Investir dans l'immobilier quand on est une femme : quels leviers et dispositifs privilégier ?

Emmanuelle Lopez
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Revenus moindres, transmission du patrimoine inégalitaire, impact des séparations… Nombreuses sont les causes qui freinent les femmes dans leur élan lorsqu'elles veulent emprunter pour investir, et un grand nombre d'entre elles se résignent. Pourtant, l’investissement immobilier reste un vecteur clé de leur émancipation. Il existe d'ailleurs des leviers et dispositifs pour leur permettre de se lancer, même sans un gros apport. Le point en détail.

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femme tient une tasse et recherche à faire un investissement immobilier  devant son ordinateur
Les femmes sont de plus en plus nombreuses à s'intéresser à l'investissement immobilier afin de se constituer un matrimoine.©️Getty Images
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Pourquoi les femmes rencontrent plus d'obstacles lorsqu'elles veulent emprunter ?

Les femmes gagnent moins que les hommes. Selon l’Insee, « en 2023, dans le secteur privé, le revenu salarial moyen des femmes est inférieur de 22,2 % à celui des hommes. Cet écart s’explique en partie par le moindre volume de travail annuel des femmes, qui sont à la fois moins souvent en emploi au cours de l’année et davantage à temps partiel. Cependant, même à temps de travail identique, le salaire moyen des femmes est inférieur à celui des hommes de 14,2 % ».

Dans ces conditions, il est alors moins facile pour elles de mettre de l'argent de côté afin de constituer un apport suffisant à l’achat immobilier. Et une fois qu'elles se retrouvent devant le banquier, le calcul de leur capacité de remboursement débouche souvent sur des possibilités plus limitées. C’est pire pour les familles monoparentales, car les banques tiennent compte d’un reste à vivre d'au moins 200 € par enfant à charge. Cette contrainte réduit les mensualités potentielles de l’acheteur – ou, le plus souvent, de l’acheteuse –, car dans 85 % des cas de familles monoparentales, c’est la mère qui s’occupe de ses enfants.

Autre réalité : les femmes s’intéressent moins que les hommes aux placements et aux investissements. Toutes les petites filles n’ont pas forcément eu un parent, un oncle ou une grand-mère hyper calés dans ce domaine pour leur transmettre le goût des affaires, et plus particulièrement de l'investissement immobilier.

De nombreux sondages et études tendent à démontrer que les femmes ne s'intéressent pas autant que les hommes à la finance.  Ainsi, le manque d’informations est le principal obstacle qu'elles rencontrent. Le site Pretto rapporte que « 48 % aimeraient profiter de conseils simples pour savoir comment investir », selon une étude Kantar. C’est le moment de s’y mettre et d'oser. D'après une récente enquête Ifop, les femmes se montrent plus frileuses que les hommes lorsqu'il s'agit d'expérimenter de nouveaux investissements : « 85 % n’investissent pas en bourse (vs 68 %) et 82 % ne possèdent pas ou n’envisagent pas d’investir dans des investissements socialement responsables – et le justifient à nouveau par des revenus qui ne sont pas suffisants ou par un manque de connaissances (un déficit de connaissances qui s’avère supérieur à celui des hommes) ».

Utiliser des solutions dédiées pour s'informer sur l'investissement

Pour combler les lacunes des unes et des autres en matière d'investissement immo, des sites ont vu le jour. En voici quelques uns : Female Invest ou Bixie.com proposent des cours sur l'investissement, la gestion du budget ou encore les négos salariales... ActiveSeed, Lita.co, Goodvest concilient l'éthique avec l'investissement, car plus que les hommes, les femmes restent soucieuses de la durabilité de leur investissement.

Investir dans la location meublée non professionnelle (LMNP)

Les femmes représentent seulement 35 % des investissements immobiliers, selon l'expert Manda. Pourtant, à long terme, l’immobilier reste une valeur sûre : c’est un actif tangible qui résiste aux crises, à condition, bien sûr, de choisir correctement son bien. Aussi, lorsqu'elles doivent faire un choix, certaines femmes préfèrent rester locataires et investir dans un studio qui s’autofinance… Pour restreindre les risques – soyons honnêtes, ils existent ! –, mieux vaut privilégier une ville dynamique, un quartier attractif et une petite surface. 

Autre option pour les femmes : se tourner vers un logement dans une résidence de services du type résidences séniors, étudiantes ou encore de tourisme. Elles confient alors ce logement à un gestionnaire, qui se charge de sa mise en location et de sa gestion. Ainsi, elles ne perdent pas de temps en paperasse, elles évitent les aléas de la gestion locative et empochent leur loyer à la fin du mois. 

Devenir nu-propriétaire

Certaines femmes font le choix d'acheter un bien en nue-propriété. Cela signifie qu'elles deviennent propriétaires des murs d’un logement (le plus souvent un logement social) et laissent l’usufruit à une autre personne pour une durée minimum de 15 ans. À la fin de cette période dite de « démembrement », elles prennent intégralement possession du bien. Libre à elles de s'y installer, de le louer ou encore de le vendre ensuite. 

Investir dans une Société civile de placement immobilier (SCPI)

Pour profiter des avantages d’un investissement locatif, en restant affranchie de toute contrainte, d'autres investissent dans des SCPI. Ce type d'investissement est également appelé « pierre papier ». Dans cette configuration, elles cofinancent l’acquisition de bureaux, commerces ou encore logements, via un organisme de placement collectif qui se charge de gérer ces biens immobiliers pour elles. Chacune est rémunérée en fonction du nombre de parts qu’elle détient. « Certaines SCPI proposent des parts à 200 €. Néanmoins, un nombre minimum de 5 ou 10 parts est souvent exigé pour pouvoir souscrire à la SCPI », précise le site SCPI Invest

Dans la même lignée, il y a le crowdfunding immobilier ou financement participatif. Là, ce sont des plateformes, comme Bricks, Homunity, Raizers, qui mettent en relation les investisseurs et les porteurs de projets pour faciliter l'accès aux investissements immobiliers. Les loyers sont redistribués sous forme de dividendes. Le billet d’entrée est parfois accessible à partir de 1 000 €.

Investir dans une place de parking ou un box

Enfin, les femmes qui ne disposent pas de l’apport nécessaire pour un logement ou souhaitent diversifier leurs placements ont la possibilité d'acheter un box ou une place de parking. Le prix varie d’une ville (et d’un secteur) à l’autre, mais il reste bien moins élevé que celui d'un studio.

Notez tout de même que dans certains quartiers de la capitale, certains parkings se négocient à 50 000 €, voire plus. « Comptez 48 602 euros le parking dans le 2e, 46 398 euros dans le 7e et jusqu’à 49 392 euros la place dans le 6e arrondissement de Paris », relève le site Direct Assurance.

L'un des avantages de cet investissement est qu'il engendre peu de charges, même s’il faut s'acquitter – en plus des frais de notaire – de la taxe foncière et d’éventuels impôts, en fonction des loyers perçus. Selon le site Bevouac, « investir dans un box de stockage permet ainsi de générer en moyenne entre 6 à 9 % de rendement annuel (contre 4 à 6 % pour un appartement). Pour une place de parking, le rendement tourne autour des 5/6 % ».

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