Face à l’hypertourisme, Athènes durcit le ton. Depuis le 1er janvier 2025, la capitale grecque limite les locations courte durée dans plusieurs quartiers emblématiques. Quelles répercussions pour les habitants, les propriétaires et les visiteurs ? Décryptage.
Pas de nouvelles licences à Athènes
Nouveau coup dur pour Airbnb. Depuis le 1er janvier 2025, la ville d’Athènes limite les locations meublées de courte durée dans trois quartiers (très) touristiques. Parmi les zones concernées : Kolonaki, Koukaki et Exarchia.
Concrètement, le gouvernement grec a suspendu l’octroi de nouvelles licences pour les meublés touristiques dans certaines zones de la capitale. Et ce, pour une période d’au moins 1 an, selon l’agence Reuters.
Une restriction qui pourrait être prolongée au-delà du délai initial, d’après Olga Kefalogianni, la ministre grecque du Tourisme. En cas de non-respect, les contrevenants s’exposent à une amende d’au moins 20 000 €.
Ce n’est pas tout. Ce texte, approuvé en novembre, prévoit d’autres mesures telles qu’une fiscalité allégée pour les propriétaires qui choisissent la location longue durée plutôt que saisonnière, ou qui louent un bien jusqu’ici inoccupé.
La Grèce face au boom du tourisme
Autre nouveauté : la taxe journalière sur les locations type Airbnb passe de 1,50 € à 8 € entre avril et octobre. En hiver, elle augmente également, de 0,50 € à 2 €. De quoi faire gonfler les recettes touristiques de la Grèce.
Ces dernières devraient atteindre 22 milliards d’euros en 2024, selon la ministre grecque du Tourisme, Olga Kefalogianni, dépassant le précédent record de 20,6 milliards d'euros établi en 2023.
L’an dernier, la Grèce a accueilli près de 32,7 millions de touristes – un record. Mais à Athènes, les logements commencent à manquer. Résultat ? Les prix flambent : entre 2022 et 2023, les loyers ont bondi de 11 %, selon le quotidien Efsyn.
En cause, selon les habitants, l’hypertourisme et ses conséquences. Rien qu’à Athènes, le site AirDNA dénombre ainsi près de 18 000 logements réservés aux locations courte durée de type Airbnb.
Des restrictions mondiales contre Airbnb
La Grèce n’est d’ailleurs pas un cas isolé. Partout dans le monde, les villes durcissent le ton contre les meublés touristiques. Depuis septembre 2023, New York interdit, par exemple, la location courte durée de logements entiers.
Même son de cloche à Barcelone, où les locations touristiques devraient être interdites d’ici novembre 2028. La ville de Paris, quant à elle, a voté une baisse de la durée maximale autorisée pour les locations saisonnières.
Une salve de mesures anti-Airbnb qui n’auront « aucun impact positif sur le logement » et risquent même de faire grimper les loyers et les tarifs hôteliers, estime Clément Eurly, directeur France d’Airbnb, au micro de France Radio.
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