Les locations chez l'habitant, de type Airbnb, ont rencontré un grand succès au cours des quinze dernières années. Cependant, des excès liés au surtourisme et la concurrence vis-à-vis des structures traditionnelles comme l'hôtel font que de plus en plus de villes, voire de pays entiers, mettent aujourd'hui un frein à ce développement. Une réglementation plus stricte est attendue en Europe mais aussi en Amérique du Nord, en Asie ou même en Australie.
Réglementations en Europe
En France
Dans l'Hexagone, Paris a été la première grande ville à réagir. La municipalité a mis en place une restriction de 120 jours par an au maximum pendant lesquels les hôtes sont autorisés à louer une partie ou l'intégralité de leur logement. Si des particuliers sont désireux de louer sur une période plus longue, il leur faudra désormais transformer leur bien immobilier en meublé de tourisme. Les secteurs préservés sont ceux du Ier au XIe arrondissement, plus le XVIIIe (Montmartre).
D'autres villes ont pris des mesures afin de réguler les réservations.
- Saint-Malo : limitation de logements en meublé touristique, de 1 à 12,5 % selon les quartiers.
- Aix-en-Provence, Marseille, Nîmes, Côte d'Azur (Villeneuve-Loubet, Saint-Cannat, Roquebrune-Cap-Martin...) : enregistrement obligatoire en mairie.
En Allemagne
De l'autre côté du Rhin, Berlin avait interdit les réservations de type Airbnb mais les autorités sont revenues sur cette mesure catégorique. Désormais, ce genre de location est rouvert sous conditions. Les personnes voulant louer un espace doivent posséder un permis pour pouvoir le faire, dans une limite stricte de 90 jours maximum par an.
Stuttgart est plus restrictive, puisqu'elle n'autorise qu'une durée de 10 semaines par an, si le loueur ouvre plus de la moitié de son logement à la location. Munich permet de louer son appartement ou sa maison 8 semaines par an sans autorisation spéciale, qui devient obligatoire au-delà de cette période.
En Espagne
Parmi les premières cités majeures d'Europe, Barcelone a interdit les locations de chambres seules. Il est toutefois encore possible de réserver un logement entier. La taxe de séjour est majorée dans ce type de réservation. Un cas similaire est observé à la Palma de Majorque, qui n'autorise de louer que des maisons ou des villas isolées, afin de lutter contre le surtourisme et ses excès en termes de voisinage.
À Madrid, la loi impose un maximum de 90 jours de location par an et l'obligation de détenir une licence. Cette dernière n'est accordée que si le logement dispose d'une entrée indépendante, à la manière d'un véritable hôtel, ce qui complique grandement les choses pour les loueurs.
En Italie
Les cités de Florence et de Rome ont limité les réservations dans leurs centres historiques. Florence oblige à résider au moins deux nuits de suite dans un logement Airbnb et interdit l'ouverture de nouvelles réservations dans son centre historique.
La ville hautement touristique de Venise a, quant à elle, limité à 120 jours par an la possibilité de louer une chambre ou un appartement, avec un système de déclaration en mairie et de surveillance de la part des voisins pour éviter des abus.
Au Royaume-Uni
À Londres, il est désormais interdit de louer la chambre chez l'habitant. La municipalité d'Édimbourg a mis en place l'obligation pour le loueur d’avoir un permis de construire afin de détenir une licence qui permet ce genre d'activité.
Réglementations en Amérique du Nord
Aux États-Unis
Depuis le 5 septembre 2023, New York a interdit la location de courte durée dans des logements habités par le propriétaire. La location reste possible uniquement pour plus de 30 jours et pour deux personnes maximum. Les conditions sont désormais aussi nettement plus difficiles à Memphis, dans le Tennessee, une cité touristique. Les loueurs doivent posséder une licence et une assurance pouvant couvrir un million de dollars. Sous les tropiques, Hawaï lutte également contre le surtourisme en interdisant les locations de moins de 90 jours sur l'île d'Oahu.
Au Canada
La province de Québec impose un séjour de maximum 31 jours consécutifs dans le cadre des logements Airbnb. En Colombie Britannique, Vancouver limite à 30 jours consécutifs la durée de réservation, qui doit impérativement se faire dans le logement principal du loueur. Toronto apparaît comme étant moins stricte, de par l'autorisation d'ouvrir à la location une résidence ou une partie de celle-ci pendant 180 jours par an.
Réglementations en Asie et en Océanie
Au Japon
Dans la capitale japonaise, déjà très densément peuplée, des règles sont là encore venues encadrer les réservations Airbnb depuis 2018. Tokyo a instauré des restrictions dans les quartiers résidentiels. Les locations à court terme ne peuvent plus se faire au-delà de 180 jours annuels et le propriétaire doit résider sur place. De plus, il existe aussi des restrictions locales dans certains districts qui ne tolèrent des réservations que pendant certaines saisons.
En Australie
À Sydney, il n'est possible de louer un logement que pendant 180 jours par an, sauf si la réservation dure plus de trois semaines complètes et consécutives.
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