Immobilier : pas de baisse des prix dans les premières semaines du confinement !

Xavier Beaunieux
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Alors que le marché est actuellement sur pause et qu’un Français sur deux anticipe une baisse des prix immobiliers, ceux-ci n’avaient pas reculé à l’issue des quinze premiers jours du confinement. Ils enregistraient même 5,4 % de hausse sur 1 an. Explication avec le Baromètre LPI-SeLoger.

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Immobilier : pas de baisse des prix dans les premières semaines du confinement !
La baisse de l'offre devrait limiter le recul des prix immobiliers. ©ekaterina_belova
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Les transactions immobilières sont gelées depuis le 17 mars 2020

La mise en place, le 17 mars dernier, des mesures de confinement pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 a marqué un coup d’arrêt dans le secteur immobilier, lequel a été contraint d’effectuer un freinage d’urgence : visites physiques de logements repoussées, rendez-vous d’estimation retardées, production de crédits immobiliers ralentie, signatures d’actes retardées… S’est ensuivie – mécaniquement – une chute du volume des transactions, transactions que les « incertitudes nées de la réforme des retraites » et le « durcissement des conditions d’octroi des crédits » avaient déjà raréfiées. « Avec la mise en œuvre du confinement pour répondre à la crise du Covid-19, le marché s’est bloqué durant la seconde moitié du mois de mars » fait remarquer Michel Mouillart, porte-parole du baromètre LPI-SeLoger, qui ajoute que « le nombre de compromis signés en mars a été en recul de 50 % par rapport au mois de mars 2019 ». Les transactions accusent ainsi une baisse de 23,5 % au premier trimestre… 

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Les indicateurs (prix, évolution) du marché de l'immobilier ancien. ©DR

À fin mars dernier, le prix immobilier dans l’ancien progressait encore 

Les données recueillies par le baromètre LPI-SeLoger indiquent qu’à fin mars dernier, le prix de l’immobilier ancien poursuivait sa hausse avec des gains respectifs de 1,3 % sur les trois derniers mois et de 5,4 % sur l’année, la plus forte progression étant enregistrée par les maisons (+ 6,2 % sur 1 an) devant les appartements (+ 4,8 % de hausse annuelle). Il est d’ailleurs intéressant de noter que si le prix de l’immobilier ancien - dont l’évolution, faute de transactions, n’avait pas encore été affectée par la crise sanitaire du Covid-19 – reste élevé, c’est parce que primo-accédants et ménages modestes ont effectué (bien malgré eux !) une sortie de piste et que seuls restent en capacité d’acheter les ménages les mieux dotés financièrement. Enfin, et comme l’explique Michel Mouillart dans les colonnes du Parisien, « dans l’ancien, la part des acquéreurs disposant d’un revenu mensuel inférieur à 3 Smic chute de 6 %. Et pas la peine de miser sur une chute des prix, avec la baisse de l’offre de biens attendue en période de crise, « l’effet de rareté va jouer à plein, il ne faut donc pas s’attendre à un grand mouvement de baisse des prix, en zone rurale comme dans les grandes villes ». Dont acte. 

« Il ne faut pas s’attendre à un grand mouvement de baisse des prix, en zone rurale comme dans les grandes villes ».

Michel Mouillart

55 % des futurs acheteurs anticipent une baisse des prix

De la même façon qu’il peut exister un écart considérable entre une température réelle et une température ressentie, la perception qu’ont les Français du prix de l’immobilier et de sa possible évolution diffère de la réalité des chiffres, à tout le moins telle qu’elle se présentait à fin mars dernier. En effet, alors qu’aucune baisse des prix n’a été constatée, une étude que nous avons réalisée en partenariat avec l’Observatoire du Moral Immobilier (OMI) montre que 55 % des candidats à l’acquisition d’un logement tablent sur un recul des prix immobiliers. Deux autres études SeLoger-OMI indiquent que 52 % des futurs vendeurs s’attendent à ce que le prix de l’immobilier baisse dans les prochains mois et que, pour 6 investisseurs sur 10, les prix devraient baisser.

« Un moindre renouvellement de l’offre entretient les tensions sur les prix car si la demande recule, l’offre nouvelle se réduit aussi avec la baisse des reventes ».

Michel Mouillart

Les prix des logements n’ont reculé que dans 8 % des grandes villes

Selon les données que nous avons récoltées, loin de reculer, les prix ont même augmenté dans de nombreuses villes de plus de 100 000 habitants. Sur l'année, le prix au m² à Villeurbanne affiche ainsi plus de 13 % de progression et la hausse atteint 10,9 % sur un an à Brest ou encore 9,9 % à Annecy. En revanche, à fin mars dernier, la crise du Covid-19 semble n’avoir eu que peu d’effet sur l’évolution, au niveau local, des prix immobiliers car comme le fait remarquer Michel Mouillart, « alors que la crise paralyse les marchés de transaction, en mars, les prix n’ont reculé que dans 8 % des villes plus de 100 000 habitants et dans 13 % des villes de plus de 50 000 habitants ». Et il ajoute que « dans la plupart des villes moyennes, les prix ne baissent pas sous l’effet de la crise (du Covid-19, Ndlr) mais en raison d’une atonie de la demande (…) provoquée par un contexte économique peu propice à l’expansion des marchés immobiliers ». Ce sont donc des causes différentes qui produisent des effets identiques.  

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L'évolution des prix immobiliers dans les métropoles. ©DR

Les marges de négociation toujours en chute libre !

À fin mars, la réduction dont avaient fait l’objet les prix de vente affichés des appartements se limitait à 2,8 % et elle atteignait 4,3 % pour les maisons. Plus ténues que jamais, les marges de négociation reculent un peu plus chaque mois. « Les vendeurs restant sur le marché préfèrent la plupart du temps retirer les biens en attendant la reprise du marché plutôt que de réviser leurs ambitions à la baisse, les marges s’écrasent » explique Michel Mouillart.   

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L'évolution des marges de négociation en France. ©DR

En France, le prix moyen au m² est de 3 510 €.

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