Un bâtiment est une structure « vivante », dont les qualités et les propriétés se dégradent au fil des années. De fait, des phénomènes de déperdition thermique peuvent survenir avec le temps, responsables d’une consommation énergétique majeure. Votre logement est-il une passoire énergétique ? Dans l'affirmative, comment le mettre en conformité avec la réglementation actuelle ? On vous répond.
Qu’est-ce qu’une passoire énergétique ?
Définition et principes
Le terme de « passoire énergétique » est une image qui permet de mieux représenter les problèmes auxquels certains ménages peuvent être confrontés. En effet, certains logements sont particulièrement énergivores, que ce soit en termes de chauffage ou d’isolation. On estime que près de 4,8 millions de logements sont concernés par le phénomène, rien qu’en France.
Cette situation, loin d’être tout à fait normale, n’est pas non plus insurmontable et ne désigne en aucune manière des logements « insalubres ». Pour mieux identifier le problème, on aura recours à un diagnostic de performance énergétique (DPE)
Consommation du bâti : que dit la loi ?
Les bâtiments trop gourmands en énergie sont désormais dans le viseur des pouvoirs publics et de la loi Climat. Depuis le 1er janvier 2023, tous les logements les plus énergivores (classés G + au DPE) sont interdits à la location. Pour être plus précis, sachez que le seuil maximal de consommation d’énergie a été fixé à 450 kWh/mètre carré. Autrement dit : un logement pourra être qualifié de « décent » lorsque son DPE affichera un score inférieur à 450 kWh/mètre carré. Ce seuil concerne uniquement la France métropolitaine pour le moment. En 2025, ce sera au tour des logements classés G d'être interdits à la location. Suivront les habitations classées F en 2028 et E en 2034.
Les signes qui trahissent une passoire thermique
Des factures d’énergie qui augmentent anormalement
Un bon moyen de déterminer si votre logement est une passoire est de regarder vos factures d’énergie. Si vous constatez, par exemple, que vous dépensez au moins 8 % de vos revenus en énergie tout au long de l’année, il est préférable d’agir rapidement. Des factures énergétiques élevées sont généralement le signe d’une mauvaise isolation, notamment au niveau du toit (30 %) et des murs (20 %).
Un sentiment de mal-être et d’inconfort
Ne sous-estimez jamais ce sentiment de froid qui vous étreint lorsque vous êtes chez vous. C’est probablement une conséquence d’un logement énergivore, qui vous oblige ensuite à abuser du chauffage pour atteindre la température la plus homogène possible, sans jamais y arriver. Cette situation survient souvent dans un intérieur équipé de convecteurs électriques, qui assèchent l’air et produisent une chaleur fluctuante d’une pièce à l’autre.
L’humidité est également un bon indicateur et témoigne souvent d’une isolation insuffisante. On peut la détecter de plusieurs manières (condensation sur les vitres, taches sur les murs et plafonds, papiers peints qui se décollent ou peinture qui s’écaille, etc.).
Un DPE qui laisse à désirer
Le DPE est un outil incontournable pour déterminer si votre logement se situe dans la catégorie des passoires thermiques. Il permet à la fois de quantifier la consommation énergétique du bâti ainsi que les émissions de gaz à effet de serre de celui-ci. Notez que le DPE est communiqué au moment de l’achat, mais aussi au moment de la location.
Les travaux de rénovation énergétique à engager
Procédez à l’isolation thermique
L’isolation du bâti est sans aucun doute la première démarche à entreprendre pour limiter le phénomène de passoire thermique. Une bonne isolation thermique permet de conserver la chaleur à l’intérieur du bâti, mais permet aussi de conserver la fraîcheur en été ! Généralement, on commence par inspecter la toiture, responsable de 30 % des déperditions de chaleur de la maison. L’isolation des combles produit de bons résultats, de même que l’isolation éventuelle des parois.
Notez que l’isolation thermique fait partie des travaux de rénovation énergétique qui permettent de bénéficier de nombreuses aides. Parmi celles-ci : la prime énergie (ou Prime Effy), le dispositif MaPrimeRénov’, la TVA réduite à 5,5 % et l’éco-PTZ permettant de financer le reste à charge une fois les aides déduites.
Installez un système de chauffage dernière génération
Si votre installation est encore chauffée à l’aide d’un vieux système (une chaudière au gaz ou au fioul par exemple), pensez à remplacer votre équipement de manière à obtenir un meilleur rendement. Une chaudière ou une pompe à chaleur de dernière génération (utilisant les énergies renouvelables) vous permettra de faire baisser significativement la facture de chauffage (de l’ordre de 1 000 euros par an en moyenne !).
Vous disposez actuellement d’un chauffage décentralisé, avec des convecteurs électriques placés dans les pièces à vivre ? Là aussi, vous pouvez effectuer des démarches pour optimiser votre consommation d’énergie, en optant par exemple pour la pose de radiateurs à inertie ou encore d'un poêle à bois.
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