Cette année, l’été s’est (un peu) attardé. Avec une température moyenne de 16,11 °C, septembre 2025 a été le troisième plus chaud jamais enregistré dans le monde, selon l’observatoire européen Copernicus. Seulement, les températures ont chuté depuis, et dans bien des foyers, les pulls ne suffisent plus. Problème : dans les immeubles avec chauffage collectif, les habitants ne peuvent pas décider seuls quand le chauffage sera allumé. Alors, qui fixe cette date dans une copropriété ? Y a-t-il une température minimale légale à garantir dans les logements et quels sont les recours possibles, si le chauffage tarde à revenir ? On fait le point.

Qui décide de rallumer le chauffage collectif ?
Dans la plupart des copropriétés, le chauffage collectif est allumé le 15 octobre et éteint le 15 avril, mais il ne s’agit pas d’une obligation légale : chaque immeuble est libre de fixer sa propre période de chauffe.
Sur ce point, c’est le règlement de copropriété qui fait foi. Si une date d’allumage y est précisée, elle doit être respectée. Sinon, la décision revient aux copropriétaires, qui la votent lors de l’assemblée générale.
Le conseil syndical peut également proposer un ajustement, en fonction des conditions météo ou des demandes des résidents…, à condition toutefois que le contrat passé avec le chauffagiste le permette.
La plupart des contrats prévoient une période de chauffe fixe pour faciliter l’organisation du chauffagiste, mais il est possible d’y intégrer une clause de flexibilité pour permettre un démarrage anticipé ou différé.
Y a-t-il une température minimale (ou maximale) à respecter ?
Tout dépend de l’âge de votre immeuble.
- Si le permis de construire a été déposé après le 1er juin 2001, la température mesurée au centre de chaque pièce doit atteindre au moins 18 °C. Si ce seuil n’est pas respecté, vous pouvez demander au syndic d’intervenir.
- En revanche, pour les permis antérieurs à cette date, la réglementation ne fixe aucune température minimale. Seul prérequis : si vous êtes locataire, vous devez pouvoir vous chauffer « normalement », selon les critères de décence.
Et pour la température maximale ? Dans un souci de sobriété énergétique, la loi fixe également une limite. Selon l’article R241-26 du Code de l’énergie, la température moyenne dans les logements chauffés collectivement ne doit pas dépasser 19 °C.
Que faire si le chauffage tarde à revenir ?
Vous avez froid chez vous et le chauffage tarde à revenir ? Commencez par en parler au conseil syndical ou au syndic. Si la température est trop basse dans plusieurs logements, vous pouvez demander l'allumage anticipé.
Attention : cette demande doit être soutenue par une majorité d’occupants et le contrat avec le chauffagiste doit permettre d’ajuster la période de chauffe.
Et si, à l’inverse, vous souhaitez retarder l’allumage du chauffage pour faire des économies ? C’est possible, mais là encore, vous devrez rallier une majorité de copropriétaires à votre cause.
Un chiffre pour vous aider (peut-être) à vous faire entendre : selon le gouvernement, « réduire la période de chauffe d’un mois au total générerait un gain d’environ 12 % sur la consommation de chauffage ».
Et en cas de litige ?
Si vous êtes locataire, commencez par prévenir votre propriétaire (ou l’agence). Si vous êtes copropriétaire occupant, adressez-vous directement au syndic. En l’absence de réponse, envoyez une mise en demeure par courrier recommandé. Si la situation ne se débloque toujours pas, vous pouvez saisir le juge des contentieux de la protection.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)