Vous êtes actuellement locataire ? Sachez que vous risquez de vieillir plus vite que si vous étiez propriétaire. C’est en tout cas ce que tendrait à prouver une étude britannique parue il y a quelques semaines. Méthodologie, causes, solutions… Ce qu’il faut retenir de cette enquête.
Rester locataire accélérerait le vieillissement davantage que l'obésité
D’après une étude publiée récemment dans le Journal of Epidemiology and Community Health, se penchant sur l'impact que pouvaient avoir les conditions de logement sur la santé, les locataires vieilliraient plus vite que les propriétaires. En effet, les résultats de cette enquête menée par des scientifiques de l’Université d’Essex (Royaume-Uni) et de l’Université d’Adélaïde (Australie) montrent que louer son logement pourrait avoir des effets néfastes sur la santé et participerait à accélérer le vieillissement biologique.
Ce terme désigne les dommages cumulés causés aux tissus et aux cellules du corps, quel que soit l'âge réel. Plus précisément, le phénomène d’accélération du vieillissement engendré par le fait d’être locataire serait deux fois supérieur à celui engendré par l’obésité ou le chômage. Il serait néanmoins deux fois moins élevé que celui provoqué par le tabagisme.
Environnement, alimentation… Pour mesurer l'impact du logement sur le vieillissement, les scientifiques ont tenu compte d'autres facteurs.
Le stress en tête des maux des locataires ?
Si elle fait le lien entre location et vieillissement accéléré, cette étude est uniquement observationnelle. Cela signifie qu’elle ne détermine pas vraiment les causes de ce vieillissement accéléré des locataires. Néanmoins, plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce phénomène. Dan Wilson Craw, Directeur Adjoint du groupe Generation Rent, qui se bat pour défendre les droits des locataires, affirmait au Guardian que « l'environnement dans lequel nous vivons a un impact très important sur notre santé. L'incertitude quant à la durée pendant laquelle nous pourrons vivre quelque part peut être source de stress, tandis que le délabrement et l'humidité d'un logement peuvent rendre physiquement malade ». Concrètement, le stress serait la principale cause de l’accélération du vieillissement des locataires.
Locataire : un vieillissement accéléré mais réversible !
Les résultats de cette étude montrent que les locataires du parc privé britannique, réputé pour sa précarité et ses loyers plus élevés, sont davantage touchés par ce vieillissement accru que les locataires du parc social, moins exposés au risque d’expulsion et bénéficiant de loyers moins élevés. Si les conclusions de cette enquête ne paraissent pas forcément très positives de prime abord, il y a toutefois une bonne nouvelle : la méthylation de l'ADN, principale cause du vieillissement, est un phénomène réversible.
En d’autres termes, une amélioration des conditions de vie des locataires britanniques du parc privé peut corriger ce phénomène. « Les politiques visant à réduire le stress et l'incertitude associés à la location privée, telles que la fin des expulsions sans faute, la limitation des augmentations de loyer et l'amélioration des conditions, pourraient contribuer dans une certaine mesure à réduire les impacts négatifs », concluent les personnes en charge de cette étude.
La mise en place de mesures adaptées pourrait interrompre le vieillissement accéléré subi par les locataires britanniques.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)