encore quel sera le public ciblé, car on parle de classes moyennes mais il est important de savoir quels seront les niveaux de revenus pris en compte précisément. Enfin, de la même façon que le PTZ s’applique uniquement dans certains secteurs, on attend également de savoir sur quelles zones le PTB pourra être appliqué dans le cadre d’un achat immobilier.
Bercy souhaiterait intégrer ce nouveau PTB au budget 2024, ce qui permettrait d’en savoir plus au sujet des modalités et des caractéristiques.
Si le prochain PTB est fixé à 2 % et qu’il peut financer jusqu’à 40 % de l’acquisition, un emprunt de 300 000 € représentera une économie d’environ 30 000 €.
Un prêt pour compenser la hausse spectaculaire des taux
Le prêt bonifié que le gouvernement souhaite mettre en place à compter de 2024 a été pensé dans l’objectif de compenser la hausse spectaculaire des taux de ces derniers mois. En effet, en pouvant prétendre à un prêt à taux bonifié qui coûterait moins cher aux emprunteurs, ces derniers pourraient alors récupérer une partie des pertes subies au cours de ces deux dernières années en raison de la hausse des taux.
Il permettrait ainsi de gommer partiellement les effets de cette augmentation importante, d’autant que les classes moyennes ont été fortement pénalisées. En effet, avec une capacité d’emprunt et un pouvoir d’achat immobilier en baisse, et en l’absence d’aides financières dédiées, ces ménages aux revenus intermédiaires ont été fortement impactés et leur éviction du marché immobilier explique en grande partie la baisse toute aussi importante du volume de ventes. Selon Meilleurs Agents, le volume de transactions immobilières est ainsi passé de plus d’un million de ventes de logements à 890 000, accusant un recul de 20 % par rapport à 2022.
Autre nouveauté : les conditions pour accéder au PTZ
Enfin, le PTZ n’est pas en reste en ce qui concerne les changements de 2024, puisque les envolées des taux ont amené le gouvernement à assouplir les conditions d’éligibilité. Attribué sans aucun taux d’intérêt, le prêt à taux zéro s’adresse aux ménages modestes et peut être contracté pour un crédit de 10, 22 ou 25 ans avec une période de remboursement différée de 5, 10 ou 15 ans. Pour y accéder, même en 2024, il faudra être soit primo-accédant, soit ne pas avoir été propriétaire de sa résidence principale durant les 2 années qui précèdent la demande de PTZ.
Ce PTZ, tout comme le futur PTB, n’a pas vocation à financer à 100 % le coût de l’acquisition d’un logement, mais permet de compléter un crédit immobilier classique aux taux du marché, et consiste à constituer un apport personnel pour les banques qui exigent généralement 10 % du prix total du logement en gage de sérieux.
Pour commencer, le PTZ va être prolongé jusqu’en 2027. Et si les maisons neuves ne seront plus éligibles au dispositif, la part du projet qui pourra être financée passe de 40 % actuellement à 50 % à compter de 2024. Enfin, les plafonds de ressources à ne pas dépasser pour y prétendre seront nettement augmentés, ce qui permettra aux classes moyennes d’en bénéficier également.
Un emprunteur qui gagne entre 2 500 et 4 000 € mensuels ne peut pas prétendre au PTZ actuellement, mais il le pourra à compter du 1er janvier 2024.
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