Peut-on conserver son logement étudiant… si on n’est plus étudiant ?

Blandine Rochelle
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Le logement étudiant est souvent perçu comme un refuge temporaire, lié à une période spécifique de la vie : celle des études. Pourtant, la question se pose parfois de savoir s'il est possible de prolonger l'occupation de ce logement, une fois que le statut d'étudiant n'est plus en vigueur. Que se passe-t-il pour les jeunes qui terminent leurs études, mais qui souhaitent rester dans leur logement ? Cette question appelle des réponses variées, en fonction du type de logement étudiant occupé. Entre les résidences universitaires gérées par le CROUS, les résidences privées, et les baux locatifs du marché libre, les règles divergent.

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La possibilité de rester dans le logement si vous n'êtes plus étudiant dépend de la nature du logement que vous occupez, et du bail, le cas échéant. © hobo_018 - Getty images
La possibilité de rester dans votre logement, si vous n'êtes plus étudiant, dépend de la nature du logement que vous occupez et du bail, le cas échéant. © hobo_018 - Getty images
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En résidence universitaire gérée par le CROUS : un accès strictement réservé aux étudiants

Les résidences universitaires du CROUS (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) sont des logements très convoités, surtout en raison de leurs tarifs abordables, largement inférieurs aux loyers du marché locatif privé. Cependant, ces logements sont régis par des règles strictes, dont la principale condition est que seuls les étudiants peuvent y résider. Le CROUS met à disposition ces logements dans le cadre de son objectif principal : accompagner les étudiants, en leur offrant des solutions de logement accessibles financièrement.

Le maintien d’un logement dans une résidence du CROUS est donc conditionné au statut d’étudiant. En effet, les places étant limitées, le CROUS réserve ses logements aux étudiants en cours de scolarité, et il est pratiquement impossible de prolonger l'occupation de ce type de logement une fois les études terminées. Si vous n’êtes plus étudiant – que ce soit parce que vous avez obtenu votre diplôme ou interrompu vos études –, vous devrez quitter le logement à la fin de l'année universitaire ou du contrat de location en cours.

Cependant, il existe des cas particuliers, où des dérogations peuvent être accordées. Par exemple, si l’étudiant termine son cursus, mais poursuit une formation complémentaire ou un stage dans la même ville, il pourrait se voir accorder une prolongation de son contrat de logement pour une période limitée. Ces situations sont néanmoins exceptionnelles et les demandes doivent être justifiées par des éléments tangibles, notamment la preuve de l’inscription à une nouvelle formation.

En résidence universitaire, les logements sont non seulement réservés aux étudiants, mais les critères d’attribution reposent également sur les revenus des parents, entre autres.

En résidence étudiante privée : des conditions plus flexibles

À la différence des résidences gérées par le CROUS, les résidences étudiantes privées offrent une plus grande flexibilité quant au maintien des locataires. Ces résidences, bien que destinées en premier lieu à des étudiants, s’adressent également à un public plus large. Par exemple, les jeunes actifs en début de carrière sont parfois autorisés à prolonger leur séjour, sous réserve de la disponibilité des logements et de l’accord de la gestion.

Les résidences étudiantes privées sont souvent gérées par des entreprises, qui cherchent à maximiser leur taux d’occupation. Aussi, tant que les locataires respectent les termes du bail et que le logement est disponible, ils peuvent être autorisés à rester, même s’ils ne sont plus étudiants. Certaines résidences privées proposent même des contrats adaptés aux jeunes actifs, conscientes qu'ils peuvent avoir des besoins similaires à ceux des étudiants en termes de logements temporaires, notamment en raison des débuts de carrière souvent marqués par des mobilités professionnelles.

Toutefois, la capacité à rester dans ces résidences dépend souvent de la demande locale. Dans les grandes villes universitaires, où la pression sur les logements est forte, les étudiants restent prioritaires. En revanche, dans des villes où la demande est moins soutenue, les gestionnaires privés peuvent être plus enclins à accepter des locataires non étudiants, tant que ces derniers remplissent les critères financiers exigés.

En bail locatif du marché libre : plus de liberté, sous conditions

Si vous occupez un logement étudiant avec un bail locatif standard du marché libre, la possibilité de rester dans votre logement après la fin de vos études dépendra largement du type de bail que vous avez signé et de la volonté de votre propriétaire. Le marché locatif privé offre en effet une plus grande souplesse par rapport aux résidences étudiantes, qu’elles soient publiques ou privées, mais cette souplesse est encadrée par des règles spécifiques.

Dans le cadre d’un bail locatif meublé classique, le contrat est généralement d’une durée d’un an, renouvelable tacitement. Si vous n'êtes plus étudiant, mais que vous souhaitez rester dans le logement, vous pouvez le faire sans problème, à condition que le propriétaire n’exprime pas le souhait de récupérer son bien à l’échéance du bail. Dans ce cas, vous continuerez à louer le logement dans les mêmes conditions, avec un renouvellement automatique du bail d’une année supplémentaire.

Cependant, il existe des exceptions notables à cette règle. Si vous avez signé un bail étudiant ou un bail mobilité, ils ne sont pas renouvelables automatiquement. Le bail étudiant est généralement d’une durée de neuf mois. Il couvre l’année scolaire et prend fin automatiquement au mois de juin. Le bail mobilité, d’une durée de 1 à 10 mois, est lui aussi conçu pour répondre à des situations temporaires, comme un stage, une formation ou une mission professionnelle. Dans ce type de cas, vous ne pourrez pas prolonger votre occupation du logement, sauf si vous signez un nouveau contrat de location, ce qui implique une renégociation avec votre propriétaire.

Il est essentiel de bien lire les termes du bail et de se rapprocher de son bailleur pour clarifier les modalités de renouvellement ou de résiliation.

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