Alors que la trêve hivernale touche à sa fin, les chiffres des expulsions locatives et des impayés atteignent des niveaux inédits. Un signal d’alerte sur la fragilité financière de nombreux ménages.

Hausse alarmante des expulsions
Triste record. En 2024, plus de 24 000 procès-verbaux d’expulsion ont été délivrés, contre 12 825 en 2023. Soit une hausse de 87 % en un an, selon la Chambre nationale des commissaires de justice (CNCJ).
Les ménages expulsés occupaient, dans la majorité des cas, des logements sociaux, précise la CNCJ. Et seule une fraction de ces foyers (10 à 15 %) a été relogée, d’après les commissaires de justice.
Ces chiffres ont été publiés dix jours avant la fin de la trêve hivernale. Et le bilan n’est pas reluisant. Les abandons de logement – ces cas où le locataire quitte les lieux sans préavis – ont par exemple progressé de 8 % sur un an.
Un effet rattrapage… mais pas seulement
Comment expliquer ces hausses ? La CNCJ évoque un effet de rattrapage, lié au dégel des dossiers en attente depuis la pandémie. Mais elle observe également une fragilité croissante des ménages.
Pour preuve : le nombre de procédures juridiques pour impayés a explosé en 2024. Dans le détail, les commissaires de justice ont délivré plus de 171 000 commandements de payer, soit une hausse de 11 % sur un an.
Les commandements de quitter les lieux — qui actent la résiliation du bail et ordonnent l’expulsion du locataire sur décision de justice — ont également bondi de 9,3 %, avec plus de 81 000 procédures enregistrées.
Des impayés qui ne s’arrêtent pas au loyer
Autre signe des difficultés financières que traversent les locataires : en 2024, le nombre d’interventions pour impayés de factures d’énergie a flambé. Et ce, pour la quatrième année consécutive.
Concrètement ? Le Médiateur national de l’énergie a recensé 1,2 million d’interventions l’année dernière. Soit 24 % de plus qu’en 2023. La bonne nouvelle ? Les tarifs réglementés de l’électricité ont chuté de 15 % depuis le 1er février 2025.
Les copropriétés sont également à la peine. Près de 720 000 d’entre elles font face à des difficultés de trésorerie. Et pour cause : près d’un million de copropriétaires seraient redevables d’environ 2 milliards d’euros de charges impayées.
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