Quelle somme d'argent peut-on offrir en cadeau ? Cette question préoccupe de nombreux Français souhaitant faire plaisir à leurs proches, sans se heurter aux complexités fiscales. Comment définir un montant approprié ? Nos éléments de réponse.

Qu'est-ce qu'un don d’argent ?
Transmettre de l'argent à un proche peut répondre à des motifs variés, mais toutes les formes de dons n’entrent pas dans le même cadre légal.
Présent d'usage
Le présent d’usage désigne une somme d’argent ou un cadeau, offert à l’occasion d’un événement particulier (anniversaire, mariage, naissance), qui bénéficie d’une exonération des droits de donation. Cette somme doit demeurer en adéquation avec les moyens financiers de celui qui effectue le don. Par exemple, un parent peut accorder jusqu’à 500 €, sans que ce versement soit qualifié de donation imposable. Ce type de don ne requiert aucune déclaration et n’affecte ni les droits de donation ni la succession.
Don manuel
Le don manuel peut être réalisé à tout moment, sans lien avec un événement particulier. Il n’est pas soumis à une exigence de proportionnalité par rapport aux revenus du donateur. Toutefois, au-delà d’un certain montant, une déclaration auprès de l’administration fiscale devient obligatoire.
Cadeau : quelle somme maximale peut être offerte, sans déclaration ?
La loi ne fixe pas de montant précis pour les dons d’argent dispensés de déclaration. Cependant, la jurisprudence suggère qu’un don représentant jusqu’à 2,5 % du patrimoine peut être considéré comme un présent d’usage. Ce seuil varie selon la situation financière de chaque personne, ce qui rend cette limite relative et contextuelle.
À titre d’exemple, offrir 800 € à un enfant pour financer son permis de conduire est admis comme un présent d’usage. En revanche, une somme de 7 500 € dans cette même situation pourrait être qualifiée de don manuel, impliquant une déclaration. L’achat d’une voiture d’occasion de valeur modérée relève souvent des présents d’usage, tandis qu’un véhicule neuf de forte valeur sera plutôt assimilé à un don manuel.
L’article 852 du Code civil précise que le caractère habituel d’un présent se détermine au moment de sa remise, en tenant compte des ressources du donateur. Ainsi, une somme importante peut être justifiée, en fonction des capacités financières du bienfaiteur.
Comment réaliser un don d’argent, sans obligation de déclaration ?
La somme donnée à titre de cadeau peut être remise en espèces, par chèque ou par virement bancaire. Dans ces deux derniers cas, il est possible de conserver des justificatifs attestant la date et les modalités de la remise.
Note : le don manuel et le présent d’usage ne s’appliquent pas aux biens immobiliers. Seuls les biens mobiliers – notamment les sommes d’argent – sont concernés.
Quels allègements fiscaux s’appliquent aux dons d’argent ?
Dès lors qu’ils respectent les critères définis, les présents d’usage ne sont soumis à aucune imposition. En revanche, les dons manuels ne bénéficient que d’un dispositif d’exonération partielle. Un abattement spécifique de 31 865 € peut être appliqué, à condition que le donateur soit âgé de moins de 80 ans et que le bénéficiaire soit un descendant direct majeur (enfant, petit-enfant, arrière-petit-enfant). Ce plafond peut se cumuler avec l’abattement prévu, selon le degré de parenté.
Ainsi, une personne âgée de 60 ans peut transmettre jusqu’à 63 730 € à sa petite-fille, en bénéficiant d’une exonération de 31 865 € liée au don manuel, ainsi que d’un abattement de 31 865 € lié au lien de parenté, sur une période de 15 ans, sans imposition.
En revanche, cette exonération spécifique au don manuel ne concerne pas les collatéraux éloignés. Par exemple, pour un frère ou une nièce, la somme transmise doit rester inférieure à 15 932 € afin d’éviter toute taxation. Les autres ascendants bénéficient de règles propres, selon le lien familial.
Comment organiser la gestion de son patrimoine à moindre coût ?
Optimiser la gestion de son patrimoine implique de dépasser la simple question du montant pouvant être donné sans déclaration. Il convient d’identifier les dispositifs permettant un transfert efficace, tout en respectant le cadre fiscal en vigueur.
Plusieurs approches sont envisageables. Les donations périodiques, effectuées tous les quinze ans dans les limites légales, constituent une méthode pertinente pour réduire l’impact fiscal d’un transfert progressif.
D’autres mécanismes juridiques offrent également des solutions intéressantes, telles que le démembrement de propriété ou la donation-partage. Certains abattements spécifiques peuvent être mobilisés, selon le lien familial ou la nature des biens concernés.
Enfin, l’assurance-vie est un outil particulièrement adapté à la transmission patrimoniale, grâce à sa flexibilité et à son régime fiscal favorable, sous réserve de respecter les conditions de souscription et de désignation des bénéficiaires.
Concevoir une stratégie cohérente requiert une expertise approfondie. Le recours à un conseiller patrimonial permet d’ajuster les solutions, en fonction des objectifs, de la composition du patrimoine et de la situation familiale.
Bon à savoir : pour transmettre son patrimoine, il est parfois nécessaire de recourir à une donation notariée. Cette forme est exigée dans certaines situations : don d’un bien immobilier, de droits immobiliers, partage anticipé entre héritiers ou donation au dernier vivant entre époux. À la différence du don manuel, cette procédure entraîne des frais notariaux, calculés en fonction de la nature et de la valeur des biens concernés.
Sources :
Assemblée Nationale, Différences fiscales entre dons et cadeaux
Neofa, Dons d’argent maximum sans déclaration : montant, conditions et avantages
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