74 millions d’euros : c’est le montant de la fraude à MaPrimeRénov’ enregistré depuis le début de l’année 2025. Conséquence ? Un impact non négligeable sur les finances publiques. Et des ménages de plus en plus méfiants face à cette aide, pourtant essentielle dans la rénovation énergétique. En réaction, l’Anah annonce des contrôles renforcés et de nouvelles sanctions.

Pourquoi le gouvernement serre la vis sur MaPrimeRénov’ ?
MaPrimeRénov’, un effet d’aubaine pour les escrocs ? Oui, si on croit les chiffres. L’Anah (Agence nationale de l'habitat) a empêché la fraude de 229 millions d’euros grâce à des contrôles en 2024. Et le phénomène continue de prendre de l’ampleur. Cette année, 74 millions d’euros de fraude ont été identifiés entre janvier et mai.
Une dérive préoccupante, dans un contexte où le gouvernement cherche à réaliser des économies dans le budget de l’État. Et qui porte préjudice aux ménages les plus modestes souhaitant entreprendre des travaux de rénovation énergétique.
En réponse, le gouvernement a suspendu les demandes pour les rénovations d’ampleur jusqu’à fin septembre. Les aides pour des gestes simples, comme l’isolation ou le changement de chauffage, restent en revanche accessibles.
Et maintenant, l’Anah planche sur de nouveaux outils pour muscler les contrôles et lutter plus efficacement contre la fraude.
Un nouvel arsenal de sanctions et de garde-fous
Au cœur de la réforme figure la création d’une commission des sanctions unique au sein de l’Anah. Elle sera compétente pour traiter les fraudes liées à MaPrimeRénov’ et au dispositif « Mon Accompagnateur Rénov’ ».
En parallèle, les sanctions financières s’alourdissent : jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires pour les entreprises frauduleuses et 6 % en cas de récidive. Dissuasif !
À cela s’ajoute le principe du « name and shame ». Les sanctions prononcées seront publiées sur le site de l’Anah. Ou comment écarter les entreprises douteuses et rendre le dispositif plus transparent !
Autre évolution notable : les ménages qui ont signé un contrat d’accompagnement avec un opérateur frauduleux ou radié de son agrément peuvent désormais le résilier sans pénalité. Une protection bienvenue pour des bénéficiaires parfois piégés par des démarcheurs abusifs.
Côté opérateurs, l’Anah se dote de moyens renforcés pour refuser de nouvelles demandes d’agrément d’accompagnateurs déjà identifiés comme frauduleux. L’objectif ? Assainir la filière, limiter le démarchage abusif et garantir que les fonds publics financent réellement des rénovations performantes.
Territorialisation des agréments : un tournant pour les acteurs de terrain
La réforme introduit également une territorialisation des agréments « Mon Accompagnateur Rénov’ ». Concrètement, un opérateur ne pourra plus intervenir partout en France. Son agrément définira un périmètre précis (infra-départemental, départemental, régional ou interrégional), correspondant à ses capacités réelles d’intervention.
Le but est clair : ancrer les accompagnateurs au plus près des projets et couper court aux schémas de fraude qui profitaient des zones grises entre territoires.
Ce changement sera progressif. Il s’effectuera au 1er janvier 2026 pour les nouveaux agréments. Puis au 1er juillet 2026 pour les agréments en cours.
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