Quels sont les pouvoirs administratifs du maire en matière d’infractions au titre des enseignes et préenseignes ?
Au même titre que pour les infractions au Code de l’urbanisme, le maire détient un pouvoir de police spécifique pour faire face aux infractions relatives aux publicités, enseignes et préenseignes. Mais de quoi parle-t-on ? Quelle est l'étendue de ce pouvoir et que faut-il savoir ? Explications.

Le rôle grandissant du maire vis-à-vis de ces infractions et de leurs constatations
La politique publique relative à la publicité extérieure s'inscrit dans un objectif de qualité du cadre de vie. Elle vise à réduire l'impact des panneaux publicitaires dans l'espace public, notamment à travers une diminution du nombre de dispositifs, une réduction des formats ou encore des règles de limitation des nuisances lumineuses. Cela s'inscrit donc dans un contexte de sobriété énergétique et de préservation de la biodiversité nocturne.
Dans les territoires, le maire est le garant du respect de ces règles, qui figurent dans différents textes, comme le Code de l’environnement, le règlement local de publicité (RLP) ou le règlement local de publicité intercommunale (RLPI).
En cas de non-respect, il doit impérativement procéder à la constatation de l’infraction, en dressant un procès-verbal.
Ce pouvoir de sanction administrative peut également avoir été transféré au président de l’établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre (EPCI).
Les sanctions administratives applicables
Une fois le procès-verbal notifié au procureur de la République et un courrier adressé au contrevenant pour l'informer qu’un procès-verbal a été dressé à son encontre, l’article L581-26 du Code de l’environnement accorde au maire le pouvoir d'imposer une amende administrative s’élevant à 1 500 euros à tous les propriétaires de publicités, enseignes ou préenseignes, qui les auraient installées sans autorisation ou d’une manière non conforme à l’autorisation qui leur aurait été délivrée.
Pour cela, le maire doit impérativement prendre contact avec la personne visée par ces mesures afin de l'informer de la situation et de son intention de lui infliger cette amende. Une lettre recommandée avec accusé de réception, détaillant toute la procédure, l’ensemble des éléments reprochés, et accompagnée d'une copie de l’arrêté de mise en demeure instituant l’amende, doit obligatoirement être notifiée au contrevenant avant le recouvrement de l'amende.
La décision du maire doit nécessairement être motivée. Elle est également susceptible de faire l’objet d’un recours en référé par la personne visée.
Un arrêté de mise en demeure du maire doit préciser un délai d’exécution, qui ne peut excéder cinq jours. Une astreinte est fixée par arrêté, en cas de non-exécution carence du redevable. En 2025, elle est de 243,65 € par jour et par publicité, enseigne ou préenseigne (son montant est réévalué chaque année).
Le maire peut également faire procéder d'office à la suppression immédiate de cette publicité, aux frais de la personne qui l’a apposée ou qui l’a fait apposer, si celle-ci ne se conforme pas à ce qui lui est ordonné par l’arrêté. Si cette publicité a été apposée dans ou sur une propriété privée, l'exécution d'office est subordonnée à la demande du propriétaire ou à son information préalable par le maire.
Les frais de l'exécution d'office sont supportés par la personne à qui a été notifié l'arrêté, sauf si l'exécution de l’arrêté a été suspendue par le juge administratif des référés.
Références juridiques
- Code de l’environnement : Articles L581-1 à L581-45,
- Guide pratique des publicités, enseignes et préenseignes : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/Guide%20pratique-La-%20reglementation-de-la-publicite-%20exterieure-Janvier2025.pdf,
- Liste des NATINF : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/liste%20codes%20NATINF%20%28nature%20des%20infractions%20et%20amendes%20administratives%20et%20p%C3%A9nales.pdf
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