Bail d'habitation : faut-il prendre en compte la vétusté en cas de dégradations par le locataire ?

Morgane Jacquet
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La loi du 6 juillet 1989 prévoit que le locataire est tenu de prendre en charge les réparations des éléments détériorés au cours du bail. Cependant, la question de l’application d’une grille de vétusté se pose par rapport aux réparations liées à ces dégradations. Explications. 

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Une petite fille dessine avec un marqueur sur les murs blancs du salon
Les juges peuvent imposer une remise à neuf aux frais du locataire quand les dommages ne relèvent pas d’une usure faisant suite à un usage raisonnable du logement. ©GettyImages
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La jurisprudence récente : la vétusté applicable

Dans un arrêt de la Cour d’appel de Bordeaux du 10 janvier 2024, les juges ont considéré qu’en cas de dégradation commise par le locataire constatée à sa sortie, le montant pouvant lui être imputé pour la réparation de l’équipement devait tenir compte de la vétusté.

En effet, ils ont jugé que, même si le désordre constaté était qualifié de « dégradation », le locataire ne pouvait se voir imputer une remise à neuf des locaux ou des équipements. 

Selon les juges, un coefficient de vétusté est applicable aux frais réclamés au locataire, en référence à une grille de vétusté.

Le bail peut indiquer une grille de vétusté choisie parmi les grilles applicables aux logements sociaux.

Attention aux dégradations volontaires !

Les juges peuvent toutefois exclure toute application d’une vétusté et imposer une remise à neuf aux frais du locataire. Il s’agit de cas particuliers de dégradations volontaires par le locataire

En effet, dans une décision du 30 octobre 2018, la Cour d’appel de Lyon a considéré que l’application d’une grille de vétusté devait être exclue, notamment quand les dommages ne résultent pas d’un usage raisonnable.

Elle a noté, en l’espèce, que le bien était particulièrement dégradé et a considéré que cela relevait de dégradations volontaires, et non d’une usure faisant suite à un usage raisonnable. Afin de sanctionner le comportement du locataire, les juges ont exclu l’application d’un coefficient de vétusté et condamné le locataire à la prise en charge du coût intégral des réparations nécessaires.

Lorsque la dégradation du bien loué ou d’un équipement est uniquement causée par l’usage normal et le passage du temps, il s’agit de vétusté et cela relève de la responsabilité du bailleur.

Références juridiques

  • Article 7 de la loi du 6 juillet 1989 n° 89-462
  • Arrêt de la Cour d’appel de Bordeaux du 10 janvier 2024 n° 22/02754
  • Arrêt de la Cour d’appel de Lyon 30 oct. 2018, n° 16/09222
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