« Le marché immobilier de Saint-Raphaël est en voie de stabilisation »
Saint-Raphaël continue d’attirer les acquéreurs. Pour autant, le marché immobilier raphaëlois semble se stabiliser et les prix devraient cesser leur ascension exponentielle. Hervé Niclot, président d’AF Info Immobilier, explique que le contexte bancaire actuel pourrait avoir un impact sur la dynamique du marché.
Comment se porte le marché immobilier à Saint-Raphaël ?
Le marché demeure actif. La demande reste forte et la pénurie de biens en vente se poursuit. En revanche, il semblerait que nous observions les signes d’un atterrissage, même si nous ne savons pas s’il se fera en douceur ou pas. On peut penser que les prix vont commencer à se stabiliser car la hausse ne devrait pas se poursuivre aussi fortement qu’en 2020 et en 2021.
Comment expliquer cette phase de stabilisation ?
Il est encore trop tôt pour cela mais il n’est pas exclu que le contexte social se tende du fait de l’inflation et nous ne savons pas dans quelle mesure cela pourrait impacter le marché immobilier.
Le contexte bancaire impacte-t-il votre marché ?
On parle beaucoup des taux d'emprunt qui remontent. Nous sommes passés de 1 % à presque 2 % en l’espace de quelques mois et nous voyons que cela inquiète. En réalité, un taux à 2 % ou 2,5 % sur 20 ans est un taux qui reste intéressant et qui ne s’est jamais vu. En revanche, c’est le taux d’usure qui peut poser problème car il n’a pas suivi l’augmentation des taux d’emprunt. Lorsque l’écart entre le taux d’emprunt et le taux d’usure était d’un point, ça laissait de la marge. Aujourd’hui, l’écart est beaucoup plus faible et on commence à voir des clients qui, du fait de leur âge et/ou d’antécédents médicaux, n’obtiennent plus leur prêt alors même qu’ils justifient d'une capacité d’endettement très intéressante.
Le prix immobilier à Saint-Raphaël est de 4 946 €/m²
La demande s’est-elle régulée à Saint-Raphaël ?
Elle reste importante et soutenue, mais nous devrions enregistrer un volume de transactions légèrement moins élevé qu’en 2021 qui fut une année record en termes de volumes de ventes (1 178 000 transactions ont été réalisées dans l’hexagone, Ndlr).
Avez-vous affaire à beaucoup d'acquéreurs d’autres régions ?
Nous continuons à avoir des contacts de clients franciliens, qui n’ont pas encore franchi le cap mais qui envisagent de changer de région et de venir s’installer chez nous. Le développement du télétravail est un phénomène qui a rebattu les cartes. Les retraités envisagent, quant à eux, de venir s’installer dans le Sud pour bénéficier de la clémence de la météo, profiter de la mer et ne conserver qu’un simple pied-à-terre à Paris. Enfin, nous avons des actifs qui travaillent dans des départements limitrophes et dont les marchés immobiliers sont également très tendus, je pense notamment aux AlpesMaritimes, et qui espèrent trouver chez nous ce qu’ils ne trouvent plus chez eux.
Comment se comportent les vendeurs ?
Ici, vendre n’est pas un problème et cela se fait très rapidement. Mais les acteurs locaux du marché sont crispés car lorsque l’un d’entre eux souhaite vendre, il craint de ne pas trouver à se reloger ou il redoute de devoir augmenter considérablement son budget pour racheter.
« Les prix ont augmenté à Saint-Raphaël, mais aussi dans l’arrière-pays où la demande de report est de plus en plus forte »
Y a-t-il un marché de report autour de Saint-Raphaël ?
L’émergence d’un marché de report a toujours existé mais il se renforce avec l’aggravation de la pénurie. De plus en plus d’acquéreurs recherchent du côté de Roquebrune, Puget-sur-Argens voire plus loin, n’arrivant pas à se loger dans leur secteur initial. On le constate d’ailleurs très bien lorsque l’on observe l’évolution des prix de vente sur ces zones de report. Ils y ont aussi augmenté de façon importante et l’offre s'est considérablement affaiblie.
Que dire du marché locatif à Saint-Raphaël ?
La situation est également très tendue sur le marché de la location. Cela risque d'ailleurs de s’accentuer du fait des nouvelles obligations de rénovation énergétique que la Loi Climat et Résilience impose aux propriétaires bailleurs de logements dit « énergivores ». Du fait du blocage des loyers à court ou moyen terme, voire de l’interdiction de louer, il faut s’attendre à ce qu’un certain nombre de propriétaires ne disposant que de faibles revenus et n’ayant pas les moyens de faire réaliser ces coûteux travaux de rénovation (qui parfois dépendent également de décisions à prendre en assemblée générale des copropriétaires) préfèrent vendre ces logements et donc les sortent du parc locatif privé. Cela risque par conséquent d'aggraver la pénurie de biens en location.
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