Crise de l’immobilier : ce que prévoit le gouvernement pour relancer l'investissement locatif
Lors du Congrès des Maires, Valérie Létard, ministre du Logement, a fait le point sur les mesures qu’envisage le gouvernement pour relancer l’investissement locatif chez les particuliers, et redonner à la pierre toute son attractivité. Détails.
L’investissement locatif en eaux troubles
Depuis quelques mois, l’investissement locatif est à la peine. En 2017, les biens vendus à des investisseurs privés représentaient près de 53,5 % des ventes. Mais aujourd’hui, ce chiffre est tombé à 31,3 %.
En cause ? Une pression fiscale élevée. « Entre la taxe foncière et l’impôt sur la fortune immobilière », le rendement locatif est « sur-fiscalisé », a déclaré Véronique Bédage, PDG du groupe Nexity, lors du Congrès des Maires.
« L’investissement dans la pierre ne doit pas être confiscatoire et nous devons redonner de la respiration à l’investissement privé », a reconnu la ministre du Logement Valérie Létard à cette occasion.
Invitée à participer aux débats ce mercredi 20 novembre 2024 sur le thème du « parcours résidentiel », cette dernière a promis de « tout remettre sur le tapis » pour redynamiser l’investissement locatif des particuliers.
Prêt à taux zéro : un dispositif élargi pour 2025 ?
La ministre du Logement a par la suite précisé qu’elle souhaitait « convaincre » le gouvernement de créer un groupe de travail « avec le Parlement » pour initier une « réflexion autour du bailleur privé ».
Valérie Létard a rappelé qu’en attendant, plusieurs mesures étaient en cours d’examen dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025. À commencer par le prêt à taux zéro (PTZ), qui devrait faire peau neuve.
Ce dispositif, jusqu’à présent limité aux zones tendues, pourrait être élargi à tout le territoire pour les logements neufs. Toutefois, il est réservé aux primo-accédants qui souhaitent acheter leur résidence principale.
Donations immobilières : vers une exonération à 150 000 €
Autre piste à l’étude : exonérer les donations destinées à aider vos enfants à financer leur premier achat immobilier. Cela dit, le montant de cette exonération, que les députés envisagent de fixer à 150 000 €, reste à arbitrer.
Mais ces mesures suffiront-elles à sortir le marché de l’immobilier neuf de sa torpeur ? Au troisième trimestre 2024, les ventes de logements neufs ont atteint leur plus bas niveau depuis 2009, selon la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).
Sans compter que le Pinel, dispositif de défiscalisation emblématique du secteur, disparaîtra bientôt. Sa fin était annoncée pour le 31 décembre 2024. Un léger sursis pourrait toutefois la reporter à fin mars 2025.
Pascal Boulanger, président de la FPI, veut aller plus loin. Relayé par MySweetImmo, il espère une « grande loi logement » et souhaite que les bailleurs privés disposent d’avantages pour « réduire certaines charges » de façon « pérenne ».
Les prochaines semaines s’annoncent toutefois incertaines, puisque le budget 2025 n’a pas encore été voté et que le gouvernement de Michel Barnier pourrait être renversé par une motion de censure.
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