« Dans le 12e à Paris, les appartements familiaux sont moins demandés »

Blandine Rochelle
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Le marché immobilier du 12e arrondissement est en pleine mutation, notamment parce que de nombreuses familles ont quitté Paris et que les acquéreurs sont devenus plus exigeants. Ces derniers se projettent davantage avant de se positionner, comme l’explique Bruno Pascaraud.

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« Dans le 12e à Paris, les appartements familiaux sont moins demandés »
Dans le 12e arrondissement de Paris, certains biens moins prisés auparavant font désormais l’objet d’une forte demande. © antoine2k

Quelles sont les spécificités du marché immobilier du 12e arrondissement de Paris ?

La principale caractéristique immobilière du 12e, c’est que nous avons affaire à un parc locatif très important dans le quartier, il y a donc peu de copropriétés et assez peu de ventes.

Quels sont les types de biens que l’on peut retrouver dans le 12e arrondissement parisien ?

On retrouve des logements anciens antérieurs à 1948, des logements postérieurs à 1948 également, notamment des immeubles des années 1970, mais on relève moins de biens datant des années 2000. Les types de biens recherchés vont aussi bien du studio au T5-T6, mais nous observons cependant une tendance un peu nouvelle, à savoir un plus grand nombre de mises en vente d’appartements comportant 3 ou 4 chambres, car les familles ont été nombreuses à quitter Paris depuis la crise sanitaire. Il y a encore quelques temps, un logement comportant autant de chambres était largement plébiscité et faisait l’objet d’une demande très importante. Aujourd’hui, nous avons beaucoup moins de demandes sur ce segment.

Le départ des familles de Paris se confirme donc ?

Oui et nous en sommes étonnés car nous pensions qu’il s’agissait d’un effet d’annonce mais en définitive, il est vrai que de nombreuses familles ont quitté Paris. A titre d’exemple, l’une des écoles du quartier a relevé une baisse de plus de 20 % des inscriptions d’enfants dans son établissement, ce qui démontre là encore que de nombreuses familles ont déserté la capitale.

« Nous relevons une augmentation des biens mis en vente sur le 12e arrondissement de Paris »

Le départ de certains Parisiens a-t-il permis de réduire les tensions sur le marché immobilier ?

Il est vrai que nous étions sur un marché de rareté avant la pandémie et cela s’est un peu atténué. L’une des autres spécificités du marché immobilier parisien actuel, c’est que les acquéreurs, qui visitent un appartement, font désormais une projection en confinement pour se décider. Cela signifie que tous les biens situés dans les étages, avec des ascenseurs, des vues dégagées et des espaces extérieurs sont largement plébiscités. A l’inverse, on relève une décote sur les appartements sans espaces extérieurs mais également sur les appartements en étages bas : rez-de-chaussée et premier étage et parfois même second étage car ces logements souffrent d’une moindre luminosité et disposent d’une vue moins dégagée, etc.

Y a-t-il des types de biens qui sont plus recherchés qu’avant ?

Oui, notamment les appartements des années 1960-1970 qui étaient boudés et qui bénéficient d’un regain d’intérêt parce qu’il s’agit d’appartements plus lumineux car éclairés par des baies vitrées et ils bénéficient bien souvent d’espaces extérieurs. Le budget des acquéreurs n’a donc pas augmenté, mais leurs exigences sont plus strictes qu’avant.

Les acquéreurs prennent donc plus de temps pour choisir un appartement parisien ?

Tout à fait, le marché qui était auparavant entre les mains des vendeurs est désormais entre les mains des acquéreurs car ces derniers sanctionnent plus sévèrement qu’avant les défauts des appartements qu’ils visitent et ils prennent davantage de temps et de soin pour se projeter avant de faire une offre.

Le prix immobilier dans le 12e à Paris est de 10 300 €/m², environ.

Qui sont vos clients acquéreurs ?

Il s’agit majoritairement de jeunes couples, souvent aidés par la famille pour acquérir un logement. Auparavant, notre cible était principalement le T2 qui représente 65 % du marché immobilier parisien. Nous vendons toujours des studios et des T2, mais nous vendons également plus d’appartements T3 et T4.

Y a-t-il des secteurs plus prisés que d’autres dans le 12e arrondissement ?

Nous avons toujours relevé une forte demande du fait de la proximité avec la Gare de Lyon, notamment de la part de personnes ayant besoin d’un pied-à-terre ou des personnes qui ont besoin de rester mobiles grâce à la gare. Le quartier Ledru-Rollin est également recherché, tout comme le quartier d’Aligre, plus populaire. Ce que les acquéreurs apprécient, c’est le côté presque village du secteur.

Voyez-vous des perspectives d’évolution pour le marché immobilier du 12e arrondissement de Paris ?

Les gens auront toujours besoin de se loger donc le marché immobilier sera toujours dynamique. La question, c’est celle de l’équilibre de vente entre les prix proposés par les vendeurs et ceux attendus par les acquéreurs. Aujourd’hui, nous observons une baisse sur les étages bas. En revanche, pour tous les autres logements, nous vendons toujours aussi vite et aussi cher : un bien au prix du marché se vend en moins d’une semaine. Il y a des chances pour que les vendeurs s’alignent sur les prix attendus par les acquéreurs car ces derniers sont davantage en position de force. Certaines annonces actuelles ne représentent pas les prix du marché et cela sanctionne davantage les vendeurs en ce moment.

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Bruno Pascaraud, directeur du Groupe CTI Immobilier
CTI Immobilier au 1 rue Charles Baudelaire, 75012 Paris
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