L'habitat participatif est un concept qui prend de l'ampleur en France, construit autour de l'entraide et du vivre ensemble. De quoi s'agit-il exactement ? SeLoger vous explique ce qu'il faut savoir sur ce mode de logement partagé !
Habitat participatif : une définition
L'habitat participatif est une forme d'habitat groupé, une démarche citoyenne pour habiter autrement. Celle-ci se fonde sur un projet en commun. C'est la loi Alur de 2014 qui en fournit le cadre juridique. L'objectif est de permettre à des groupes de personnes de vivre ensemble. Il s'agit de développer un mode de vie autour de logements individuels et d'espaces communs gérés collectivement.
Association, coopération, solidarité et écologie sont au cœur de ce projet qui prend une forme juridique. On parle alors de société d'habitat participatif. Quel est le principe ? Eh bien, que les personnes qui participent au projet, les futurs habitants, deviennent associées. En d'autres termes, que chacun acquiert des parts de cette société.
En 2024, on dénombre 1 172 projets d'habitats participatifs, dont 488 programmes aboutis, selon les chiffres de Habitat participatif France, un réseau de citoyens, acteurs et professionnels engagés pour le développement de l’habitat participatif en France.
Fonctionnement de l'habitat participatif
Vous êtes curieux d'en apprendre davantage sur ce type d'habitat groupé ? Voici les grandes lignes de son fonctionnement.
Mise en place d'un projet : les étapes clés
D'abord, il y a le projet. Les futurs habitants se réunissent pour l'élaborer ensemble. La participation active de tous est requise afin de :
- créer une société d'habitat participatif (sous forme civile ou commerciale) ;
- monter un budget prévisionnel (étude de faisabilité, choix d'un architecte, d'un bureau d'études, prise en compte des taxes, etc.) ;
- choisir un terrain pour la construction ou opter pour l'acquisition d'un immeuble ;
- prendre des décisions communes sur la conception du bâtiment (orientation, configuration, nombre de logements), les matériaux, les sources d'énergies renouvelables, la gestion des déchets, les équipements partagés, etc. ;
- maîtriser les coûts ;
- rédiger une charte fixant les règles de fonctionnement de l'habitat groupé ;
- définir dans quelles conditions se fera la gestion collective (entretien et administration en général).
Un habitat sur-mesure
Vous l'avez compris, c'est bien de créer un habitat sur-mesure dont il est question. Tous les choix sont offerts aux associés. D'abord, il y a l'environnement immédiat de l'habitat groupé : à la ville ou à la campagne. Puis, l'origine de l'immeuble : une construction neuve ou une réhabilitation. Le groupe d'habitants se met d'accord sur les espaces communs intérieurs et extérieurs. Plus globalement, ils décident de la manière dont sera géré leur habitat, en fonction de leurs besoins.
Un habitat en commun
L'habitat participatif est un projet de vie collective. C'est aux associés de définir les dynamiques de leur habitat : mixité sociale, cohabitation intergénérationnelle, en fonction des activités socioprofessionnelles, etc. Il s'agit autant de partager des valeurs que de choisir ses futurs voisins !
Les programmes d'habitat participatif font régulièrement l'objet de petites annonces.
La loi Alur a permis de créer deux formes de sociétés d'habitat participatif :
- la coopérative d'habitants (avec le double statut de locataire et d'associé),
- la société d'attribution et d'autopromotion (pour une accession à la propriété).
Les avantages de l'habitat participatif
Avantages sociaux
Pour de nombreuses personnes, l'habitat participatif est avant tout un choix de vie. La solidarité et la convivialité en sont les éléments essentiels.
- Il s'agira de privilégier l'entraide entre les générations, d'agir contre la solitude, l'isolement. Par exemple, les programmes sur le modèle intergénérationnel ou monogénérationnel ont pour but de faciliter le quotidien et de prolonger l'autonomie. Les programmes implantés au sein de quartiers populaires favorisent la mixité sociale et luttent contre l'exclusion.
- C'est l'envie de partager des espaces communs. On pense aux espaces extérieurs, comme le potager, les jardins, les aires de jeux, etc. Mais, il y a aussi les espaces intérieurs : buanderie, bibliothèque, salle de sport, salle de travail, etc. Certains programmes mettent en avant les chambres d'amis que l'on peut privatiser selon ses besoins.
Avantages économiques
Les bénéfices économiques sont perceptibles durant les différentes étapes du projet. L'achat commun :
- permet d'accéder à la propriété ;
- donne plus de possibilités pour le choix de l'environnement (centre historique d'une grande ville, grand espace à la campagne, etc.) ;
- fait baisser les coûts du bâtiment ;
- est une solution pour gagner en superficie dans son logement ;
- permet la répartition des charges.
La mutualisation des espaces et des équipements est une manière de gagner en qualité de vie tout en réduisant les coûts.
Avantages environnementaux
Le développement durable est l'un des piliers de l'habitat participatif. Vivre ensemble, c'est aussi vivre mieux. C'est avoir un impact positif sur l'environnement en agissant de manière écoresponsable. Les futurs habitants sont libres de définir leur projet écologique. Pour donner quelques exemples, il s'agira :
- de choisir une construction avec des matériaux biosourcés, qui mise sur une isolation renforcée ;
- d'intégrer l'habitat dans un environnement en respectant la biodiversité ;
- d'opter pour des énergies renouvelables ;
- de valoriser les déchets ;
- de mettre en place des transports collectifs (par exemple, des voitures partagées).
Pour résumer
L'habitat participatif est en même temps un mode de logement et un choix de vie. Il permet aux futurs habitants d'opter pour un lieu de vie en adéquation avec leurs valeurs. C'est une solution qui laisse le choix entre accéder à la propriété et être locataire. Elle offre une vie en communauté, alliant solidarité, convivialité et mutualisation des coûts.
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