Logement : Paris déclare la guerre au coliving

Paul Anthonioz
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Paris passe à l’offensive. Après Airbnb, la ville vise aujourd'hui le coliving, ces logements partagés qui séduisent de plus en plus les jeunes actifs. Accusé de contourner l’encadrement des loyers, ce modèle d’habitat n'est désormais plus souhaitable dans la capitale. Explications. 

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La Ville de Paris s'oppose au coliving
La Ville de Paris s'oppose au coliving. ©Getty Images
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Une politique « zéro coliving »

Paris repart au combat. Après avoir serré la vis sur les locations touristiques type Airbnb, elle s’attaque désormais à un nouveau phénomène en plein essor : le coliving, un type d’habitat collectif qui fait tiquer les élus.

Le concept ? Transformer des immeubles entiers en résidences collectives, où chaque locataire dispose d’une chambre privée, mais partage les espaces communs. Un modèle qui attire les étudiants et les jeunes actifs, en difficulté pour se loger.

Problème : le coliving servirait de « cheval de Troie [aux] spéculateurs », en leur permettant de « contourner l’encadrement des loyers », d’après Ian Brossat, président du groupe communiste et sénateur.

Des chambres louées jusqu’à 1 850 €

Ce type d’habitat se trouve dans une « zone grise, entrant parfois en catégorie habitation, parfois en catégorie surface commerciale », explique Barbara Gomes, chargée de l'encadrement des loyers à la mairie de Paris.

« Il suffit de mettre trois rameurs de sport dans une salle commune pour appliquer un complément de loyer, qui échappe à l'encadrement », dénonce cette jeune élue communiste. Résultat ? Des chambres de 20 m2 parfois louées « jusqu'à 1 850 € ».

Après délibération, la Ville de Paris a donc décidé d’adopter une politique « zéro coliving ». Une première en France ! Concrètement, le Conseil de Paris opposera désormais son « refus » à tout nouveau projet.

Un signal fort envoyé aux promoteurs

L’objectif ? Éviter le « développement anarchique » de ce modèle, alors que Paris est en pleine crise du logement. Pour preuve : entre janvier 2021 et septembre 2024, l’offre locative a plongé de 55 % dans la capitale, d’après Le Parisien.

Ce refus sera non contraignant. Toutefois, il « sera entendu par les promoteurs », assure le sénateur Ian Brossat à l’AFP, car « ils n'ont pas envie de se mettre la Ville à dos, au vu du peu de foncier disponible ».

Paris prévoit également de créer une cellule dédiée au contrôle des colivings existants. Un enjeu de taille : selon l’Institut Paris Région (IPR), 7 500 lits sont déjà recensés en Île-de-France, et 6 800 nouveaux projets sont en cours.

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