Sondage : les Français hésitent encore à sauter le pas de la rénovation énergétique

Depuis plusieurs mois, la hausse globale des prix et la non-indexation des salaires sur l’inflation restreint le budget des Français. Or, s’il est possible de faire des économies sur ses dépenses courantes, il est plus difficile de le faire sur le budget alloué au logement... Ainsi, près de la moitié des ménages ont le sentiment que la part du logement dans leur budget a augmenté depuis deux ans, voire même « beaucoup augmenté » pour plus d’un Français sur cinq (22 %) selon un sondage IPSOS réalisé pour Nexity. Pour les sondés, ce poids plus important est lié aux charges de chauffage, notamment suite à la hausse du coût de l’énergie. Résultat : ils sont près de 13 % à moins se chauffer pour restreindre leur budget, bien que les principaux postes d’économies restent le shopping (18 %), les loisirs (15 %) et les vacances (14 %).

Or, la meilleure solution pour faire baisser durablement le coût de ses factures d’énergie, c’est de rénover énergiquement son logement. En effet, investir dans des équipements plus performants et améliorer son isolation thermique peut avoir un impact considérable sur vos dépenses énergétiques ! Mais les Français le savent bien : 80 % d’entre eux en ont déjà entendu parler. De plus, une large majorité (63 %) est également au courant qu’une rénovation énergétique globale est bien plus efficace qu’une succession de petits travaux et que plus un immeuble est récent, plus son isolation sera bonne. 

Mais au delà de leur niveau de connaissance plutôt bon sur le sujet, près de plus de la moitié des personnes interrogées se sentent directement concernées par cet enjeu, selon le sondage IPSOS pour Nexity. Et pour cause, un tiers des Français ont le sentiment d’habiter une passoire thermique, chiffre sensiblement identique aux bailleurs qui ont le sentiment de louer un logement très énergivore (33 %). 

Sachant les bénéfices apportés par la rénovation énergétique, plus de la moitié des personnes interrogées envisagent donc d’y avoir recours ! et ce sont même 60 % des bailleurs qui souhaitent rénover leur logement... Les raisons invoquées par les Français pour entreprendre ces travaux sont principalement la réduction des factures d’énergie (78 %) et l’amélioration du confort au sein de leur logement (73 %).

Mais cette volonté est également liée à la lutte du gouvernement contre les passoires thermiques et sa décision de rendre ces dernières interdites à la location… Ainsi, les logements dont le DPE est classé G et qui consomment plus de 450 kWh/m2 par an sont d’ores et déjà interdits à la location (depuis le 1er janvier 2023). Dès 2025, ce sera au tour de tous les logements classés G de subir cette interdiction, qui s’étendra aux logements classés F dès 2028 puis aux logements classés E en 2034.

Cet enjeu de la rénovation énergétique se retrouve également au sein des copropriétés, mais celles-ci sont encore peu nombreuses à sauter le pas, malgré leur éligibilité aux aides à la rénovation énergétiques comme MaPrimeRénov... En cause : la difficulté à convaincre l'ensemble des copropriétaires d'entreprendre ces démarches, qui nécessitent une levée de fonds parfois importantes. Ainsi, le sondage IPSOS pour Nexity indique que seuls 38 % des copropriétaires sont favorables à une éco rénovation complète des parties communes.

Pourtant, dans les faits, ils ne sont pas si nombreux à sauter le pas. Cela s’explique notamment pour des raisons de financement. En effet, les personnes interrogées n’envisageant pas d’entreprendre des travaux de rénovation invoquent d’abord un budget trop important pour leurs finances (46 % en premier, 52 % au total). 

Autre obstacle à la rénovation énergétique : un manque d’accompagnement et une confusion sur les aides proposées. 33 % des personnes interrogées déclarent ainsi ne pas savoir vers qui se tourner pour se lancer dans des travaux de rénovation énergétique. Elles évoquent également une connaissance insuffisante des entreprises et la peur des arnaques. Enfin, les aides de l’État qui permettent de prendre en charge une partie parfois conséquente des travaux de rénovation énergétique sont jugées illisibles pour encore près de 7 Français sur 10. 

Les inquiétudes financières, la difficulté à se repérer dans les aides de l’État, et les difficultés à dégager des majorités au sein des copropriétés expliquent sans doute qu’une proportion importante des propriétaires se disent prêts à mettre en vente leur passoire thermique. Ces derniers pourraient alors se tourner vers l'achat dans l'immobilier neuf, qui propose les performances énergétiques les plus optimales du marché.

Étude réalisée auprès de 2.000 personnes, échantillon représentatif de la population française âgée de 18 à 64 ans. Les interviews ont été réalisées en ligne via le panel propriétaire d’IPSOS du 30 janvier au 13 février 2023.