Chaque hiver, des millions de foyers français rallument leur cheminée ou leur poêle, le plus souvent avec le même rituel : le crépitement du bois, l’odeur rassurante, la chaleur réconfortante… Pourtant, derrière ce tableau chaleureux se cache une obligation bien moins poétique : le ramonage ! Longtemps perçu comme une contrainte, ce geste est désormais encadré au niveau national. Entre sécurité, réglementation et enjeux assurantiels, que faut-il savoir avant d’allumer la première bûche, cet hiver ? SeLoger vous explique tout.

Le ramonage : une obligation légale au moins une fois par an
Fini le temps où il fallait consulter les arrêtés municipaux pour savoir combien de fois par an ramoner sa cheminée. Depuis octobre 2023, un décret a uniformisé la règle : au moins un ramonage par an pour toutes les installations de chauffage. Une clarification bienvenue, après des années de disparités : dans certaines communes, on imposait en effet deux ramonages par an tandis qu'un seul suffisait dans les autres. C’était un véritable casse-tête pour les occupants et cette règle généralisée a mis fin aux confusions qui pouvaient régner auparavant.
Concrètement, le ramonage ne relève donc plus du simple bon sens : il est inscrit dans la loi. L’opération doit être réalisée par un professionnel qualifié, seul habilité à délivrer le certificat de ramonage, document précieux en cas de sinistre. Exit donc les tentatives de bricolage maison avec hérisson et aspirateur ! Désormais, les assurances exigent une attestation en bonne et due forme.
Une fréquence minimale, mais des recommandations plus strictes
La règle nationale fixe le minimum légal à un ramonage annuel, mais sur le terrain, certains spécialistes restent plus exigeants. Les ramoneurs professionnels indiquent qu’un conduit utilisé intensivement doit être contrôlé deux fois par an – une fois avant la saison de chauffe et une fois pendant –, car un millimètre de suie suffit à réduire le rendement d’un appareil et à augmenter de 10 % la consommation de combustible. Autrement dit : un foyer mal entretenu coûte plus cher et pollue davantage.
Qui doit payer entre propriétaires, locataires et copropriétaires ?
En ce qui concerne les propriétaires occupants, il n'existe aucune ambiguïté : ils sont responsables du paiement du ramonage une fois par an ou plus, s’ils le souhaitent.
La loi distingue cependant plusieurs autres cas de figure :
- En location, c’est au locataire de faire réaliser le ramonage à ses frais, sauf mention contraire dans le bail. Les frais engagés peuvent être récupérables au titre des charges locatives, lorsque le propriétaire se charge de faire intervenir un professionnel pour le ramonage.
- En copropriété, la gestion des conduits collectifs revient au syndic, mais chaque occupant doit s’assurer du bon entretien de son propre conduit individuel.
Le ramonage d’une cheminée coûte de 30 à 150 €, en fonction du type de cheminée et des tarifs pratiqués par le ramoneur professionnel.
Le poids des assurances, en cas de sinistre
Au-delà de la sécurité, le ramonage est un sujet qui intéresse de près les assureurs. En cas d’incendie ou d’intoxication au monoxyde de carbone, un certificat manquant peut suffire à refuser une indemnisation. C’est alors la double peine pour l’occupant : non seulement il subit un sinistre, mais il doit en assumer seul les coûts. Une raison supplémentaire de ne pas prendre cette obligation à la légère.
Ramonage : tous les appareils sont concernés
Si l’on associe souvent le ramonage aux cheminées à bois, la réglementation vise en réalité tous les modes de chauffage à combustion :
- poêles à bois ou à granulés,
- chaudières au gaz,
- chaudières au fioul,
- chaudières biomasse.
Chacun de ces équipements a ses propres spécificités d’entretien. Par exemple, l’entretien annuel d’une chaudière à gaz est obligatoire depuis 2009, et donne lieu à une attestation distincte du certificat de ramonage.
Le ramonage : une question de sécurité publique
Derrière l’obligation légale se cache surtout un enjeu de sécurité. Chaque année, plusieurs centaines d’accidents domestiques sont liés à des conduits encrassés : incendies, émanations toxiques, intoxications au monoxyde de carbone… Des drames souvent évitables avec un entretien régulier. Le ramonage n’est donc pas seulement une formalité administrative, mais bien un acte de prévention indispensable.
Avec la montée en puissance du chauffage au bois et des poêles à granulés, le métier de ramoneur connaît un regain d’activité. Certaines régions peinent même à répondre à la demande, obligeant les particuliers à réserver leur intervention plusieurs semaines à l’avance.
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