Prix immobiliers qui ralentissent, marges de négociation qui font du rase-mottes, recul du nombre des transactions… Immobilièrement parlant, le moins qu’on puisse dire, c’est que le rythme auquel s’achève cette année 2018 n’a rien d'effréné !
Dans l’ancien, la fin d’année est poussive pour le prix immobilier
En termes de hausse du prix de l’immobilier ancien, l'analyse des données recueillies par le baromètre LPI-SeLoger nous conduit à penser que l’année 2018 aura été placée sous le signe du ralentissement. Le contraste est d’autant plus marqué que ce ralentissement, dont Michel Mouillart, porte-parole du baromètre LPI-SeLoger, situe le démarrage à l’été 2017, succède à deux années (2015 et 2016) au cours desquelles les hausses des prix des logements avaient été particulièrement rapides. Sur les douze derniers mois, l’augmentation du prix de l’immobilier se limite donc à 3,5 % et comme le fait remarquer Michel Mouillart, « il n’y a guère de raison pour que les tensions sur les prix réapparaissent dans les prochains mois ». En effet, force est de constater que les propriétaires vendeurs se montrent moins gourmands lorsqu’ils procèdent à l’estimation du prix de vente de leur bien.
Les vendeurs acceptent de réviser leurs ambitions à la baisse afin de ne pas risquer de reporter la réalisation de la vente au printemps prochain ».
Michel Mouillart, porte parole du baromètre LPI-SeLoger.
Les prix progressent mollement, voire reculent, dans 70 % des grandes villes
Si l’on scrute l’évolution que connaissent les prix des logements anciens en France, on constate que le pays est scindé en deux. D’un côté, les villes où la hausse reste rapide. C’est le cas à Bordeaux (bien que les prix y augmentent moins rapidement depuis le printemps dernier), à Limoges (+ 12,8 %) ou encore à Rennes (+ 11,1 %). De l’autre, les villes où les prix des appartements baissent sur l’année. À ce titre, il est intéressant de constater que dans des villes comme Amiens (- 3 %), Brest (- 1,4 %) ou encore à Mulhouse (- 1,3 %), l’amélioration des conditions de crédit n’est pas parvenue à endiguer la baisse de la demande et, partant, le recul des prix des logements anciens… Enfin, si l’on s’intéresse aux prix que le baromètre LPI-SeLoger a relevés dans les métropoles, on constate qu’ils accusent une baisse annuelle à Brest (- 2 %) ainsi qu’à Aix-Marseille-Provence (- 0,3 %) mais qu’ils progressent de 10,7 % à Rennes.
Bon à savoir
- En France, un logement dans l’ancien coûte aux alentours de 3 298 € du m².
Négociation : les marges continuent de perdre du terrain
La demande des logements allant « decrescendo », les vendeurs n’ont pas d’autre option que de se montrer raisonnables au moment de fixer le prix de vente du bien dont ils veulent se séparer. C’est la raison pour laquelle les marges de négociation sont de plus en plus dégraissées. Si elles sont encore relativement hautes en Auvergne (5,3 % sur le prix affiché d’une maison et 4,9 % sur celui d’un appartement), les marges de négociation continuent de voler sous le radar en Alsace. Dans cette région, le taux de négociation se limite à 1,4 % du prix indiqué dans l’annonce pour une maison et à 2,8 % pour un appartement.
Les marges de négociation en France
- Tous logements confondus : 4,3 %
- Pour une maison : 4,9 % du prix de vente.
- Pour un appartement : 3,7 %
Des transactions immobilières en baisse : -5,8 % à fin novembre
18 ! C’est le nombre de mois consécutifs durant lesquels la demande de crédits immobiliers a reculé… Comme nous l’évoquions plus haut, en termes d'immobilier, cette fin d’année est tristounette... Et l’amélioration des conditions de crédit ne parvient pas à redonner le moral aux ménages dont la solvabilité a été durablement impactée par la hausse qu’ont connue les prix immobiliers mais aussi par la suppression des aides personnelles à l’accession à la propriété. Et c’est à la conjonction de tous ces éléments que l’activité du marché immobilier paye un lourd tribut : « Le nombre de compromis (…) recule de 5,8 % à fin novembre ».
Top 5 des villes où les prix enregistrent la plus forte hausse annuelle
Ville | prix au m² |
---|---|
Montreuil | + 13,1 % / 5 684 € |
Limoges | + 12,8 % / 1 645 € |
Poitiers | + 11,7 % / 2 039 € |
Cherbourg | + 11,4 % / 1 862 € |
Rennes | + 11,1 % / 3 152 € |
Bon à savoir
- La moitié des villes de 100 000 à 200 000 habitants enregistrent une baisse de leurs prix immobiliers.
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