La performance énergétique d’un bien immobilier influence de plus en plus les Français qui souhaitent acheter ou investir. En même temps, les règles se durcissent, doucement mais sûrement, à commencer par l’interdiction de location des biens de classe G depuis le 1er janvier 2025, qui sera suivie dans deux ans par celle des biens classés F. Sans parler des bienfaits à habiter un logement décent où il fait bon vivre et respirer, été comme hiver, ou encore à ne plus voir ses factures exploser pour se chauffer ! Les équipes scientifiques SeLoger ont analysé l’impact du DPE sur le marché immobilier. Voici l’essentiel à retenir.

Prix immobilier : la décote des passoires thermiques confirmée
Depuis le 1er juillet 2021, le DPE, pour « diagnostic de performance énergétique », est obligatoire pour réaliser une vente. En quatre ans, la part des passoires thermiques à la vente est passée de 10 % à 15 %, au 1er janvier 2025(1). Pour les vendeurs qui n’ont pas pu réaliser de travaux de rénovation énergétique avant de mettre leur bien sur le marché, cela a eu un impact significatif sur les prix.
Eh oui ! De manière générale, les maisons notées F ou G affichent un prix 22 % moins élevé que les maisons notées D avec les mêmes caractéristiques. Quant aux appartements, ils sont 9 % moins chers. Ça pique un peu…
Selon les régions, le gap de prix entre ces classes diffère complètement.
En Haute-Corse, par exemple, au 1er janvier 2025, les passoires thermiques étaient entre 20 et 25 % moins chères que les biens notés D – soit une décote de 500 €/m2 –, alors qu’en Corse-du-Sud, cette différence n’était « que » de 10 % (-311 €/m2). Néanmoins, nos compatriotes insulaires peuvent noter que les prix au mètre carré des logements A, B et C sont plus élevés de 300, 200 et 80 euros en Haute-Corse, et de 666, 219 et 144 euros en Corse-du-Sud.
L'outil Impact DPE, votre meilleur allié
Vous souhaitez suivre l’évolution des prix dans votre région ou votre ville ? Vous voulez être en mesure de réaliser une estimation au plus juste selon la classe DPE de votre bien, entre autres ? Rendez-vous sur l'outil impact DPE. Pensé et construit par les équipes scientifiques SeLoger, vous retrouverez toutes les informations nécessaires liées au DPE.
L’évolution des prix des logements énergivores (et des autres)
Depuis la loi Climat et résilience (2021), les prix ont connu de fortes turbulences, alternant entre phases de hausse et de baisse. Mais lorsqu’il s’agit du DPE, la tendance est claire : depuis le 1er juillet 2021, les logements les plus énergivores (classés F et G) ont vu leurs prix chuter de 3,5 %, tandis que ceux mieux notés ont pris de la valeur (+3,4 %). Comme quoi, les acheteurs voient la vie en couleur… et ils sont plutôt attirés par le jaune et le vert !
Acheter une passoire thermique quand on a un petit budget
Si vous avez envie de faire des affaires, il peut être intéressant de vous tourner vers les logements avec un DPE E, F ou G. En effet, pour ces trois types de logements, le taux de négociation(2) est plutôt important, puisque ces biens sont négociés respectivement à -5,2 %, -6 % et -6,1 % de leur prix.
Toutefois, même si vous faites des affaires, n’écartez pas l’idée d’avoir un budget dédié à la rénovation énergétique, notamment si vous souhaitez faire des économies sur vos factures et disposer d’un logement décarboné. Vous pourrez toujours financer une partie de vos travaux grâce aux différentes aides à la rénovation mises en place par l'État.
Par ailleurs, si le pouvoir de négociation est entre les mains des acheteurs, c’est qu’il y a non seulement plus de biens…, mais aussi plus d’acheteurs ! Les passoires thermiques attirent plus de contacts par rapport aux biens « verts » : +12 % pour les biens E, +32 % pour les biens F et +67 % pour les biens G/G+ par rapport aux biens D. À noter que ces biens passent plus de temps sur le marché : 84 jours, en moyenne. Concernant les logements avec une meilleure étiquette, ce temps descend à 79 jours.
Passoire thermique et location : qu’en est-il ?
En France, le marché de la location est tendu. Sur SeLoger, depuis l’adoption de la loi Climat et résilience, le nombre de biens disponibles à la location est en baisse, toutes étiquettes confondues ! Toutefois, l’évolution du nombre de biens F et G disponibles à la location a baissé de 36 %, tandis que les appartements qui répondent aux meilleurs critères ont évolué de 0,8 %. En ce qui concerne la part des annonces F et G de l’ensemble des annonces, elle est passée de 14 % au 1er juillet 2021 à 8 % au 1er janvier 2025. Une bonne nouvelle qui reste à nuancer, puisque les biens à la location restent malgré tout rares…
(1) Source : SeLoger. Parmi les annonces à la vente en janvier 2025, 15 % sont des biens classés F ou G. (2) Parmi tous les biens vendus au prix ou négociés - 1er janvier 2025. L’ensemble des indicateurs sont calculés à partir des données d’annonces, de références de ventes et données d’audience des sites SeLoger et Meilleurs Agents.
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