Après deux années difficiles, le secteur des SCPI pourrait retrouver son dynamisme. Une nouvelle ordonnance, publiée le 4 juillet 2024, modernise ces fonds immobiliers pour les rendre plus durables, accessibles, et transparents. De quoi séduire une nouvelle génération d'épargnants ?
SCPI : la crise est-elle finie ?
Enfin le bout du tunnel pour les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ? Depuis deux ans, ces fonds immobiliers souffrent de la hausse des taux immobiliers, mais également de la crise du secteur des bureaux.
Pour preuve : en 2023, 26 SCPI ont revu leur prix de part à la baisse. Résultat ? Les investisseurs ont pris peur. Fin juin 2024, la collecte des SCPI atteignait 1,67 milliard. Soit 58 % moins qu’au premier trimestre 2023.
Certains fonds ont su résister. D’autres, ont souffert. C’est par exemple le cas des SCPI Primopierre et Laffitte Pierre, dont le prix de souscription est en baisse de respectivement 39,4 % et 35,4 %.
Mais depuis quelques semaines, la pierre-papier reprend des couleurs. Le 4 juillet 2024, le gouvernement a publié au Journal Officiel l’ordonnance n°2024-662. Celle-ci ouvre de nouvelles portes aux SCPI.
Les SCPI diversifient leurs revenus
Première nouveauté : l’ordonnance n°2024-662 autorise les SCPI à acheter du mobilier, des objets décoratifs, ainsi que des équipements nécessaires à l’exploitation des biens immobiliers.
Mais la loi va plus loin. Elle permet aussi aux SCPI d'exploiter des systèmes de production d’énergie renouvelable. Les fonds immobiliers pourront ainsi produire de l’électricité et la revendre pour diversifier leurs revenus.
Objectif de la mesure ? Encourager les SCPI à investir dans les technologies vertes, comme les panneaux solaires. Toutefois, cette activité ne peut être exercée qu’à titre accessoire, précise l’ordonnance.
La pierre-papier devient accessible dès 1 €
Ce n’est pas tout. Auparavant, pour investir dans une SCPI, le ticket d’entrée minimum était fixé à 150 € par la loi. L’ordonnance du 4 juillet 2024 change cela, et abaisse le seuil minimal de souscription à 1 €.
Simple effet marketing pour certains gérants de SCPI. Révolution pour les autres. Les fonds immobiliers seront désormais plus accessibles, notamment pour les épargnants qui souhaitent investir quelques euros tous les mois.
De quoi moderniser le secteur de la pierre-papier et – peut-être – capter une nouvelle génération d’épargnants, habitués à investir dans des fractions d’actions ou de cryptomonnaies.
L’ordonnance offre également la possibilité aux SCPI de proposer plusieurs catégories de parts, avec des prix différents. Cela dit, les sociétés de gestion ont pour l'instant du mal à cerner les applications possibles.
Plus de transparence pour les investisseurs
Pour finir, autre gros changement pour la pierre-papier : les SCPI doivent désormais évaluer la valeur de reconstitution de leur parc immobilier deux fois par an, contre une seule fois auparavant.
Ce doublement des audits renforce la transparence des SCPI et offre une meilleure visibilité aux épargnants. Une demande en ce sens avait déjà été déposée par l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Mais tous ne voient pas la mesure d’un bon œil. Interrogé par Le Nouvel Économiste, Yann Videcoq, directeur général d'Arkéa Reim, regrette un surcoût qui peut atteindre « plusieurs milliers d'euros » et « devra être supporté par les porteurs de parts ».
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