Immobilier dans les Alpes-Maritimes : un marché d’exception qui résiste à la crise

Blandine Rochelle
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Alors que le marché immobilier français tend à s'apaiser, avec une tendance générale à la stabilisation des prix, certaines zones résistent à la morosité grâce à une attractivité accrue. Dans les Alpes-Maritimes, les prix continuent de grimper. Porté par un fort attrait touristique, un tissu économique dynamique et une demande internationale soutenue, le département confirme son statut de valeur sûre sur la Côte d’Azur.

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A Cannes, le prix moyen des appartements s’est élevé de +2,2 % sur un an. © thanyarat07- Getty images
À Cannes, le prix moyen des appartements s’est élevé de 2,2 % sur un an. © thanyarat07 - Getty Images
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Une évolution des prix bien au-dessus de la moyenne nationale

Depuis plus de cinq ans, le département des Alpes-Maritimes enregistre des hausses continues de prix sur le marché immobilier. Les appartements ont vu leur valeur grimper de 17,4 %, tandis que les maisons ont connu une progression de 14,9 %. Résultat : le prix moyen au m², toutes typologies confondues, atteint désormais 5 234 €/m², positionnant les Alpes-Maritimes au troisième rang des départements les plus onéreux de France, juste derrière Paris et les Hauts-de-Seine.

À l’échelle régionale, la Provence-Alpes-Côte d’Azur affiche déjà des prix élevés (4 117 €/m² en moyenne), mais les Alpes-Maritimes dominent clairement ce classement régional. En comparaison, le Var atteint 4 441 €/m² et les Alpes-de-Haute-Provence ferment la marche avec seulement 2 415 €/m².

Des hausses récentes qui confirment la tendance

Sur les douze derniers mois, les prix dans le département ont continué à évoluer à la hausse. Le prix des maisons a progressé de 4,1 %, tandis que les appartements ont enregistré une augmentation de 2,1 %. Cette dynamique concerne certaines grandes villes, comme Nice et Cannes, où la demande reste soutenue, mais pas l’ensemble du territoire.

Ainsi, à Cannes, le prix moyen des appartements s’est élevé de 2,2 % sur un an. À Nice, la hausse est légèrement plus marquée, atteignant +2,5 %. À l’inverse, certaines communes comme Menton voient leurs prix reculer : les appartements y ont perdu 4,4 % sur la même période.

Cannes : entre luxe, contrastes et attractivité internationale

Cannes illustre à merveille la dualité du marché immobilier azuréen. La ville figure parmi les plus chères du département, occupant la 11e position sur 163 communes. Pour une maison, le prix moyen atteint 6 912 €/m² et 5 951 €/m² pour un appartement.

Certains quartiers, emblématiques de l’image glamour de la ville, atteignent des sommets. Moure Rouge affiche un prix moyen de 9 368 €/m², La Croisette 9 247 €/m² et La Californie 7 586 €/m². Ces secteurs attirent une clientèle fortunée, souvent internationale.

À l’opposé, des zones plus excentrées comme Ranguin (3 609 €/m²), Bocca Centre (4 222 €/m²) ou Carnot (4 407 €/m²) offrent des opportunités plus accessibles, tout en restant situées dans une ville mondialement réputée.

Le quartier le plus onéreux de Cannes est Moure Rouge, avec des prix immobiliers moyens de 9 368 €/m².

Nice : un marché diversifié et en progression

À Nice, les prix restent également élevés, avec une moyenne de 5 139 €/m² pour les appartements et 5 547 €/m² pour les maisons. La diversité des quartiers se reflète dans l’éventail des prix au mètre carré.

Le Mont Boron reste le quartier le plus huppé, avec un prix moyen de 8 129 €/m², suivi par la Rue de France (6 871 €/m²) et le quartier Médecin (6 320 €/m²).

À l’inverse, des quartiers comme l’Ariane (2 011 €/m²), Roquebillière (2 988 €/m²) ou Pasteur (3 558 €/m²) figurent parmi les plus accessibles, attirant une clientèle plus locale ou primo-accédante.

Une demande en hausse, mais des ventes plus longues

Selon Jacques Agid, professionnel de l’immobilier niçois, l’année 2025 démarre avec un regain d’intérêt pour l’achat et l’investissement. Les acquéreurs se montrent plus présents, encouragés par une baisse des taux d’emprunt.

Toutefois, le processus d’achat semble plus réfléchi qu’auparavant. Les délais de vente s’allongent, passant à 87 jours contre 80 l’année précédente. La phase de négociation est également plus longue, traduisant un marché moins impulsif qu’en période post-Covid.

Des biens d’exception qui tirent le marché vers le haut

Certaines annonces illustrent l’attractivité extrême de l’immobilier azuréen. En 2024, la maison la plus consultée du département était une propriété de 87 m² à Antibes, affichée à près de 500 000 €. À Cannes, le haut du panier comprend une maison de 2 300 m² mise en vente à 55 millions d’euros, une villa de 958 m² à 29,6 millions d’euros et un appartement de 570 m² pour 29 millions d’euros.

Nice n’est pas en reste, puisque l’une des locations les plus onéreuses proposées sur SeLoger en 2024 concernait une maison de 255 m² louée à 100 000 € par mois.

Une attractivité portée par le cadre de vie et les investissements

Malgré un contexte immobilier tendu dans de nombreuses régions françaises, les Alpes-Maritimes conservent une dynamique particulière. Cette résilience s’explique notamment par une qualité de vie exceptionnelle, une forte attractivité touristique et des investissements constants dans les infrastructures.

Pour Laurent Siragusa, directeur régional PACA chez SeLoger, ces facteurs devraient continuer à soutenir le marché local dans les mois à venir.

À Cannes, l’annonce la plus consultée en 2024 concernait une maison de 2 300 m² mise en vente à 55 millions d’euros.

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