Valérie Létard, ministre du Logement, a annoncé une baisse de « 200 millions d’euros » de la réduction de loyer de solidarité (RLS) en 2025. Ce coup de pouce financier intervient alors que les bailleurs sociaux peinent à satisfaire une demande de logements en hausse rapide.
Coup de pouce financier pour les HLM
Bonne nouvelle pour les bailleurs sociaux. Lors d’une audition devant le Sénat, la ministre du Logement Valérie Létard a annoncé une baisse de « 200 millions d’euros » de la réduction de loyer de solidarité (RLS).
Ce dispositif, en place depuis février 2018, vise à réduire le montant du loyer des foyers les plus précaires. Il s'adresse uniquement aux résidents de logements conventionnés HLM ou gérés par une société d'économie mixte (SEM).
Pour en bénéficier, ces derniers doivent être éligibles à l'aide personnalisée au logement (APL). De plus, ils ne doivent pas dépasser un plafond de ressources, variable selon le foyer et la zone géographique.
La réduction de loyer de solidarité a été créée pour compenser la baisse de 5 € de l’APL instaurée au début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Elle se matérialise par un prélèvement de l’État sur les recettes des bailleurs sociaux.
Entre 2020 et 2024, pas moins de 1,35 milliard d'euros ont ainsi été prélevés chaque année, selon les derniers chiffres de l’Union sociale pour l'habitat (USH), une organisation qui représente les bailleurs sociaux en France.
La RLS plafonnée à 1,1 milliard d’euros
Depuis plusieurs années, les bailleurs sociaux réclament la suppression de cette mesure. Ils ont été (en partie) entendus : selon l’AFP, le gouvernement propose de plafonner le montant de la RLS à 1,1 milliard d’euros.
De quoi « redonner des marges de manœuvre aux bailleurs », assure Valérie Létard, qui précise toutefois qu’elle attend, en contrepartie de cette baisse, « des engagements précis de production de logements » de la part des bailleurs sociaux.
Interrogée par l’AFP, Emmanuelle Cosse, la présidente de l’USH, a salué « un acte important » de la part du gouvernement pour aider les bailleurs sociaux à construire et rénover davantage de logements.
Le logement social en crise
Il faut dire que le marché des HLM n’a pas été épargné par la crise immobilière. La construction de nouveaux logements a ralenti en 2023, avec 82 000 logements sociaux agréés, au lieu des 110 000 initialement prévus.
Pire : en juin 2024, le nombre de demandeurs de logement social a battu un « nouveau record », selon Emmanuelle Cosse, avec 2,7 millions de ménages en attente d’un HLM en France. Soit 100 000 demandeurs de plus que l’an passé.
Or, la construction de nouveaux logements n’est pas le seul chantier en cours pour les bailleurs sociaux. Ces derniers doivent également réaliser d’importants travaux de rénovation pour améliorer la performance énergétique du parc existant.
Sur ce point, la ministre Valérie Létard a déclaré ce mardi qu’elle avait obtenu « le report de l'enveloppe de 200 millions d'euros de crédits pour financer ces rénovations en 2025 ».
Pour rappel, Patrice Vergriete, l’ancien ministre du Logement, avait promis aux bailleurs sociaux une enveloppe de 1,2 milliards d’euros sur trois ans en 2023. Ce financement avait ensuite été gelé en juillet dernier.
Pas suffisant, selon Emmanuelle Cosse, qui déplore que l’engagement initial de « 400 millions d'euros par an de 2024 à 2026 » soit aujourd’hui réduit à « 200 millions d'euros » en 2024 et en 2025.
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