Bonne nouvelle pour les locataires, moins bonne pour les propriétaires-bailleurs : les loyers des villes de Lyon et Villeurbanne vont être encadrés le 1er novembre 2021. Les prix à la location ne pourront plus dépasser un certain plafond.
La mesure était attendue depuis le mois d’avril par les élus de la Métropole de Lyon. Elle est enfin arrivée. Le ministère du Logement a validé la candidature des villes de Lyon et Villeurbanne en vue de l’expérimentation de l’encadrement des loyers pour cinq ans. Comme Grenoble et des dizaines de villes partout en France, ces deux villes de la région lyonnaise avaient déposé un dossier de candidature en novembre 2020.
Pas plus de 20 % au-dessus du loyer de référence
Concrètement, il s’agit pour ces deux villes d’interdire aux propriétaires-bailleurs de louer un logement plus de 20 % plus cher que le loyer médian de référence. Ce loyer de référence varie d’un logement à un autre. Il est en effet établi par l’Observatoire des loyers qui se base sur la localisation du logement, sa typologie (T1, T2, T3…) et l’état de l’immeuble.
L’encadrement des loyers concerne tous les types de logements mais cette mesure ne s’appliquera pas aux baux de location en cours. Seulement aux nouveaux baux ou aux renouvellements de bail de location.
Déjà expérimenté à Paris, Lille, Bordeaux et Montpellier, le dispositif l’est donc désormais à Lyon et Villeurbanne, ainsi que dans une vingtaine de communes de la région parisienne. A Lyon et Villeurbanne, les élus espèrent faire baisser le prix de certains loyers, en particulier des petites surfaces.
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Les petites surfaces étudiantes sont dans le viseur
Le prix moyen au mètre carré atteint actuellement 17 € en moyenne pour Lyon et 14 € à Villeurbanne. Même si les augmentations d’une année à l’autre ne sont pas aussi fortes que sur le prix du m² à l’acquisition, nombre de ménages lyonnais et villeurbannais éprouvent de plus en plus de difficultés à se loger, même en restant locataires.
C’est particulièrement vrai dans le centre de Lyon, en Presqu’Île. Un secteur prisé des étudiants qui cherchent à s’installer dans des petites surfaces, comme des studios-T1 ou des T2 et c’est pour ces typologies de biens immobiliers que le ratio prix/m² est le plus élevé.
Les prix des loyers meublés et vides sur Lyon
Arrondissement lyonnais | T1 meublé | T1 vide |
---|---|---|
Lyon 1er | 26,45 €/m² | 22,47 €/m² |
Lyon 2e | 29,34 €/m² | 23,04 €/m² |
Lyon 3e | 24,66 €/m² | 20,26 €/m² |
Lyon 4e | 25,12 €/m² | 23,84 €/m² |
Lyon 5e | 23,62 €/m² | 19,66 €/m² |
Lyon 6e | 25,71 €/m² | 21,47 €/m² |
Lyon 7e | 23,90 €/m² | 19,82 €/m² |
Lyon 8e | 24,11 €/m² | 19,71 €/m² |
Lyon 9e | 22,89 €/m² | 17,62 €/m² |
Un dispositif qui devrait aider les étudiants à se loger
L’objectif pour la Métropole de Lyon est d’interdire aux propriétaires-bailleurs de dépasser les 16 ou 17 €/m² environ selon les secteurs. On est donc loin des 29,34 €/m² pratiqués en moyenne pour un studio meublé dans le 2e arrondissement de Lyon. Un prix qui permet actuellement à certains propriétaires de louer un 30 m² presque 900 €.
Les loyers devraient ainsi mécaniquement baisser ou être contenus sur ces deux villes qui concentrent au total pas moins de 513 270 habitants pour Lyon et 148 664 pour Villeurbanne. Ces deux communes constituent également un pôle étudiant considérable de près de 170 000 élèves. Si les élus de la Métropole de Lyon voient en cette mesure une façon d’aider cette population étudiante à se loger, elle y voit aussi un intérêt pour les foyers modestes.
La mise en place d’une brigade de contrôle à Lyon et à Villeurbanne
Afin de faire respecter ces nouvelles règles, la collectivité a annoncé « la mise en place rapide d’une brigade du logement dont les missions seront de contrôler le montant des loyers pratiqués, repérer les logements vacants, identifier les logements insalubres et contrôler les locations saisonnières ».
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