JO 2024 : en quoi pourraient-ils contribuer à gripper le marché locatif parisien ?

Blandine Rochelle
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Si vous pensiez que la hausse des taux d’intérêt et la mise en place des interdictions de louer les logements énergivores étaient seules responsables du blocage du marché immobilier locatif, c’était sans compter sur l’arrivée des JO. Cet événement a également un impact significatif sur le marché de la location. Et plus particulièrement à Paris et en région parisienne. Entre la hausse du prix des nuitées et l’attentisme des propriétaires, les JO 2024 commencent d’ores et déjà à gripper le marché locatif parisien.

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Les propriétaires attendent pour remettre leur logement en location, ce qui crée une tension immobilière. © Nikada - Getty images
Les propriétaires attendent les JO pour remettre leur logement en location. Cela entretient une tension immobilière sur le marché locatif. © Getty images
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Les prix des locations saisonnières parisiennes augmentent nettement

Les JO 2024 n’ont pas encore commencé qu’ils ont déjà un impact significatif sur le marché locatif parisien. Le premier phénomène observable, ce sont les prix des locations touristiques qui bondissent. Cette inflation des prix des nuitées à Paris était attendue et va en réalité concerner toutes les villes hôtes du territoire, puisque les prix des loyers sont actuellement plus élevés d’environ 50 % à Lille, Bordeaux, Nice, Nantes et Lyon qui vont accueillir certaines épreuves et seront à l’honneur durant les JO. Mais la hausse la plus spectaculaire revient amplement à la capitale, qui enregistre déjà une hausse de + 250 % des prix à la nuitée.

Notez que cette augmentation des prix à la location ne concerne que les locations touristiques, puisque Paris est soumise à la règle de l’encadrement des loyers depuis la première expérimentation en 2015. Cela empêche une flambée des loyers des locations résidentielles parisiennes.

À Paris, il est possible de louer son appartement jusqu’à 120 nuits par an. Cela encourage les propriétaires à conserver leur logement jusqu’aux JO 2024, durant lesquels le prix des nuitées sera à son paroxysme.

Les propriétaires retardent la remise en location de leur bien

Si vous êtes à la recherche d’un appartement dans la capitale, la tâche pourrait bien s’avérer ardue pendant les prochains mois et ce jusqu’aux JO 2024. On relève en effet un attentisme de la part des propriétaires, qui sont de plus en plus nombreux à patienter jusqu’à cette date avant de remettre leur logement sur le marché de la location.

En effet, certains propriétaires voient leur logement se vider à la suite du départ d’un locataire, ou acquièrent un logement vide dans l’objectif de le mettre en location, à terme. Mais de plus en plus de ces propriétaires font le choix de ne pas rechercher un nouveau locataire ou un locataire initial immédiatement, et de patienter jusqu’aux JO en se contentant de mettre leur logement en location touristique en attendant. Car les prix de ces nuitées bondissent déjà et vont encore augmenter durant les JO, et l’on estime qu’à Paris, la location touristique durant les deux semaines de l’évènement rapportera en moyenne 4 % de la valeur des logements. Les propriétaires peuvent ainsi s’attendre à louer leur logement à des touristes prêts à débourser 19 100 € en moyenne pour un appartement estimé à 457 000 €, à savoir un T2-T3.

Conséquence de cette retenue de logements : le nombre de locations résidentielles disponibles diminue, cela accentue la tension immobilière et les candidats à la location voient leurs possibilités se restreindre.

Les prix de vente peuvent connaître 25 % d’augmentation

Si un autre phénomène explique également l’attentisme des vendeurs et ses conséquences sur le marché immobilier, c’est l’espoir d’une revente au prix fort. De nombreux propriétaires s’attendent à profiter d’un « effet JO », au même titre que d’autres villes hôtes qui en ont bénéficié par le passé. C’est notamment le cas de Tokyo qui a vu ses prix augmenter de  22 % après les JO de 2021, de Londres dont les prix ont bondi de  24 % après les JO de 2012, ou encore d’Athènes dont les prix immobiliers ont enregistré une hausse de +14 % après les JO de 2004. Sans oublier Rio dont l’effet JO a permis d’arrêter purement et simplement la baisse des prix qui était en cours depuis 5 ans dans la ville. En moyenne, l’augmentation des prix dans l’ensemble des villes ayant accueilli les JO se situe autour de  17 % : une aubaine pour les propriétaires Parisiens qui ont observé une baisse des prix au m² de 4,5 % en un an, et qui comptent bien rattraper ce retard après les Jeux.

Certains investisseurs ont même fait le pari d’acquérir un bien parisien dans ce contexte de baisse des prix, et spéculent en attendant la fin des JO en espérant revendre ces logements à prix d’or. Conséquence : cela fait autant de logements en moins qui pourraient être remis sur le marché de la location, entraînant une tension immobilière supplémentaire.

La hausse moyenne des prix immobiliers post-JO 2024 pourrait atteindre 25 %.

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