Un trimestre immobilier placé sous le signe de la récession
Si l’on examine l’évolution qu’ont connue les prix signés, c’est-à-dire les prix constatés au jour de la signature du compromis de vente, on constate qu’elle est négative dans plus de la moitié des villes françaises. En effet, 63 % des villes comptant plus de 150 000 habitants ont vu les prix de leurs appartements anciens sensiblement baisser sur les trois derniers mois. Si ce recul reste pondéré dans des villes comme Bordeaux, Paris ou Le Havre où il oscille entre 0,8 % et 1,4 %, il est plus important à Lyon ou à Marseille. Dans ces deux villes, la baisse se chiffre respectivement à 4,4 % et 5,5 %. Et à Reims (- 13 %), la tendance au trimestre est très nettement baissière.
Le recul est rapide (plus de 3 %) à Lyon et à Marseille ».
Michel Mouillart, Professeur d’Économie à l’Université de Paris-Ouest et porte-parole du baromètre LPI-SeLoger
Vous avez dit « récession » ?
Force est toutefois de constater que sur la même période, certaines villes affichent une hausse de leurs prix que l’on pourrait presque qualifier d’insolente au regard des difficultés - passagères - que connaît une grande partie de la province. C’est ainsi que Lille et Montpellier gagnent chacune plus de 2 % : + 2,1 % pour la « capitale des Flandres » et + 5,5 % pour celle que l’on surnomme « la surdouée ». Et à Saint-Étienne, l’augmentation frôle les 20 % (19,9 %).
-
Le prix immobilier dans 34 villes de France
Sur l’année, c’est la pondération qui prime sur les prix immobiliers
Comme le fait remarquer Michel Mouillart, « l’évolution des prix (…) reste modérée, tant à la hausse qu’à la baisse, dans la plupart des villes de province ». Il suffit d'ailleurs d’examiner l’évolution de Mulhouse (- 0,7 %), de Clermont-Ferrand (- 0,2 %) ou encore de Tours (+ 0,4 %) pour s’en convaincre. De leur côté, certaines villes telles que Brest (- 2,7 %) ou Perpignan (- 7,2 %) ne parviennent pas à se détacher de la tendance baissière qui les affectait déjà lors du précédent baromètre LPI-SeLoger. En revanche, et à l’image d’Angers ou de Metz, d’autres ont abandonné leur progression au profit d’une légère (et que l’on souhaite passagère ) récession. Pour info, la préfecture du Maine-et-Loire a perdu 3,2 %. Quant à celle de la Moselle et de la région Lorraine, c’est de 5,5 % qu’elle a dû se séparer… Enfin, il est à noter que sur l’année, Amiens et Besançon empochent toutes deux plus de 2 %.
Les points clés à retenir
- Sur le trimestre, Lille et Montpellier affichent une progression de leurs prix au m².
- Lyon et Marseille perdent plus de 3 %.
- Sur l’année, Amiens et Besançon gagnent plus de 2 %.
- La plus forte hausse (sur le trimestre mais aussi sur l'année) est signée par Saint-Étienne (respectivement + 19,9 % et + 10 %).
- Le plus gros gadin est une nouvelle fois décerné à Perpignan qui perd 7,2 % sur l’année.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)