Airbnb dénonce une réglementation trop stricte des meublés touristiques à Paris

Laetitia Navarra
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Paris donne un tour de vis à la location de meublés de tourisme pour lutter contre la crise du logement. Airbnb dénonce ces nouvelles mesures qu’elle juge “draconiennes” et propose des alternatives.

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Airbnb critique le durcissement des règles à Paris
Airbnb critique le durcissement des règles à Paris ©Getty Images
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Paris durcit le ton contre les meublés touristiques en 2025

Suite à la promulgation de la loi Anti-Airbnb le 19 novembre, la mairie de Paris durcit la réglementation applicable aux meublés de tourisme. Dès le 1er janvier 2025, le nombre de nuitées autorisées pour la location de la résidence principale passera de 120 à 90, et l’amende pour le changement d’usage illégal doublera de 50 000 à 100 000 euros. Objectifs affichés ? Encourager les bailleurs à revenir sur le marché de la location longue durée, enrayer la flambée des prix et lutter contre la crise du logement.

Dans le viseur de cette nouvelle réglementation, Airbnb n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué du 8 décembre, la plateforme dénonce “des mesures draconiennes” qui n’auront “aucun impact positif sur le marché du logement”. Elle s’appuie sur un rapport d’Oxford Economics pour affirmer que la politique restrictive en œuvre depuis déjà 8 ans n’a en rien réglé “ les difficultés que rencontrent de nombreux Parisiens pour se loger”. Elle assure même qu’elles contribuent “à transformer la ville lumière en une destination réservée à une riche clientèle, au détriment des voyageurs ordinaires et des familles françaises”.

Location touristique : Airbnb critique une réglementation inefficace

Il y a 8 ans, la ville de Paris instaurait un régime de compensation pour la location de meublés de tourisme. Il impose aux propriétaires souhaitant louer leur résidence secondaire en courte durée de proposer un ou plusieurs logements équivalents en location longue durée afin de préserver l’offre locative. Cette mesure visait à ralentir la hausse des prix d’achat et de location dans la capitale.

Selon le cabinet Oxford Economics, le dispositif n’a pas produit les effets escomptés. Il note une “progression des prix de respectivement de 21% et 15% en 6 ans, contribuant ainsi au déclin démographique dans la ville”. À l’inverse, “réserver l’ensemble des meublés touristiques au logement aurait un impact infime, de l’ordre de 0,1%, sur les prix de l’immobilier parisien”. Les meublés de tourisme auraient de plus des retombées économiques majeures. Ils généreraient “3,6 millions de chiffre d’affaires pour les commerces locaux” et soutiendraient “plus de 33 000 emplois”.

Par ailleurs, l’étude pointe du doigt une augmentation significative du prix des séjours dans la capitale : + 77 % sur la même période. La réglementation contribuerait ainsi à “faire de la capitale une destination touristique réservée aux touristes étrangers les plus fortunés et à la clientèle d’affaires, au détriment des familles et des classes moyennes”, explique Airbnb.

Airbnb appelle Paris à revoir sa copie

Pour Airbnb, la pénurie de logements ne serait pas liée à la location saisonnière mais à l’augmentation du taux de vacance. Selon un rapport maison, les logements vacants à Paris représente 7 % du parc immobilier, quand le nombre de “meublés de tourisme dédiés susceptibles de concurrencer le marché locatif à long terme en représentent seulement 0,03 %”.

Airbnb appelle ainsi la mairie à ne pas durcir la réglementation et propose des alternatives pour mieux réguler la location touristique. Pour les résidences principales, elle préconise de revenir à 120 nuitées autorisées par an et de simplifier la sous-location occasionnelle. Pour les résidences secondaires, elle suggère d’abandonner la règle de compensation au profit de quotas de meublés dans les quartiers les plus touristiques.

Enfin, Airbnb plaide pour l’instauration “d’une vraie politique d’incitation à la location de longue durée”. Elle propose des mesures comme “la baisse de la taxe foncière pour les bailleurs qui feraient le choix de la longue durée”, une prime pour les “propriétaires d’une résidence secondaire qui s’engageraient à la louer à l’année” ou encore la création d’un bail mixte qui permettrait de louer à un étudiant pendant 9 mois et sur le marché touristique le reste de l’année.

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