Hausse des taux de crédit, réforme des retraites, taux d’usure… les derniers mois n’ont pas été particulièrement riches en bonnes nouvelles pour les candidats à l’accession. Si la majorité d’entre eux rêvent toujours de devenir propriétaires, 73 % estiment que cela est de plus en plus difficile.
Gage de sécurité, l’accès à la propriété est de plus en plus difficile
La propriété immobilière est toujours un rêve partagé par de nombreux Français. Selon un sondage Ifop réalisé pour la Fédération Française des Constructeurs de Maisons Individuelles (FFC), l’accès à la propriété est notamment perçu comme une forme de sécurité (56 %) et d’investissement (55 %). De plus, 90 % des personnes interrogées considèrent que c’est une bonne façon de sécuriser son avenir et 44 % pensent que cela permet d’avoir une situation financière confortable. La propriété immobilière revêt également une dimension statutaire forte puisque 83 % des Français estiment qu’elle est synonyme d’accomplissement.
Néanmoins, l’accès à la propriété immobilière, gage de sécurité et marqueur social, est jugé de plus en plus inaccessible : 73 % considèrent qu’il est plus difficile aujourd’hui qu’il y a 10 ans, soit une progression de 19 points sur un an. En outre, 74 % des Français considèrent que l'accès à la propriété sera bientôt réservé à une élite (contre 60 % en 2022). « À l’heure où la réforme des retraites enflamme les débats, le logement, enjeu majeur qui représente le premier poste de dépenses du budget des ménages, est le grand absent des débats. Pourtant il est une autre manière de préparer sa retraite », indique Damien Hereng, Président de la Fédération Française des constructeurs de Maisons Individuelles.
21 % des Français estiment que la propriété immobilière est un désormais un privilège.
Réforme des retraites : vers une hausse des assurances de prêt
Si l’accès à la propriété est considéré comme étant plus compliqué par les Français, cela s’explique principalement par la hausse des taux de crédit immobilier et par des conditions d’octroi de prêts de plus en plus strictes. La réforme des retraites, qui reporte l’âge légal de départ à 64 ans au lieu de 62 ans, ne devrait pas embellir le tableau dans la mesure où elle va engendrer une hausse du coût des assurances emprunteurs. En effet, selon Magnolia.fr, comparateur d’assurance de prêt, le taux de sinistralité sur les crédits immobiliers remboursés après 62 ans va mécaniquement augmenter. Selon les projections, nous nous acheminons vers une hausse des tarifs des assurances emprunteurs comprise entre 2 et 5 %.
Cette hausse du coût de l’assurance emprunteur, second poste de dépense d’un acquéreur, est due au fait que les compagnies d’assurance devront proposer des assurances de crédit couvrant les arrêts de travail pendant 2 années supplémentaires. Pour une personne seule d’environ 40 ans, souscrivant un emprunt de 200 000 € sur 25 ans, une hausse de 5 % de l’assurance emprunteur engendrera un surcoût de plus de 400 € sur la durée totale du crédit.
Accès à la propriété : des aides de l'État attendues
Pour relancer le marché immobilier et soutenir le pouvoir d’achat des Français, la Fédération Française des Constructeurs de Maisons Individuelles ainsi que de nombreux professionnels du secteur appelle les décideurs politiques à mettre en place des mesures adéquates pour aider les ménages souhaitant accéder à la propriété immobilière. D’ailleurs, selon le sondage Ifop-FFC, des politiques publiques favorables sont attendues par les candidats à l’accession : 46 % considèrent que c’est l’absence d’aides ou des aides insuffisantes qui freinent à la réalisation de leur souhait de devenir propriétaires. « Des mesures fortes contribueraient à réduire les obstacles financiers et à rendre l'achat immobilier et l’accès à une maison individuelle plus accessible à tous les citoyens, quel que soit leur revenu ou leur statut socio-économique, une réponse concrète pour favoriser la cohésion sociale et l'égalité des chances pour tous », selon Damien Hereng.
Le Ministère de l'Économie a récemment ouvert la voie vers un assouplissement des critères d’obtention pour un prêt immobilier. Plusieurs pistes sont actuellement étudiées : une hausse du taux d’endettement, un allongement de la durée de remboursement ou encore un taux d’usure majoré pour l’achat de passoires thermiques. Affaire à suivre, donc.
82 % des Français considèrent que l’accès à la propriété devrait davantage être encouragé par des aides financières.
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