Comment faire une offre d'achat plus basse ?

Quentin Gres
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Bien négocier est l'objectif de tout acquéreur. Si faire une offre d'achat plus basse est une pratique courante, elle demande plus qu'une simple proposition. La réussite de cette démarche repose sur trois piliers. Il s’agit de connaître le fonctionnement légal de l'offre, de maîtriser les techniques de négociation et de pouvoir soutenir le montant révisé avec des arguments pertinents. Décryptage. 

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Un couple signe une offre d'achat sur les conseils d'un agent immobilier
Faire une offre à un prix inférieur comporte plusieurs risques, que l’acquéreur doit anticiper. © Getty Images
Sommaire

Comprendre le principe de l’offre d’achat

L’offre d'achat est le document par lequel un acquéreur exprime son intention d’acheter un bien immobilier à un prix déterminé. Elle sert de base à la négociation et permet au vendeur de connaître la position de l'acheteur.

S'aligner sur le prix affiché ou faire une offre plus basse

Selon la situation, l’acquéreur peut formuler une offre correspondant au montant initial ou choisir de présenter une offre inférieure. Une réduction de prix est tout à fait recevable, lorsqu’elle repose sur une analyse du marché, sur l’état du bien ou sur des éléments concrets justifiant une négociation.

Les différents moyens de transmettre une offre

Ce processus est encadré par des règles juridiques strictes. Ainsi, pour être reconnue légalement, l'intention d'acquisition doit obligatoirement être consignée par écrit. Une attention particulière doit être portée à la rédaction de ce document.

Quant aux moyens de transmission, l’offre peut être remise en main propre, envoyée par courrier, soumise en ligne ou encore transmise via l’agence immobilière. Le support choisi peut prendre la forme d'une lettre (manuscrite ou dactylographiée), d'un e-mail ou même d'un SMS. L’important est qu'il soit identifiable et permette au vendeur de conserver une trace formelle de la proposition.

Les mentions indispensables pour une offre valable

Pour être recevable, la proposition doit mentionner les caractéristiques du bien (désignation, adresse) et le prix que l’acquéreur s'engage à payer. Elle doit également indiquer une durée de validité, c’est-à-dire la période pendant laquelle le vendeur peut accepter ou refuser la requête.

L’intérêt de proposer un prix inférieur

Tenter une négociation peut permettre d’obtenir un bien immobilier plus proche de sa valeur réelle. Cette stratégie est particulièrement pertinente, si le logement (appartement ou maison) semble surévalué, qu'il nécessite des travaux importants ou s'il est depuis longtemps sur le marché, sans trouver preneur.

L'offre à la baisse présente-t-elle un risque ?

Faire une offre à un prix inférieur comporte plusieurs risques que l’acquéreur doit anticiper. Le vendeur peut refuser immédiatement, notamment si sa perception de la valeur du bien reste élevée et si d’autres candidats sont prêts à payer le prix demandé. Proposer un montant très inférieur risque aussi de mettre le propriétaire sur la défensive, ce qui peut interrompre la discussion.

Enfin, une proposition révisée entraîne parfois une série d’échanges (offre initiale, contre-proposition du vendeur et nouvelle offre de l'acheteur), qui peut prolonger le processus et retarder la concrétisation du projet. Cette situation devient un inconvénient dans certaines situations, en particulier lorsque l’acheteur dispose de contraintes de calendrier ou de temps.

Évaluer correctement la valeur du bien

Pour formuler une proposition cohérente, il est indispensable d’analyser le marché local. Comparer des biens similaires en termes de surface, d’état, de localisation ou de prestations permet d’obtenir une estimation immobilière réaliste. Faire intervenir un professionnel (agent immobilier ou expert indépendant) peut renforcer cette analyse.

Justifier une baisse du prix

Un acheteur peut légitimement réviser le prix proposé, s'il constate que le montant affiché dépasse les prix du secteur ou si l’état du logement nécessite un budget de rénovation considérable. Les défauts structurels, les installations vieillissantes, les faiblesses énergétiques ou des nuisances extérieures constituent autant d’éléments qui influencent la valeur réelle du logement. La situation du bien lui-même (mauvaise localisation, ancienneté, isolement) peut également être un argument de poids. Présenter au vendeur une analyse, éventuellement accompagnée de devis, renforce la pertinence de la demande de réduction.

Par ailleurs, si le bien est en vente depuis longtemps, la notion d’urgence peut jouer en faveur de l’acheteur. Cette situation est encore plus avantageuse lorsque le profil financier de l’acquéreur est rassurant. Cela est particulièrement vrai, si le financement bancaire est sécurisé ou si le recours à l’emprunt reste faible.

Les techniques de négociation les plus efficaces

Avant de proposer un prix révisé, l’acheteur doit connaître sa limite maximale afin d’éviter une discussion improvisée. L’ajustement du prix peut s’appuyer sur plusieurs stratégies. Certains acquéreurs choisissent d’ouvrir les discussions avec un chiffre très inférieur pour inciter le vendeur à faire une contre-offre. Cependant, cette approche doit être utilisée avec précaution dès lors qu'il y a une forte concurrence. 

D’autres privilégient une approche plus directe, en expliquant leur capacité d’emprunt ou les raisons qui les empêchent de monter plus haut. Il est également possible de demander au vendeur quelle est sa marge de négociation afin d’adapter sa requête. Présenter un dossier solide, avec un financement validé ou un apport élevé, peut compenser une offre plus faible, en offrant au vendeur une sécurité supplémentaire. Il revient à l’acheteur de se préparer soigneusement pour maximiser ses chances de succès.

Jusqu’où peut aller la négociation ?

Il n’existe aucune règle fixe concernant l’ampleur de la réduction possible. Concrètement, une négociation de 5 à 10 % est considérée comme raisonnable. Certains vendeurs intègrent volontairement une marge de négociation dans leur prix initial, sachant que la plupart des acquéreurs tenteront de discuter le montant. Ce qui importe réellement n’est pas le pourcentage global, mais la capacité à justifier le prix proposé. Il faudra peut-être s'y reprendre plusieurs fois pour aboutir.

La finalisation de la transaction

En cas d’accord sur le prix, qu'il résulte de la première offre ou d'une contre-proposition, les parties s’orientent vers la signature d’un compromis de vente. Ce document doit inclure les clauses suspensives essentielles, notamment celles relatives à l'absence de servitudes d'urbanisme et à l’obtention du financement par la banque. Le compromis marque également le début du délai légal de rétractation accordé à l’acquéreur.

Après cette étape, des visites complémentaires et des vérifications documentaires peuvent être organisées pour confirmer la conformité de l'ensemble du bien. Enfin, la transaction se conclut chez le notaire avec la signature de l’acte définitif, qui transfère officiellement la propriété du bien à l’acquéreur.

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