C’est une petite boîte verte, qui n’en finit pas de faire parler d’elle… Lancé en 2015, le compteur Linky équipe déjà 37 millions de foyers, en France. Présenté comme un outil indispensable à la modernisation du réseau électrique, il a longtemps été au cœur de polémiques. Mais pour les derniers réfractaires, le temps presse : l’installation est désormais considérée comme incontournable ou presque, et refuser Linky n’est plus sans conséquences. Le point en détail.

Un déploiement imposé par la loi
Enedis, gestionnaire du réseau de distribution d'électricité, ne laisse planer aucun doute : la pose du compteur Linky n’est pas une option. Elle découle directement d’une directive européenne, adoptée en 2009 et intégrée dans le Code de l’énergie. Objectif : remplacer les anciens compteurs par des dispositifs communicants, capables de suivre la consommation en temps réel et d’améliorer la gestion du réseau.
Autrement dit, ce n’est pas le consommateur qui choisit : le compteur est une propriété publique, confiée à Enedis ou aux collectivités locales. Les particuliers ne font que l’utiliser.
Refuser Linky : un choix de plus en plus coûteux
Certains foyers ont longtemps résisté à l'installation de compteurs Linky, en refusant l’accès aux techniciens ou en invoquant des arguments sanitaires, entre autres, mais cette résistance a désormais un prix. Depuis le 1er août 2025, les ménages qui n’ont pas encore accepté l’installation du compteur doivent s’acquitter de frais supplémentaires.
En pratique, chaque foyer non équipé se voit facturer 6,48 € HT tous les deux mois pour la « gestion spécifique » de son ancien compteur. Cette pénalité grimpe à 4,14 € HT supplémentaires, si aucun relevé de consommation n’a été transmis depuis plus d’un an. L’addition peut vite s’élever à plusieurs dizaines d’euros par an, de quoi inciter les derniers récalcitrants à revoir leur position.
Une jurisprudence qui ne laisse plus de place au doute
Le débat sur le caractère obligatoire de Linky a longtemps trouvé un écho devant les tribunaux. En 2020, la cour d’appel de Bordeaux avait même jugé que rien n’imposait directement aux particuliers d’accepter la pose du compteur.
Depuis, la donne a changé. En 2023, la cour de cassation a confirmé que le déploiement de Linky était parfaitement conforme à la réglementation. Les arguments liés aux ondes électromagnétiques ou à la protection des données personnelles ont été balayés. Pour la plus haute juridiction française, la légalité du dispositif ne souffre plus de contestation.
Les études menées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSSI) n’ont identifié aucun risque sanitaire lié à l’usage normal des compteurs Linky.
Une pression financière plutôt qu’une sanction
Fait intéressant, Enedis et la Commission de régulation de l’énergie (CRE) n’ont pas choisi la voie de l’amende directe pour pénaliser les foyers qui refusent l'installation de compteurs Linky. Plutôt que de sanctionner frontalement les foyers réticents, ils ont instauré une pression financière progressive.
Le principe est simple : conserver son vieux compteur devient plus cher que d’adopter le Linky. Une stratégie pensée pour convaincre par le portefeuille plutôt que par la contrainte administrative.
En parallèle, Enedis rappelle les avantages pratiques du compteur communicant : relevés automatiques, fin des estimations de consommation, interventions techniques plus rapides, offres tarifaires adaptées.
Des irréductibles encore nombreux, mais isolés
Selon les estimations, environ deux millions de foyers n’étaient pas encore équipés de Linky à l’été 2025. Parmi eux, beaucoup invoquent la crainte des ondes ou une atteinte à leur vie privée. Des associations continuent de mobiliser contre le compteur, tandis que certaines communes ont tenté, en vain, de bloquer son installation.
Néanmoins, ces résistances deviennent marginales. Face aux décisions de justice, aux frais supplémentaires et à la communication d’Enedis, les marges de manœuvre se réduisent. Pour la grande majorité des ménages, la pose du compteur communicant n’est plus une question de « si », mais de « quand ».
Vers une généralisation de Linky
En une décennie, le compteur Linky est passé du statut de curiosité technique à celui d’incontournable. L’État, la CRE et Enedis avancent désormais d’une seule voix : pour garantir un réseau moderne et capable de répondre aux défis de la transition énergétique, le déploiement doit être total.
Pour les foyers encore en résistance, la facture risque donc de s’alourdir jusqu’à ce que l’installation soit acceptée. Linky s’impose peu à peu comme un passage obligé pour tous les consommateurs d’électricité en France.
Les accusations concernant d’éventuels risques d’incendie ont également été passées au crible. Les investigations menées n’ont révélé aucune défaillance systémique des compteurs, mais des problèmes préexistants sur les circuits électriques des logements ayant été concernés.
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