Pour traiter la mérule, il est important d’agir rapidement, en assainissant les surfaces contaminées. Une solution curative spécifique permet d’éliminer le champignon et de limiter sa propagation. Le recours à un spécialiste est recommandé afin d’obtenir des solutions adaptées à chaque situation. SeLoger fait le point sur ce que vous devez savoir.

Qu'est-ce que la mérule ?
La mérule, connue également sous le nom de mérule pleureuse (Serpula lacrymans), est un champignon lignivore, c’est-à-dire qu’il se développe en se nourrissant de bois. Redoutée dans les bâtiments, elle figure parmi les agents biologiques les plus destructeurs pour les structures en bois, notamment en milieu humide, où sa prolifération est rapide.
Elle s’attaque en priorité aux éléments porteurs, comme les charpentes, avant d’atteindre d’autres composants en bois, tels que les parquets, les plinthes, les escaliers ou les planchers. Sa présence entraîne une dégradation progressive du matériau, principalement des bois résineux, qu’elle affaiblit jusqu’à provoquer une pourriture cubique brune, menant à un effritement complet.
Quels sont les signes d'infestation par la mérule ?
Pour repérer la mérule dans une habitation, il faut avant tout connaître son apparence, qui varie selon la luminosité de l’espace concerné. Dans un environnement sombre, elle se présente sous la forme d’un voile blanc, duveteux, proche de la moisissure, dont la taille évolue en fonction de sa progression. Dans un lieu plus exposé à la lumière, elle conserve une forme circulaire, adopte une texture plus dense et affiche une coloration brunâtre ou rougeâtre, avec des bords blancs.
Plusieurs indices peuvent laisser supposer la présence de la mérule dans une habitation. Le bois peut présenter une surface fibreuse, se couvrir de filaments blancs ou encore devenir cassant et friable. Sa couleur tend parfois à s’assombrir. Les éléments, tels que les cadres de porte, les poutres ou les plinthes, peuvent subir des déformations. Une odeur persistante d’humidité, mêlée à celle d’un champignon, peut également se faire sentir dans les pièces contaminées.
Mérule : quelles zones sont les plus touchées ?
Dans certaines régions de France, identifiées par arrêté préfectoral, un diagnostic mérule est obligatoire lors de la vente d'un bien immobilier. Cela concerne principalement les zones, où les conditions climatiques et structurelles favorisent le développement de ce champignon. La région Bretagne, ainsi que des départements comme l’Eure, la Seine-Maritime, le Puy-de-Dôme et le Haut-Rhin, sont particulièrement touchés et nécessitent une surveillance renforcée.
Comment prévenir l’apparition de la mérule ?
Un logement peut contenir des spores de mérule en dormance, lesquelles ne se développent que lorsque les conditions hygrométriques deviennent propices. Cela inclut une température située entre 20 °C et 30 °C, une teneur en eau du bois excédant 20 %, ainsi qu’un taux d’humidité de l’air supérieur à 60 %.
Une vigilance particulière s’impose sur l’ensemble des structures, depuis les fondations jusqu’aux combles. L’état des conduits de ventilation, des installations sanitaires, des menuiseries ou encore de la toiture constitue un ensemble d’éléments à inspecter régulièrement. Les alentours immédiats du bâti, comme une végétation trop dense ou des défauts d’évacuation des eaux, peuvent également favoriser une humidité excessive.
Quelles actions entreprendre en cas de suspicion de la mérule ?
Pour évaluer l’étendue de l’infestation, il est nécessaire de faire appel à un diagnostiqueur certifié. Ce professionnel, formé aux pathologies du bois, est habilité à identifier la présence de ce champignon lignivore et à apprécier les conditions favorables à son développement. Son intervention permet de confirmer ou d’écarter l’hypothèse d’une contamination active.
Le diagnostiqueur préconise les mesures adaptées à la situation, qu’il s’agisse de renforcer, remplacer ou retirer les éléments en bois dégradés. Il peut aussi recommander des actions complémentaires, telles que l’assainissement ou l’assèchement des zones affectées. Ces préconisations permettront ensuite de solliciter des entreprises qualifiées pour mettre en œuvre les traitements appropriés.
Bon à savoir : conformément aux dispositions de la loi Alur, la détection de mérule impose une déclaration en mairie. En cas de copropriété, il est aussi conseillé d’informer les autres occupants afin de prévenir tout risque de propagation.
Le diagnostic mérule est-il obligatoire en cas de vente ?
Le vendeur est tenu par la réglementation en vigueur de remettre un diagnostic exhaustif du bien, mentionnant toute suspicion ou présence de mérule. L’omission de cette information peut engager sa responsabilité et donner lieu à des recours juridiques, tels que l’annulation de la transaction pour vice dissimulé ou la réclamation d’indemnités.
Quel traitement choisir contre la mérule ?
Les traitements contre la mérule dans un logement dépendent de l'ampleur de l'infestation et des caractéristiques spécifiques de la situation. Il est donc essentiel de consulter un expert afin de définir les actions nécessaires en fonction de l'état du bâtiment. Après cette évaluation, il est recommandé de faire appel à des professionnels spécialisés pour effectuer les interventions appropriées.
La première étape consiste à maîtriser l'excès d'humidité. Selon son origine, qu'il s'agisse d'infiltrations d'eau, de condensation ou d'humidité ascendante, il faut parfois colmater les fissures, sécuriser les joints d'étanchéité ou réévaluer l'efficacité du système de ventilation. Dans certains cas, il peut être nécessaire de renforcer l'isolation du bâtiment pour corriger les ponts thermiques, limiter la condensation ou traiter les remontées capillaires.
Une fois la source d'humidité maîtrisée, il faut assécher le bâtiment, en utilisant diverses méthodes, telles que la ventilation naturelle, l’application de chauffage ou l’utilisation de déshumidificateurs. Il est également impératif de remplacer ou réparer les éléments en bois détériorés par la mérule. Après l'avoir éliminée, il reste important de maintenir un suivi régulier du bâtiment, notamment en surveillant le taux d'humidité pour éviter que les conditions ne redeviennent favorables à ce champignon.
Quelle prise en charge possible par l’assurance, en cas d’infestation de mérule ?
Les dégâts occasionnés par la mérule ne sont pas pris en charge par les contrats multirisques habitation. Ce type de dégradation est assimilé à un défaut d’entretien, ce qui le soustrait au champ des garanties classiques. Seules certaines polices spécifiques ou extensions rares peuvent prévoir une clause liée à la présence de champignons lignivores.
Dans ce contexte, l’adoption de mesures préventives ou curatives reste la voie la plus appropriée. Un traitement certifié, consistant en une injection dans les éléments en bois ou la maçonnerie, permet de maîtriser les foyers actifs. Une intervention rapide par un professionnel qualifié est vivement conseillée afin d’évaluer l’étendue de l’infestation et de chiffrer les travaux nécessaires par un devis adapté.
Sources :
AFPAH, Mérule, comment l'identifier et le détruire ?
Anjos Ventilation, Une humidité maîtrisée pour un air sain
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