Auvergne Rhône-Alpes : une année folle pour l’immobilier des grandes villes de la région

Yann Cervodispo
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Région dynamique s’il en est, l’attractivité auralpine ne s’est pas démentie en 2021, à tout point de vue. Cette année, l’économie régionale a tenu le coup et l’immobilier a conservé ses bonnes performances, allant jusqu’à exploser les records dans certaines villes ! La crise sanitaire a clairement tendu le marché dans les grandes villes de la région.

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La ville de Grenoble en Isère
La ville de Grenoble a vu ses prix immobiliers grimper de 10,6 % sur un an. © RossHelen
Sommaire

L'immobilier à Annecy poursuit son envolée

Réputé déjà cher avant la crise sanitaire, le marché annécien n’a pas ralenti en 2021. Annecy se place régulièrement parmi le Top 5 des villes les plus chères de France. Mais l’inflation n’a pas atteint les flambées constatées à Lyon ou Chambéry. Selon le mois, la pierre s’est appréciée tout au long de l’année de 3 à 7 % sur douze mois glissants, confirmant la solidité du marché immobilier. D’après le dernier Baromètre LPI-SeLoger, il faut mobiliser en moyenne 4 973 €/m² pour faire une acquisition à Annecy, en hausse de 3,3 % à fin décembre. 

La hausse des prix s’explique principalement par une demande soutenue et un manque d'offre de biens à la vente, notamment dans le neuf. Seulement 848 logements avaient en effet été commercialisés en 2020, selon les chiffres de la FPI des Alpes soit aussi peu de logements mis en production en 2021… Résultat, la périphérie annécienne connaît de son côté une demande sans précédent, sous l’effet d’un marché de report dynamique. Dépités de ne pas trouver leur bonheur, des acquéreurs se dirigent sur la Balme de Sillingy, Epagny, Metz-Tessy, Poisy… voire jusqu’à Rumilly et le nord de la Savoie, du côté de Grésy-sur-Aix. 

Le prix au m2 à Annecy est de 5 000 €, en moyenne.

À Chambéry, le prix immobilier baisse au dernier trimestre

Ultra-dynamique pendant les neuf premiers mois de l’année, le marché chambérien a finalement ralenti en fin d’année. Il faut dire que l’on partait de haut ! Le prix du mètre carré s’est littéralement envolé lors du premier trimestre : +10,9 % en janvier, +16,1 % en février et +16,2 % en mars. Du jamais vu… Les raisons ? Une très forte demande, grâce à son prix du mètre carré (environ 3 000 €/m²) relativement attractif en comparaison de ses voisines Annecy ou Aix-les-Bains, de la part d’acquéreurs de résidences principales, notamment de maisons, mais aussi d’investisseurs. Leur appétit s’est confirmé pour les petites surfaces anciennes du centre-ville et pour les nombreux T3 neufs construits ces derniers mois.

Des hausses sur douze mois glissants au-dessus des 10 % qui se sont poursuivies jusqu’à la fin du mois de juillet. Puis la rentrée de septembre a enfin marqué un certain ralentissement pour finir en baisse en décembre (-2,8 %). Globalement, le prix moyen du mètre carré chambérien a confirmé cette année avoir dépassé le seuil des 3 000 €. 

Le prix immobilier à Chambéry est de 2 970 €/m2.

L'immobilier à Clermont-Ferrand n’a jamais été aussi dynamique

C’est l’un des marchés de la région Auvergne Rhône-Alpes qui a révélé tout son potentiel en 2021. De mois en mois, la hausse des prix s’est confirmée, même si celle-ci a été assez irrégulière. Sur douze mois glissants à chaque fois, le prix du mètre carré a ainsi augmenté de +7,30 % en janvier, comme de +3,50 % en septembre et… + 12,80 % en mars ! Des variations qui s’expliquent par les soubresauts d’un volume d'offres de biens à la vente qui a commencé à s'épuiser cette année. 

La demande pour Clermont-Ferrand a en effet été soutenue aussi bien dans le centre-ville qu’en périphérie, dans des zones plus rurales. Après des années de stagnation, voire de baisse, l’inversion de la courbe du prix de l’immobilier clermontois, amorcée à l’été 2018, n’a cessé de se poursuivre. Selon le Baromètre LPI-SeLoger, il faut aujourd’hui débourser en moyenne 2 423 €/m² pour acheter un logement à Clermont-Ferrand.  

Le prix immobilier à Clermond-Ferrand est de 2 430 €/m²

À Grenoble, l’immobilier a du retard à l’allumage

Alors que la flambée des prix a touché énormément de villes françaises après le premier confinement du printemps 2020, cela n’a pas été le cas de Grenoble. Jusqu’à l’été, la capitale iséroise a été fidèle à sa réputation de ville à l’immobilier plutôt abordable et stable. De janvier à juillet, sur douze mois glissants, le prix moyen du mètre carré a alterné entre légère hausse (+1,70 % en janvier) et rebond (+5,80 % en juillet). 

Il aura fallu attendre septembre 2021 pour voir le marché immobilier grenoblois sursauter, alors que la folie post-confinement commençait à se calmer dans le même temps dans la plupart des autres villes... Jugez plutôt : le prix moyen par mètre carré a bondi de 7,5 % en 2021. Des hausses soutenues, sans précédent, qui devraient sans nul doute perdurer encore en ce début 2022. Comptez désormais 2 887 €/m² à Grenoble. 

Le prix au mètre carré à Grenoble est de 2 887 €.

Lyon a vu ses prix immobiliers se calmer

Dans la lancée de 2020, le marché immobilier lyonnais a continué de grimper fortement au premier trimestre 2021 et ce, malgré les prix moyens les plus élevés de la région, à plus de 5 000 €/m², devant Annecy. Grâce à sa dynamique économique et son riche bassin d’emplois, l’attractivité de Lyon ne se dément pas. La métropole gagne environ 12 000 habitants chaque année. Une tendance qui explique encore l’inflation immobilière cette année, mais pas seulement. 

Lyon fait surtout face à une pénurie de logements neufs sans précédent. L’année 2021 aura été marquée par un nombre de livraisons d’appartements neufs extrêmement faible : à peine 3 000 ! Le marché immobilier est bloqué. Cette pénurie fait grimper les prix plus que de raison (+10 % en janvier). Alors les propriétaires occupants hésitent à vendre, ne sachant pas à quel prix ils vont pouvoir se reloger derrière. Bref, même l’offre de biens à la vente dans l’ancien s’est tarie. 

Cependant, les prix semblent aujourd’hui plafonner à 5 499 €/m². Sans doute le signe que nombre de potentiels acquéreurs se retrouvent de plus en plus exclus de l’emprunt, les banques étant toujours un peu plus contraintes en matière d’octroi des prêts immobiliers.

Le prix au m2 à Lyon est de 5 499 €

Saint-Etienne continue de rattraper son retard, tout doucement

Depuis 2018, Saint-Etienne a enfin renoué avec l’inflation immobilière et c’est plutôt une bonne nouvelle pour cette ville où l’immobilier a souffert après la crise financière de 2008. Depuis trois ans, l’embellie se confirme, la demande est de plus en plus forte. Cela a été le cas en 2021. 

Au premier trimestre, Saint-Etienne a vu ses prix de l’immobilier grimper comme rarement, +9,60 % en avril par exemple. Notons que la ville part de loin en matière de prix. Si le mètre carré se négocie aux alentours de 1 500 € aujourd’hui, il a longtemps peiné à dépasser les 1 000 €. Un niveau de prix très faible pour la région Rhône-Alpes, dû à une économie longtemps en difficulté. 

Cela dit, l’euphorie immobilière du premier semestre a été stoppée net par l’été. Depuis juillet, le marché stéphanois s’est calmé et a retrouvé une certaine stabilité avec une augmentation du prix par mètre carré, sur douze mois glissants, oscillant entre +1,10 et + 2,40 % grand maximum. 

Le prix immobilier à Saint-Etienne est de 1 493 €/m².

La flambée de tous les records à Valence

Elle a fait partie des villes où les prix des logements ont le plus augmenté sur les six premiers mois de l’année. En juin, la valeur des appartements et des maisons de Valence s’est envolée, sur les douze derniers mois, de… 18,3 % ! Ainsi, le prix moyen du mètre carré se négociait à la mi-2021 aux alentours de 2 221 €. Cette flambée, complètement décorrélée de la réalité économique des ménages, s'explique par un profond déséquilibre entre l’offre et la demande. 

La crise sanitaire et le développement du télétravail ont accentué la tension du marché. Sans oublier un regain d’intérêt pour les investisseurs pour cette ville offrant un bon ratio prix d’acquisition-loyer, gage de rentabilité plus intéressante qu’à Lyon notamment. La flambée des prix valentinois semble partie pour durer, contrairement à d’autres marchés immobiliers qui se sont tassés au deuxième semestre, ce n’est pas le cas ici. Le mètre carré a encore bondi de 10 % fin décembre.

Le prix immobilier à Valence est de 2 138 €/m2.

Sources : tous les prix cités dans cet article proviennent du Baromètre LPI-SeLoger.

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