Installations électriques : comment savoir si mon logement est aux normes ?

Laetitia Lapiana
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Une étude récente révèle que plus de huit logements sur dix, en France, sont équipés d’une installation électrique défectueuse, et nous met en garde sur les risques de ces potentiels défauts sur la sécurité des personnes et des biens. Quels logements sont concernés ? Quels sont les dangers d’une installation défectueuse et comment les éviter ? Quid des obligations des propriétaires, des normes en vigueur et des éventuels travaux à envisager ? On vous dit tout.

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En France, 83 % des logements de plus de 15 ans comportent au moins une anomalie électrique. ©Getty Images
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Des millions de logements concernés en France

Matériel vétuste, installations défectueuses, surintensité, disjoncteurs non-conformes aux standards actuels, mauvais usages... Sur les 31 millions de logements construits avant 2008, en France, 83 % comportent au moins une anomalie électrique. Un constat accablant issu du Baromètre 2024 de l’association Promotelec, et basé sur les données d’une étude de l'Observatoire national de la sécurité électrique (ONSE). Comme l’explique Florence Delettre, directrice générale de Promotelec : « ce baromètre permet d’alerter les pouvoirs publics, les professionnels du bâtiment pour que nous agissions ensemble et communiquions sur le fait qu’il est primordial de faire vérifier son installation électrique et de prévoir de la faire rénover ! ». Parmi les anomalies constatées dans les logements de plus de 15 ans :

  • 64 % concernent les prises de terre défectueuses.
  • 46 %, des matériels électriques vétustes ou inadaptés à l’usage.
  • 41 %, des risques de contact avec des éléments sous tension.
  • 34 %, des problèmes liés aux dispositifs de protection contre les surintensités.

Et la liste ne s’arrête pas là...

Quels sont les risques d’une installation électrique défectueuse ?

Pour donner un repère, l’incendie et l’électrocution sont les deux principaux risques d’accidents domestiques, encourus dans une habitation ou dans les parties communes d’un logement collectif. Les chiffres sont sans appel :

  • En matière d’incendies d’habitation, 156 000 déclarations de dommages électriques ont été enregistrées en 2021, et 15 000 d’entre elles concernaient les parties communes. À noter par ailleurs que 20 à 35 % des incendies d’habitation seraient d’origine électrique, et 45 % seraient liés aux composants de l’installation ou à des équipements électriques défectueux. Des chiffres alarmants, quand on considère les conséquences dramatiques pour les victimes de ces sinistres. On a enregistré 233 décès et 14 900 blessés sur place sur les 68 500 interventions des sapeurs-pompiers pour des incendies d’habitation, en 2021...
  • Les données sont tout aussi catastrophiques pour les accidents électriques : on compte 30 à 40 décès accidentels par électrocution en moyenne chaque année, depuis 2010, et 3 000 passages aux urgences pour cause d’électrisation. Ils touchent des publics de tout âge, notamment des jeunes de moins de 15 ans dans 50 % des cas, et de moins de 24 ans dans 75 % des cas.

Les copropriétés sont tout particulièrement dans le viseur, puisqu’il n’existe pas de diagnostic électrique obligatoire (DEO) pour les parties communes, à ce jour. De fait, sur les quelque 16,6 millions de logements collectifs, 90 % des installations dans les parties communes comportent au moins une anomalie.

Électrisations, électrocutions, incendies…

Panne d’électricité, court-circuit, électrocution, départ de feu... Sans surprise, la vétusté et/ou la non-conformité d’une installation électrique représente des risques majeurs, tant pour les locataires que pour les propriétaires d’un logement. « Il est important que les occupants aient conscience du rôle de l’installation électrique et de la nécessité de la sécuriser, a minima en la faisant contrôler », rappelle Florence Delettre. Pour se prémunir de tout incident et préserver la sécurité de tous les occupants du foyer, il convient, par exemple, d’éviter de surcharger les multiprises, en y branchant trop d’appareils audio, informatiques ou électroménagers en même temps ; le risque de surchauffe peut en effet provoquer un incendie. Il importe également de changer les prises électriques ou les interrupteurs dès lors qu’ils sont abimés, mal encastrés ou vétustes pour éviter un court-circuit, qui mettrait à mal la sécurité du foyer et de ses habitants.

Quelle est la législation en vigueur ?

En marge des bons usages et vérifications indispensables, il est recommandé de faire réviser régulièrement ses installations électriques quand le logement est ancien, afin de s’assurer de leur conformité. Selon les failles constatées, ces révisions peuvent se traduire par une mise en sécurité, une mise aux normes ou une rénovation partielle ou complète des installations électriques.

Par ailleurs, en matière d’obligations légales, les propriétaires sont tenus de réaliser un diagnostic électricité (DEO) pour les installations de plus de 15 ans, sous peine de sanctions, et ce, pour toute mise en vente d’un logement ou signature de bail locatif (vide ou meublé). Ce diagnostic doit être annexé au dossier de diagnostic technique (DDT), aux côtés du fameux DPE. D’une durée de validité de 6 ans, il est essentiel pour faire état notamment des matériels vétustes, inadaptés à l’usage ou présentant des risques de surtension. Son rôle est aussi de présenter les recommandations en matière de travaux, qu’il convient de confier à un électricien professionnel, conformément aux normes actuelles.

La mise aux normes des installations électriques est régie par la norme NFC 15-10 ou C15-100 actuellement en vigueur, qui fixe les règles de sécurité. Elle concerne les projets de construction, d’agrandissement, ou d’extension et de rénovation. À noter que, pour tout changement de tableau électrique, les fusibles sont désormais interdits ; ils doivent être remplacés par un tableau à disjoncteurs.

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