Crédit immobilier : halte aux idées reçues !

Vincent Cuzon
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Impossible d’emprunter sans apport ou sans CDI, le taux d’endettement ne doit pas dépasser 33 %... Sandrine Allonier, Directrice de la communication et porte-parole du courtier Vousfinancer, répond aux nombreuses idées reçues qui entourent le crédit immobilier.

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Crédit immobilier : halte aux idées reçues !
Emprunter sans apport, est-ce vraiment possible ? © GettyImages
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Il est impossible de décrocher un crédit immobilier sans avoir un CDI ?

Selon Sandrine Allonier, Directrice de la communication et porte-parole du courtier Vousfinancer, emprunter sans être en CDI, « ce n’est pas impossible, mais c’est compliqué. Aujourd’hui, il n’y a que 1,5 % des acquéreurs qui achètent en étant en CDD ». Selon elle, « 85 % des acheteurs achètent avec un CDI. Le reste, c’est essentiellement des personnes qui sont en intérim, travailleurs non-salariés et créateurs d’entreprises ». « Les banques veulent des dossiers simples à étudier, des crédits simples à mettre en place », précise Sandrine Allonier, dans l'émission l’immo en clair diffusée sur RadioImmo. « Pour les créateurs d’entreprises, il va falloir étudier plusieurs années de bilan (…) Pour les CDD, quand il n’y a pas de visibilité sur l’emploi, c’est compliqué d’emprunter sur 25 ans ». Il existe toutefois des solutions, comme avoir un apport. Les banques sont également plus tolérantes avec certains secteurs d’activité comme l’hôtellerie ou la restauration, où le CDD est bien souvent la norme. Les CDD de la fonction publique sont également acceptés facilement, car ils sont perçus comme des CDI par les banques.

Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer

« Si vous avez beaucoup d’apport, la banque pourra vous conseiller de ne pas tout mettre dans le projet ».

La mensualité de crédit ne peut pas dépasser 33 % des revenus mensuels

Les banques accordent rarement un crédit immobilier si la mensualité de remboursement dépasse 33 % des revenus mensuels de l’emprunteur. « C’est une règle mais ce n’est pas une obligation gravée dans le marbre », nuance Sandrine Allonier. « C’est la banque qui va décider, en fonction de votre dossier, du reste à vivre et de la composition de votre foyer ». La banque va notamment regarder la façon dont l’emprunteur gère ses revenus. S’il parvient actuellement à payer un loyer de 700 €, la banque pourra lui accorder un crédit avec une mensualité de 800 €, même si cela dépasse 33 % de ses revenus mensuels. L’endettement peut aussi dépasser 33 % en cas de revenus élevés. « Si on a des revenus élevés, par exemple 10 000 € par mois, la banque pourra aller jusqu’à 40 % d’endettement, soit une mensualité de 4 000 €, car le reste à vivre sera suffisant. » Par contre « en cas de plus petit salaire, de 1 500 € par exemple, il est possible que la banque limite la mensualité à 28 ou 30 % des revenus mensuels maximum » afin que l’emprunteur n’ait pas de difficultés pour rembourser son crédit immobilier.

Les banques acceptent de prêter, même sans apport personnel

Si obtenir un crédit sans apport est difficile, ce n’est pas impossible. « Cela dépend des cas et des moments de l’année », selon la porte-parole du courtier Vousfinancer. « Globalement, on a des banques qui acceptent de prêter sans apport ». Dans ce cas, on dit qu’elles prêtent à 110 %, soit « la valeur du bien et les différents frais, qui représentent à peu près 10 % : frais de notaire, frais de garantie, frais de dossier, etc. ». Il est plus facile d’emprunter sans apport quand on est jeune. « Si vous avez moins de 35 ans et que vous venez de démarrer votre vie active, une banque peut très bien comprendre que vous n’avez pas mis 24 000 € d’épargne de côté. » Sandrine Allonier précise que « si vous n’avez pas les 10 % d’apport minimum, la banque va vous demander une épargne de précaution », qui permet de faire face aux imprévus pouvant survenir après l’emménagement. S’il est possible d’emprunter sans apport, c’est tout de même plus facile avec un bel apport. « Dans certaines banques, avoir 20 % d’apport permet d’avoir un taux plus bas, de l’ordre de 0,40 à 0,60 points ».

Les banques exigent souvent au moins 10 % d’apport personnel pour accorder un crédit immobilier.

Les taux de crédit immobilier varient d’une région à l’autre

Les taux de crédit peuvent varier selon les régions. « C’est vrai, il y a des écarts selon les régions. On peut donc avoir des régions où les taux sont plus bas ». Toutefois, ces écarts ne sont pas « importants » selon la porte-parole de Vousfinancer. « Les écarts sont surtout liés à la politique locale des banques régionales, en fonction de leur envie de conquérir de nouveaux clients. Les autres banques vont suivre pour s’aligner sur ces taux bas ». « Traditionnellement, on arrive à avoir des taux très bas en Bretagne, mais également parfois dans le Nord de la France. En revanche, si c’est à Paris qu’on trouve les meilleurs dossiers d’emprunteurs, ce n’est pas forcément dans la capitale que les taux sont les plus bas, car les bons dossiers ont plus de mal à sortir du lot. « Finalement, mieux vaut avoir un beau dossier en région qu’à Paris », selon Sandrine Allonier. Précisons qu’il est très difficile d’emprunter dans une région où les taux d’emprunt sont très bas pour acheter dans une région où ils sont plus hauts. En effet, ce qui intéresse la banque, c’est d’avoir une clientèle de proximité.

Podcast : le vrai du faux du crédit immobilier

L’immo en clair est une émission entièrement consacrée à l’actualité de l’immobilier, diffusée chaque mois sur RadioImmo, avec Severine Amate, Michel Léchenault et Jeremy Dubois.

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